LiederNet logo

CONTENTS

×
  • Home | Introduction
  • Composers (20,103)
  • Text Authors (19,450)
  • Go to a Random Text
  • What’s New
  • A Small Tour
  • FAQ & Links
  • Donors
  • DONATE

UTILITIES

  • Search Everything
  • Search by Surname
  • Search by Title or First Line
  • Search by Year
  • Search by Collection

CREDITS

  • Emily Ezust
  • Contributors (1,114)
  • Contact Information
  • Bibliography

  • Copyright Statement
  • Privacy Policy

Follow us on Facebook

Harmonies. Dix mélodies, paroles de Maurice Rollinat

by Maurice Rollinat (1846 - 1903)

1. La Musique  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
    À l’heure où l’ombre noire
        Brouille et confond
    La lumière et la gloire
        Du ciel profond,
    Sur le clavier d’ivoire
        Mes doigts s’en vont.

Quand les regrets et les alarmes
Battent mon sein comme des flots,
La musique traduit mes larmes
Et répercute mes sanglots.

Elle me verse tous les baumes
Et me souffle tous les parfums ;
Elle évoque tous mes fantômes
Et tous mes souvenirs défunts.

Elle m’apaise quand je souffre,
Elle délecte ma langueur,
Et c’est en elle que j’engouffre
L’inexprimable de mon cœur.

Elle mouille comme la pluie,
Elle brûle comme le feu ;
C’est un rire, une brume enfuie
Qui s’éparpille dans le bleu.

Dans ses fouillis d’accords étranges
Tumultueux et bourdonnants,
J’entends claquer des ailes d’anges
Et des linceuls de revenants ;

Les rythmes ont avec les gammes
De mystérieux unissons ;
Toutes les notes sont des âmes,
Des paroles et des frissons.

Ô Musique, torrent du rêve,
Nectar aimé, philtre béni,
Cours, écume, bondis sans trêve
Et roule-moi dans l’infini.

    À l’heure où l’ombre noire
        Brouille et confond
    La lumière et la gloire
        Du ciel profond,
    Sur le clavier d’ivoire
        Mes doigts s’en vont.

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Musique", appears in Les névroses, in 1. Les Âmes

Go to the general single-text view

Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, pages 49-50.


Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

2. La Lune  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
La lune a de lointains regards
Pour les maisons et les hangars
Qui tordent sous les vents hagards
Leurs girouettes ;
Mais sa lueur fait des plongeons
Dans les marais peuplés d’ajoncs
Et flotte sur les vieux donjons
Pleins de chouettes !

Elle fait miroiter les socs
Dans les champs, et nacre les rocs
Qui hérissent les monts, par blocs
Infranchissables ;
Et ses chatoiements délicats
Près des gaves aux sourds fracas
Font luire de petits micas
Parmi les sables !

Avec ses lumineux frissons
Elle a de si douces façons
De se pencher sur les buissons
Et les clairières !
Son rayon blême et vaporeux
Tremblote au fond des chemins creux
Et rôde sur les flancs ocreux
Des fondrières.

Elle promène son falot
Sur la forêt et sur le flot
Que pétrit parfois le galop
Des vents funèbres ;
Elle éclaire aussi les taillis
Où, cachés sous les verts fouillis,
Les ruisseaux font des gazouillis
Dans les ténèbres.

Elle argente sur les talus
Les vieux troncs d’arbres vermoulus
Et rend les saules chevelus
Si fantastiques,
Qu’à ses rayons ensorceleurs,
Ils ont l’air de femmes en pleurs
Qui penchent au vent des douleurs
Leurs fronts mystiques.

En doux reflets elle se fond
Parmi les nénuphars qui font
Sur l’étang sinistre et profond
De vertes plaques ;
Sur la côte elle donne aux buis
Des baisers d’émeraude, et puis
Elle se mire dans les puits
Et dans les flaques !

