Je fais [souvent]1 ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cœur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle [brune, blonde]2 ou rousse ? — Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Deux sonnets
Song Cycle by Youssef Khan Nazare-Aga, dit Kyna (1870 - 1942)
1. Je fais souvent  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Mon rêve familier", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 6, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "My familiar dream", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "My Familiar Dream", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 6
- ITA Italian (Italiano) (Ignazio Giacona) , "Il mio sogno familiare", copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 23-24.
1 Bosmans: "parfois"2 Bosmans: "blonde, brune"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
2. À vous ces vers  [sung text not yet checked]
À vous ces vers de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme pure et toute bonne, à vous Ces vers du fond de ma détresse violente. C'est qu'hélas ! le hideux cauchemar qui me hante N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux, Se multipliant comme un cortège de loups Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante ! [Oh !]1 je souffre, je souffre affreusement, si bien Que le gémissement premier du premier homme Chassé d'Éden n'est qu'une églogue [au prix]2 du mien ! Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme Des hirondelles sur un ciel d'après-midi, — Chère, — par un beau jour de septembre attiédi.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "À une femme", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 7, Paris, Édition Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Corinne Orde) , "To a woman", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "To a Woman", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 7
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 25-26.
1 Vierne: "Et"2 Vierne: "auprès"
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