by Victor Hugo (1802 - 1885)
Language: French (Français)
Si j'étais la feuille que roule L'aile tournoyante du vent, Qui flotte sur l'eau qui s'écoule, Et qu'on suit de l'œil en rêvant ; Je me livrerais, fraîche encore, De la branche me détachant, Au zéphir qui souffle à l'aurore, Au ruisseau qui vient du couchant. Plus loin que le fleuve, qui gronde, Plus loin que les vastes forêts, Plus loin que la gorge profonde, J'irais, je fuirais, je courrais ! ... Je franchirais comme la flèche L'étang d'Arta, mouvant miroir, Et le mont dont la cime empêche Corynthe et Mykos de se voir. Comme par un charme attirée, Je m'arrêterais au matin Sur Mykos, la ville carrée, La ville aux coupoles d'étain. J'irais chez la fille du prêtre, Chez la blanche fille à l'œil noir, Qui le jour chante à sa fenêtre, Et joue à sa porte le soir. Enfin, pauvre feuille envolée, Je viendrais, au gré de mes vœux, Me poser sur son front, mêlée Aux boucles de ses blonds cheveux ; ... Et là, sur sa tête qui penche, Je serais, fût-ce peu d'instants, Plus fière que l'aigrette blanche Au front étoilé des sultans.
Note: in Bizet and Reber, "zéphir" is spelled "zéphyr" and "Corynthe" is spelled "Corinthe".
Composition:
- Set to music by Napoléon-Henri Reber (1807 - 1880), "Vœu", stanzas 1-3,7-10,12 [ voice and piano ]
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Vœu", written 1828, appears in Les Orientales, no. 22
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
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Line count: 48
Word count: 283