Chère Harpe de mon Pays ! je t'ai trouvée dans le noir,
La froide chaîne du silence avait pendu longtemps au-dessus de toi ;
Quand avec fierté, Harpe de ma propre île, je t'ai détachée
Et donné à toutes tes cordes lumière, liberté et chant !
Le lai ardent de l'amour et les notes légères de la joie
Ont réveillé tes frissons les plus tendres, les plus entraînants ;
Mais tu t'es si souvent fait l'écho de profonds soupirs de tristesse
Que le silence se glisse furtivement jusque dans tes rires.

Chère Harpe de mon Pays ! adieu à tes couplets
Cette douce couronne de chansons est la dernière que nous tresserons !
Va, dors avec le soleil de la Célébrité brillant sur ton sommeil,
Jusqu'à ce qu'une main moins indigne que la mienne te touche ;
Si le pouls du patriote, du soldat ou de l'amant
A palpité à ta chanson, la gloire en fut à toi seule ;
Je ne fus rien d'autre que le vent, passant sans souci,
Et toute la sauvage douceur que j'ai éveillée venait de toi !