Et, comme sur les vieux manoirs,
Les ravins et les entonnoirs,
Comme sur les champs de blés noirs
Où dort la caille,
Elle s’éparpille ou s’épand,
Onduleuse comme un serpent,
Sur le sentier qui va grimpant
Dans la rocaille !

Oh ! quand, tout baigné de sueur,
Je fuis le cauchemar tueur,
Tu blanchis avec ta lueur
Mon âme brune ;
Si donc, la nuit, comme un hibou,
Je vais rôdant je ne sais où,
C’est que je t’aime comme un fou ;
Ô bonne Lune !

Car, l’été, sur l’herbe, tu rends
Les amoureux plus soupirants,
Et tu guides les pas errants
Des vieux bohèmes ;
Et c’est encore ta clarté,
Ô reine de l’obscurité,
Qui fait fleurir l’étrangeté
Dans mes poèmes !

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Lune", appears in Dans les brandes, poèmes et rondels

Go to the general single-text view

Confirmed with Maurice Rollinat, Dans les brandes, poèmes et rondels, Paris, Charpentier, 1883, pages 17-21.


Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

3. À quoi pense la nuit ?  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
À quoi pense la Nuit, quand l'âme des marais
Monte dans les airs blancs sur tant de voix étranges,
Et qu'avec des sanglots qui font pleurer les anges
Le rossignol module au milieu des forêts ?...

À quoi pense la Nuit, lorsque le ver luisant
Allume dans les creux des frissons d'émeraude,
Quand murmure et parfum, comme un zéphyr qui rôde,
Traversent l'ombre vague où la tiédeur descend ?...

Elle songe en mouillant la terre de ses larmes
Qu'elle est plus belle, ayant le mystère des charmes,
Que le jour regorgeant de lumière et de bruit.

Et — ses grands yeux ouverts aux étoiles — la Nuit
Enivre de secret ses extases moroses,
Aspire avec longueur le magique des choses.

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "À quoi pense la nuit", subtitle: "Sonnet", appears in Paysages et paysans, first published 1899

Go to the general single-text view

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

4. Le Lierre  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Non ! jamais je ne vis de rocher plus affreux 
Ceinturé large et dru d’un plus superbe lierre 
Ayant l’énormité verte aussi singulière 
Epanoui si frais sur un gris si cendreux. 

Et pourtant, tout en haut, le fantastique bloc 
Trônait sur une côte absolument chenue. 
Qu’importe ! l’arbrisseau né de la pierre nue 
Avait fait sa noueuse étreinte autour du roc. 

Et comme je quittais le soir ce coin farouche, 
Devinant ma pensée — avec leur voix sans bouche 
Les choseis tristement me chuchotaient en chœur : 

« Ce lierre te suivra longtemps quoi que tu fasses ! 
Pur symbole qu’il est des souvenirs vivaces 
S’obstinant à verdir la pierre de ton cœur ! »

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Le Lierre", appears in Les Apparitions, first published 1896

Go to the general single-text view

Confirmed with Maurice Rollinat, Les Apparitions, Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1896, pages 85-86.


Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

5. Le Silence des morts  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
On scrute leur portrait, espérant qu’il en sorte
Un cri qui puisse enfin nous servir de flambeau.
Ah ! si même ils venaient pleurer à notre porte
Lorsque le soir étend ses ailes de corbeau !

Non ! Mieux que le linceul, la bière et le tombeau
Le silence revêt ceux que le temps emporte :
L’âme en fuyant nous laisse un horrible lambeau
Et ne nous connaît plus dès que la chair est morte.

Pourtant, que d’appels fous, longs et désespérés,
Nous poussons jour et nuit vers tous nos enterrés !
Quels flots de questions coulent avec nos larmes !

Mais toujours, à travers ses plaintes, ses remords,
Ses prières, ses deuils, ses spleens et ses alarmes,
L’homme attend vainement la réponse des morts.

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Le Silence des morts", appears in Les névroses, in 5. Les Ténèbres

Go to the general single-text view

Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 382.


Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

6. Le Rêve

Language: French (Français) 
Dans les visions de la nuit
 . . . . . . . . . .

