Sous l’azur triomphal, au soleil qui flamboie, La trirème d’argent blanchit le fleuve noir Et son sillage y laisse un parfum d’encensoir Avec des sons de flûte et des frissons de soie. À la proue éclatante où l’épervier s’éploie, Hors de son dais royal se penchant pour mieux voir, Cléopâtre debout en la splendeur du soir Semble un grand oiseau d’or qui guette au loin sa proie. Voici Tarse, où l’attend le guerrier désarmé ; Et la brune Lagide ouvre dans l’air charmé Ses bras d’ambre où la pourpre a mis des reflets roses ; Et ses yeux n’ont pas vu, présage de son sort, Auprès d’elle, effeuillant sur l’eau sombre des roses, Les deux enfants divins, le Désir et la Mort.
Rêve sur le Nil, trois mélodies sur des poèmes de José-Maria de Heredia
by Nicolas Chevereau (b. 1989)
1. Sous l'azur triomphal  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by José-María de Hérédia (1842 - 1905), "Le Cydnus", written 1884, appears in Les Trophées, in 2. Rome et les barbares, in Antoine et Cléopâtre, no. 1, first published 1884
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First published in the revue Le Monde poétique, December 10, 1884, then in the literary supplement to Le Figaro, May 5, 1888, and then in Les Trophées, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, 1893.
Confirmed with José-Maria de Heredia, Les Trophées, Alphonse Lemerre, 1893, p. 77
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2. Tous deux  [sung text not yet checked]
Tous deux ils regardaient, de la haute terrasse, L’Égypte s’endormir sous un ciel étouffant Et le Fleuve, à travers le Delta noir qu’il fend, Vers Bubaste ou Saïs rouler son onde grasse. Et le Romain sentait sous la lourde cuirasse, Soldat captif berçant le sommeil d’un enfant, Ployer et défaillir sur son cœur triomphant Le corps voluptueux que son étreinte embrasse. Tournant sa tête pâle entre ses cheveux bruns Vers celui qu’enivraient d’invincibles parfums, Elle tendit sa bouche et ses prunelles claires ; Et sur elle courbé, l’ardent Imperator Vit dans ses larges yeux étoilés de points d’or Toute une mer immense où fuyaient des galères.
Text Authorship:
- by José-María de Hérédia (1842 - 1905), "Antoine et Cléopâtre", written 1884, appears in Les Trophées, in 2. Rome et les barbares, in Antoine et Cléopâtre, no. 3
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First published in the revue Le Monde poétique, December 10, 1884, then in the literary supplement to Le Figaro, May 5, 1888, and then in Les Trophées, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, 1893.
Confirmed with José-Maria de Heredia, Les Trophées, Alphonse Lemerre, 1893, page 79
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3. La lune sur le Nil  [sung text not yet checked]
La lune sur le Nil, splendide et ronde, luit. Et voici que s’émeut la nécropole antique Où chaque roi, gardant la pose hiératique, Gît sous la bandelette et le funèbre enduit. Tel qu’aux jours de Rhamsès, innombrable et sans bruit, Tout un peuple formant le cortège mystique, Multitude qu’absorbe un calme granitique, S’ordonne et se déploie et marche dans la nuit. Se détachant des murs brodés d’hiéroglyphes, Ils suivent la Bari que portent les pontifes D’Ammon-Ra, le grand Dieu conducteur du soleil ; Et les sphinx, les béliers ceints du disque vermeil, Éblouis, d’un seul coup se dressant sur leurs griffes, S’éveillent en sursaut de l’éternel sommeil.
Text Authorship:
- by José-María de Hérédia (1842 - 1905), no title, written 1874, appears in Les Trophées, in 4. L'Orient et les Tropiques, in 1. La Vision de Khèm, no. 2, first published 1874
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First appeared in La Revue du Monde nouveau, April 1, 1874, and then in Les Trophées, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, 1893.
Confirmed with José-Maria de Heredia, Les Trophées, Alphonse Lemerre, 1893, page 122
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