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Socrate. Drame Symphonique en trois parties avec voix sur des dialogues de Platon

by Alfred Erik Leslie Satie (1866 - 1925)

1. Portrait de Socrate (Le Banquet)
 (Sung text)

Language: French (Français) 
ALCIBIADE:
Or, mes chers amis, afin de louer Socrate, j'aurai besoin de
comparaisons: lui croira peut-être que je veux plaisanter; mais rien
n'est plus sérieux. Je dis d'abord qu'il ressemble tout-à-fait à ces
Silènes qu'on voit exposés dans les ateliers des sculpteurs et que les
artistes représentent avec une flûte ou des pipeaux à la main, et dans
l'intérieur desquels, quand on les ouvre, en séparant les deux pièces
dont ils se composent, on trouve renfermées des statues de
divinités. Je prétends ensuite qu'il ressemble au satyre Marsyas. Et
n'es-tu pas aussi joueur de flûte? Oui, sans doute, et bien plus
étonnant que Marsyas. Celui-ci charmait les hommes par les belles
choses que sa bouche tirait de ses instruments, et autant en fait
aujourd'hui quiconque répète ses airs; en effet, ceux que jouait
Olympos, je les attribue à Marsyas son maître. La seule différence,
Socrate, qu'il y ait ici entre Marsyas et toi, c'est que sans
instruments, avec de simples discours, tu fais la même chose. Pour moi
mes amis n'était la crainte de vous paraître totalement ivre, je vous
attesterais avec serment l'effet extraordinaire que ses discours m'ont
fait et me font encore. En l'écoutant, je sens palpiter mon cœur plus
fortement que si j'étais agité de la manie dansante des corybantes,
ses paroles font couler mes larmes et j'en vois un grand nombre
d'autres ressentir les mêmes émotions. Tels sont les prestiges
qu'exerce, et sur moi et sur bien d'autres, la flûte de ce satyre.

SOCRATE:
Tu viens de faire mon éloge, c'est maintenant à moi de faire celui de
mon voisin de droite.

Text Authorship:

  • by Victor Cousin (1792 - 1867)

Based on:

  • a text in Greek (Ελληνικά) by Plato (428?7 BCE - 348?7 BCE), appears in Συμπόσιον (Symposium) [text unavailable]
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

2. Bords de L'Ilissus (Phèdre)
 (Sung text)

Language: French (Français) 
SOCRATE:
Détournons-nous un peu du chemin, et, s'il te plaît, descendons le
long des bords de l'Ilissus. Là nous troverons une place solitaire
pour nous asseoir où tu voudras.

PHÈDRE:
Je m'applaudis en vérité d'être sorti aujourd'hui sans chaussure, car
pour toi c'est ton usage. Qui donc empêche de descendre dans le
courant même, et de nous baigner les pieds tout en marchant? Ce serait
un vrai plaisir, surtout dans cette saison et à cette heure du jour.

SOCRATE:
Je le veux bien; avance donc et cherche en même temps un lieu pour nous asseoir.

PHÈDRE:
Vois-tu ce platane élevé?

SOCRATE:
Eh bien?

PHÈDRE: 
Là nous trouverons de l'ombre, un air frais, et du gazon qui nous
servira de siège, ou même de lit si nous voulons.

SOCRATE: 
Va je te suis.

PHÈDRE:
Dis-moi, Socrate, n'est ce pas ici quelque part sur les bords de
l'Ilissus que Borée enleva, dit on, la jeune Orithye?

SOCRATE:
On le dit.

PHÈDRE:
Mais ne serait ce pas dans cet endroit même? Car l'eau y est si belle,
si claire et si limpide, que des jeunes filles ne pouvaient trouver un
lieu plus propice à leurs jeux.

SOCRATE:
Ce n'est pourtant pas ici, mais deux ou trois stades plus bas, là où l
on passe le fleuve. On y voit même un autel consacré à Borée.

PHÈDRE:
Je ne me le remets pas bien. Mais dis-moi, de grâce, crois tu donc à
cette aventure fabuleuse?

SOCRATE:
Mais si j'en doutais, comme les savans, je ne serais pas fort
embarrassé; je pourrais subtiliser, et dire que le vent du nord la fit
tomber d'une des roches voisines, quand elle jouait avec Pharmacée, et
que ce genre de mort donna lieu de croire qu'elle avait été ravie par
Borée; ou bien je pourrais dire qu'elle tomba du rocher de l'Aréopage,
car c'est là que plusieurs transportent la scène... ...Mais à propos,
n'est-ce point là cet arbre où tu nous conduis?

PHÈDRE:
C'est lui même.