— The rest of this text is not
currently in the database but will be
added as soon as we obtain it. —

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Le Rêve, d'après Edgar Poë", first published 1919

Based on:

  • a text in English by Edgar Allan Poe (1809 - 1849), "A dream", appears in Tamerlane and Other Poems, first published 1827
    • Go to the text page.

Go to the general single-text view

7. L’Espérance  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
L’Espérance est un merle blanc
Dont nous sommes la triste haie :
Elle voltige sur la plaie
Et siffle au bord du cœur tremblant.

Mais son vol n’est qu’un faux semblant ;
Sa sérénade n’est pas vraie.
L’Espérance est un merle blanc
Dont nous sommes la triste haie.

Et tandis que, rapide ou lent,
Le Désespoir est une orfraie
Dont le cri certain nous effraie,
Et dont le bec va nous criblant,
L’Espérance est un merle blanc.

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "L’Espérance", appears in Les névroses, in 1. Les Âmes

Go to the general single-text view

Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 41.


Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

8. La Parole  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Avec le masque du mensonge
La parole suit son chemin,
Rampe aujourd’hui, vole demain,
Se raccourcit ou bien s’allonge.

Elle empoigne comme une main
Et se dérobe comme un songe.
Avec le masque du mensonge
La parole suit son chemin.

Cœurs de gaze et de parchemin,
Chacun la boit comme une éponge,
Et jusqu’au fond du gouffre humain
Elle s’insinue et se plonge
Avec le masque du mensonge.

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Parole", appears in Les névroses, in 1. Les Âmes

See other settings of this text.

Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 31.


Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

9. La Mort au printemps  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
La nature, au printemps, semble par sa féerie
Glorifier tous les trépas qu’elle a conçus.
Passe un enterrement ? elle répand dessus
Son parfum, sa musique et sa grâce fleurie.

On dirait qu’elle veut que chaque arbre sourie
Aux mignonnets cercueils des tout petits Jésus,
Que ces panaches, d’ombre et de vapeur tissus,
Célèbrent la candeur de leur âme inflétrie.

Alors, son beau soleil qui fait pâlir les cierges,
Nimbant aux chemins creux les convois blancs des vierges,
Elle fond ses couleurs à celles de leur mort.

Et leurs bières, hélas ! si roides et si closes,
Harmonieusement, passent dans le décor
Des cerisiers neigeux et des pommiers tout roses.

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Mort au printemps", appears in Paysages et paysans

Go to the general single-text view

Confirmed with Maurice Rollinat, Paysages et paysans, Paris, Fasquelle, 1899, page 307.


Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

10. Jusqu’aux cimes  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
À mesure que l’on s’élève
Au-dessus des mornes terrains,
On sent le poids de ses chagrins
Se désalourdir comme en rêve.

Pour l’âme, alors, libre existence !…
Car, subtilisée à l’air pur,
Son enveloppe vers l’azur
Semble évaporer sa substance.

On monte encor, toujours ! Enfin,
On n’est plus qu’un souffle divin
Flottant sur l’immense campagne :

Et, dans le plein ciel qui sourit,
Le blanc sommet de la montagne
Devient le trône de l’esprit.

Text Authorship:

  • by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Ascension", written 1899, appears in Paysages et paysans, Paris, Éd. E. Fasquelle, first published 1899

Go to the general single-text view

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
Total word count: 1207
Gentle Reminder

This website began in 1995 as a personal project by Emily Ezust, who has been working on it full-time without a salary since 2008. Our research has never had any government or institutional funding, so if you found the information here useful, please consider making a donation. Your help is greatly appreciated!
–Emily Ezust, Founder

Donate

We use cookies for internal analytics and to earn much-needed advertising revenue. (Did you know you can help support us by turning off ad-blockers?) To learn more, see our Privacy Policy. To learn how to opt out of cookies, please visit this site.

I acknowledge the use of cookies

Contact
Copyright
Privacy

Copyright © 2025 The LiederNet Archive

Site redesign by Shawn Thuris