Elle est si douce, la pensée, Qu'il faut, pour en sentir l'attrait, D'une vision commencée S'éveiller tout à coup distrait. Le coeur dépouillé la réclame ; Il ne la fait point revenir, Et cependant elle est dans l'âme, Et l'on mourrait pour la finir. A quoi pensais-je tout à l'heure ? A quel beau songe évanoui Dois-je les larmes que je pleure ? Il m'a laissé tout ébloui. Et ce bonheur d'une seconde, Nul effort ne me l'a rendu ; Je n'ai goûté de joie au monde Qu'en rêve, et mon rêve est perdu.
Trois chants pour basse et piano
by Olga Nazaykinskaia (b. 1962)
1. Pensée perdue  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Pensée perdue", written 1865-1866, appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in La Vie intérieure, no. 13, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Silence et nuit des bois  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit, Car chaque solitude a son propre mystère : Les bois ont donc aussi leur façon de se taire Et d'être obscurs aux yeux que le rêve y conduit. On sent dans leur silence errer l'âme du bruit, Et dans leur nuit filtrer des sables de lumière. Leur mystère est vivant : chaque homme à sa manière Selon ses souvenirs l'éprouve et le traduit. La nuit des bois fait naître une aube de pensées ; Et, favorable au vol des strophes cadencées, Leur silence est ailé comme un oiseau qui dort. Et le coeur dans les bois se donne sans effort : Leur nuit rend plus profonds les regards qu'on y lance, Et les aveux d'amour se font de leur silence.
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Silence et nuit des bois", written 1866-1869, appears in Les Solitudes, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1869
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Les Jaloux trompés  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Aimons-nous, âme de ma vie, Aimons dans l’âge des amours ; De la vieillesse et de l’envie Que nous importent les discours ? On voit mourir et renaître les jours : Mais dès que la lumière, hélas ! nous est ravie, Songez-y bien, c’est pour toujours. Jette-toi dans mes bras ; je brûle, je t’adore, Viens... au désir laissons-nous emporter. Baisons-nous mille fois et mille fois encore, Puis... encor mille fois avant de nous quitter ; Fêtons le jour, l’instant, le lieu qui nous rassemble, Et confondons si bien tous nos baisers ensemble, Que les yeux des jaloux ne puissent les compter.
Text Authorship:
- by Claude-Joseph Dorat (1734 - 1780), "Baiser XIII, Les Jaloux trompés", subtitle: "Imitation de Catulle", written 1770?, appears in Les Baisers, précédés du mois de Mai, poème, Paris, Éd. Lambert , imprimeur & Delalain, La Haye, first published 1770
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