SOCRATE:
Par Junon, le charmant lieu de repos! Comme ce platane est large et
élevé! Et cet agnus-castus, avec ses rameaux élancés et son bel
ombrage, ne dirait on pas qu'il est tout en fleur pour embaumer l'air?
Quoi de plus gracieux, je te prie, que cette source qui coule sous ce
platane, et dont nos pieds attestent la fraîcheur? Ce lieu pourrait
bien être consacré à quelque nymphe et au fleuve Achéloüs, à en juger
par ces figures et ces statues. Goûte un peu l'air qu on y respire:
est-il rien de plus suave et de si délicieux? Le chant des cigales a
quelque chose d'animé et qui sent l'été. J'aime surtout cette herbe
touffue qui nous permet de nous étendre et de reposer mollement notre
tète sur ce terrain légèrement incliné. Mon cher Phèdre, tu ne pouvais
mieux me conduire.

Text Authorship:

  • by Victor Cousin (1792 - 1867)

Based on:

  • a text in Greek (Ελληνικά) by Plato (428?7 BCE - 348?7 BCE), appears in Φαῖδρος (Phaedrus) [text unavailable]
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3. Mort de Socrate (Phédon)
 (Sung text)

Language: French (Français) 
PHÉDON: 
Depuis la condamnation de Socrate nous ne manquions pas un seul jour
d’aller le voir. Comme la place publique, où le jugement avait été
rendu, était tout près de la prison, nous nous y rassemblions le
matin, et là nous attendions, en nous entretenant ensemble, que la
prison fût ouverte, et elle ne l’était jamais de bonne
heure. [Aussitôt qu’elle s’ouvrait, nous nous rendions auprès de
Socrate, et nous passions ordinairement tout le jour avec lui. Mais ce
jour-là nous nous réunîmes degrand matin que de coutume. Nous avions
appris la veille, en sortant le soir de la prison, que le vaisseau
était revenu de Délos. Nous nous recommandâmes donc les uns aux autres
de venir le lendemain au lieu accoutumé, le plus matin qu’il se
pourrait,, et nous n’y manquâmes pas.] Le geôlier, qui nous
introduisait ordinairement, vint au-devant de nous, et nous dit
d’attendre, et de ne pas entrer avant qu’il nous appelât lui-même ;
car les Onze, dit-il, font en ce moment ôter les fers à Socrate, et
donnent des ordres pour qu’il meure aujourd’hui]. Quelques moments
après, il revint et nous ouvrit. En entrant, nous trouvâmes Socrate
qu’on venait de délivrer de ses fers, et Xantippe, tu la connais,
auprès de lui, et tenant un de ses enfants entre ses bras. [A peine
nous eut-elle aperçus, qu’elle commença à se répandre en lamentations
et à dire tout ce que les femmes ont coutume de dire en pareilles
circonstances. Socrate, s’écria-t-elle, c’est donc aujourd’hui le
dernier jour où tes amis te parleront, et où tu leur parleras! Mais
lui, tournant les yeux du côté de Criton : Qu’on la reconduise chez
elle, dit-il : aussitôt quelques esclaves de Criton l’emmenèrent
poussant des cris et se meurtrissant le visage.] Alors Socrate, se
mettant sur son séant, plia la jambe qu’on venait de dégager, la
frotta avec sa main, et nous dit [en la frottant] ; L’étrange chose
mes amis, que ce que les hommes appellent plaisir, et comme il a de
merveilleux rapports avec la douleur que l’on prétend [son] 
contraire ! […]

N’est-ce pas [surtout] dans la jouissance et la souffrance que le
corps subjugue et enchaîne l’âme? […] à grande peine persuaderais-je
aux autres hommes que je ne prends point pour un malheur l’état où je
me trouve, puisque je ne saurais vous le persuader à vous-mêmes, [et
que vous craignez que je ne sois plus difficile à vivre maintenant
qu’auparavant]. Vous me croyez donc, à ce qu’il paraît, bien inférieur
aux cygnes, pour ce qui regarde le pressentiment et la divination. Les
cygnes, quand ils sentent qu’ils vont mourir, chantent encore mieux ce
jour-là qu’ils n’ont jamais fait, dans la joie d’aller trouver le dieu
qu’ils servent. […] bien que j’aie plusieurs fois admiré Socrate, je
ne le fis jamais autant qu’en cette circonstance. […]

