Que vous semble de mon appel, Garnier ? Fis-je sens ou folie ? Toute bête garde sa pel ; Qui la contraint, efforce ou lie, S'elle peut, elle se délie. Quand donc par plaisir volontaire Chantée me fut cette homélie, Etoit-il lors temps de moi taire ? Se fusse des hoirs Hue Capel Qui fut extrait de boucherie, On ne m'eût, parmi ce drapel, Fait boire en cette écorcherie. Vous entendez bien joncherie ? Mais quand cette peine arbitraire On me jugea par tricherie, Etoit-il lors temps de moi taire ? Cuidiez-vous que sous mon capel N'y eût tant de philosophie Comme de dire : " J'en appel ? " Si avoit, je vous certifie, Combien que point trop ne m'y fie. Quand on me dit, présent notaire : " Pendu serez ! " je vous affie, Etoit-il lors temps de moi taire ? Prince, se j'eusse eu la pépie, Piéça je fusse où est Clotaire, Aux champs debout comme une épie. Etoit-il lors temps de moi taire ?
Cinq poèmes de François Villon
Song Cycle by Wim Franken (b. 1922)
1. Question au clerc du guichet  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by François Villon (1431 - 1463), "Question au clerc du Guichet ou ballade de l'appel", from Poésies diverses
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Ballade des dames du temps jadis  [sung text not yet checked]
[Dictes-moy où, n’en]1 quel pays, Est Flora, la belle Rommaine ; Archipiades, ne Thaïs, Qui fut sa cousine germaine ; Echo, parlant quant bruyt on maine Dessus rivière ou sus estan, Qui beauté ot trop plus qu’humaine. Mais où sont les neiges d’antan ! Où est la très sage Helloïs, Pour qui fut chastié et puis moyne Pierre Esbaillart à Saint-Denis ? Pour son amour ot cest essoyne. Semblablement où est la royne Qui commanda que Buridan Fust geté en ung sac en Saine ? Mais où sont les neiges d’antan ! La royne Blanche comme lis, Qui chantoit à voix de seraine, Berte au grant pié, Biétris, Allis ; Haremburgis qui tint le Maine, Et Jehanne, la bonne Lorraine, Qu’Englois brulèrent à Rouan ; Où sont-ilz, Vierge souveraine ? Mais où sont les neiges d’antan ! Envoi Prince, n’enquérez de sepmaine Où elles sont, ne de cest an, Que ce reffrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d’antan !
Text Authorship:
- by François Villon (1431 - 1463), "Ballade des dames du temps jadis", appears in Le Testament
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View original text (without footnotes)1 Hignard: "Où donc dites, en"; further changes may exist not shown above.
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3. Ballade des femmes de Paris  [sung text not yet checked]
Quoy qu'on tient belles langagières Florentines, Veniciennes, Assez pour estre messaigières, Et mesmement les anciennes; Mais, soient Lombardes, Romaines, Genevoises, à mes perils, Piemontoises, Savoysiennes, Il n'est bon bec que de Paris. De beau parler tiennent chayeres, Ce dit-on Napolitaines, Et que sont bonnes cacquetières Allemandes et Bruciennes; Soient Grecques, Egyptiennes, De Hongrie ou d'aultre païs, Espaignolles ou Castellannes, Il n'est bon bec que de Paris. Brettes, Suysses, n'y sçavent guèrres, Ne Gasconnes et Tholouzaines; Du Petit Pont deux harangères les concluront, Et les Lorraines, Anglesches ou Callaisiennes, (ay-je beaucoup de lieux compris?) Picardes, de Valenciennes... Il n'est bon bec que de Paris. Envoi Prince, aux dames parisiennes, De bien parler donnez le prix; Quoy qu'on die d'Italiennes, Il n'est bon bec que de Paris.
Text Authorship:
- by François Villon (1431 - 1463), "Ballade des femmes de Paris", appears in Le Testament
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Algernon Charles Swinburne) , "Ballad of the women of Paris"
- ENG English (Laura Prichard) , "Ballade of the women of Paris", copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
Modernized form of text:
Quoi qu'on tient belles langagères Florentines, Vénitiennes, Assez pour être messagères, Et mêmement les anciennes; Mais, soient Lombardes, Romaines, Genevoises, à mes perils, Piémontoises, Savoisiennes, Il n'est bon bec que de Paris. De beau parler tiennent chayères, Ce dit-on, Napolitaines, Et que sont bonnes caquetières Allemandes et Prussiennes; Soient Greques, Egyptiennes, De Hongrie ou d'autre pays, Espagnoles ou Catelannes, Il n'est bon bec que de Paris. Brettes, Suisses, n'y savent guères, Ne Gasconnes et Toulousaines: Du Petit Pont deux harengères Les concluront, et les Lorraines, Anglesches ou Calaisiennes, (Ai-je beaucoup de lieux compris?) Picardes, de Valenciennes; Il n'est bon bec que de Paris. Prince, aux dames parisiennes De bien parler donner le prix; Quoi qu'on dit d'Italiennes, Il n'est bon bec que de Paris.
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4. Rondeau à la mort  [sung text not yet checked]
Mort, j'appelle de ta rigueur, Qui m'as ma maîtresse ravie, Et n'es pas encore assouvie Si tu ne me tiens en langueur : [Onc]1 puis n'eus force [ni]2 vigueur ; Mais que te [nuisoit]3-elle en vie, Mort ? Deux étions et n'avions qu'un coeur ; S'il est mort, force est que dévie, Voire, ou que je vive sans vie Comme les images, par coeur, Mort !
Text Authorship:
- by François Villon (1431 - 1463), "Rondeau (Mort, j'appelle de ta rigueur)", appears in Le Testament
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , "Death, I appeal to your harshness", copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
1 Martin: "Or"
2 Martin: "ne"
3 Martin: "nuisait"
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5. Epitaphe et verset  [sung text not yet checked]
[ ... ]
CY GIST ET DORT, EN CE SOLLIER,
QU'AMOUR OCCIST DE SON RAILLON,
UNG POVRE PETIT ESCOLLIER,
QUI FUT NOMMÉ FRANÇOIS VILLON.
ONCQUES DE TERRE N'EUT SILLON.
IL DONNA TOUT CHASCUN LE SCET :
TABLE, TRETTEAUX ET CORBILLON.
POUR DIEU, DICTES-EN CE VERSET.
Text Authorship:
- by François Villon (1431 - 1463), no title
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Confirmed with Œuvres complètes de François Villon, ed. by Paul Lacroix, Paris, Ernest Flammarion, 1879, page 171.
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