J’étais assis à sa droite, à côté du lit, sur un petit siège ; et lui,
il était assis plus haut que moi. Me passant [donc] la main sur la
tète, et prenant mes cheveux, qui tombaient sur mes épaules [(c’était
sa coutume de jouer avec mes cheveux en toute occasion )] : Demain,
dit-il, ô Phédon ! tu feras couper ces beaux cheveux ; n’est-ce pas?
En disant ces mots, il se leva et passa dans une chambre voisine, pour
y prendre le bain ; Criton l’y suivit, et Socrate nous pria de
l’attendre.  […]  En rentrant, il s’assit sur son lit, et n’eut pas le
temps de nous dire grand’chose ; car le serviteur des Onze entra
presque en même temps, et s’approchant de lui : Socrate, dit-il,
j’espère que je n’aurai pas à te faire le même reproche qu’aux autres
: dès que je viens les avertir, par l’ordre des magistrats, qu’il faut
boire le poison, ils s’emportent contre moi et me maudissent ; mais
pour toi, depuis que tu es ici, je t’ai toujours trouvé le plus
courageux, le plus doux et le meilleur de ceux qui sont jamais venus
dans cette prison ; et en ce moment je sais bien que je suis
[bien] assuré que tu n’es pas fâché contre moi, mais contre ceux qui
sont la cause de ton malheur, et que tu connais bien. Maintenant, tu
sais ce que je viens t’annoncer ; adieu, tâche de supporter avec
résignation ce qui est inévitable. Et en même temps il se détourna en
fondant en larmes, et se retira. Socrate, le regardant, lui dit : et
toi aussi, reçois mes adieux; je ferai ce que tu dis. Et se tournant
vers nous: voyez, nous dit-il, quelle honnêteté dans cet homme : tout
le temps que j’ai été ici, il m’est venu voir souvent, et s’est
entretenu avec moi: c’était le meilleur des hommes ; et maintenant
comme il me pleure de bon coeur ! Mais allons, Criton, obéissons-lui
de bonne grâce, et qu’on m’apporte le poison, s’il est broyé ; sinon,
qu’il le broie lui-même.  […]  À ces mots, Criton fit signe à
l’esclave qui se tenait auprès. L’esclave sortit, et, après être sorti
quelque temps, il revint avec celui qui devait donner le poison, qu’il
portait tout broyé dans une coupe. Aussitôt que Socrate le vit : fort
bien, mon ami, lui dit-il; mais que faut-il que je fasse ? Car c’est à
toi à me l’apprendre.  Pas autre chose, lui dit cet homme, que de te
promener quand tu auras bu, jusqu’à ce que tu sentes tes jambes
appesanties, et alors de te coucher sur ton lit; le poison agira de
lui-même.  Et en même temps il lui tendit la coupe.  […]
Socrate porta la coupe à ses lèvres, et la but avec une
tranquillité et une douceur merveilleuse.  Jusque-là nous avions eu
presque tous assez de force pour retenir nos larmes ; mais en le
voyant boire, et après qu’il eut bu, nous n’en fûmes plus les
maîtres. Pour moi, malgré tous mes efforts, mes larmes s’échappèrent
avec tant d’abondance, que je me couvris de mon manteau pour pleurer
sur moi-même ; car ce n’est pas le malheur de Socrate que je pleurais,
mais le mien, en songeant quel ami j’allais perdre. […]

Cependant Socrate, qui se promenait, dit qu’il sentait ses jambes
s’appesantir, et il se coucha sur le dos, comme l’homme l’avait
ordonné. En même temps le même homme qui lui avait donné le poison,
s’approcha, et après avoir examiné quelque temps ses pieds et ses
jambes, il lui serra le pied fortement, et lui demanda s’il le sentait
; il dit que non. Il lui serra ensuite les jambes ; et, portant ses
mains plus haut, il nous fit voir que le corps se glaçait et se
raidissait ; et, le touchant lui-même, il nous dit que, dès que le
froid gagnerait le cœur, alors Socrate nous quitterait. [Déjà tout le
bas ventre était glacé.] Alors se découvrant[, car il était couvert]
Socrate dit : Criton, [dit-il, et ce furent ses dernières
paroles,] nous devons un coq à Esculape ; n’oublie pas d’acquitter
cette dette.  [Cela sera fait, répondit Criton ; mais vois si tu as
encore quelque chose à nous dire.  Il ne répondit rien, et] un peu de
temps après il fît un mouvement convulsif ; alors l’homme le découvrit
tout-à-fait : ses regards étaient fixes.  Criton, s’en étant aperçu,
lui ferma la bouche et les yeux.  Voilà, Échécrates, qu’elle fut la
fin de notre ami, [de l’homme, nous pouvons le dire, le meilleur des
hommes de ce temps que nous avons connus,] du plus sage et
du plus juste de tous les hommes.

Text Authorship:

  • by Victor Cousin (1792 - 1867)

Based on:

  • a text in Greek (Ελληνικά) by Plato (428?7 BCE - 348?7 BCE), appears in Φαίδων (Phaedo) [text unavailable]
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