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by Pierre de Ronsard (1524 - 1585)

Quand j'estois libre
 (Sung text for setting by J. Chardavoine)
 See original
Language: French (Français) 
Our translations:  ENG
Quand j'estois libre, ains que l'amour cruelle
Ne fust esprise encor' en ma mouelle,
   Je vivois bienheureux,
De toutes parts cent mille jeunes filles
Se travailloyent, par leurs flammes gentilles,
   A me rendre amoureux.

Mais tout ainsi qu'un beau poulain farouche
Qui n'a senti le frein dedans la bouche
   Va seulet écarté,
N'ayant soucy sinon d'un pied superbe
A mille bonds fouler les fleurs et l'herbe,
   Vivant en liberté ;

Ores il court le long d'un beau rivage
Ores il erre au fond d'un bois sauvage
   Ou sur quelque mont haut ;
De toutes pars les poutres hannissantes
Luy font l'amour, pour néant blandissantes,
   A luy qui ne s'en chaut.

Ainsi j'allois desdaignant les pucelles
Qu'on estimoit en beauté les plus belles,
   Sans répondre à leur vueil ;
Lors je vivois amoureux de moy mesme,
Content et gay, sans porter couleur blesme
   Ny les larmes à l'œil.

 ... 

Mais aussi tost que par mauvais desastre
Je vey ton sein blanchissant comme albastre,
   Et tes yeux, deux soleils,
Tes beaux cheveux espanchez par ondées,
Et les beaux lis de tes levres bordées
   De cent œillets vermeils,

Incontinent j'apprehenday service,
Car liberté, de ma vie nourrice,
   S'eschappa loing de moy :
Dedans tes rets ma premiere franchise,
Pour obeir à ton bel œil fut prise
   Esclave dessous toy.

Et lors tu mis mes deux mains à la chaine
Mon col au cep et mon cœur à la gesne,
   N'ayant de moy pitié,
Non plus helas qu'un outrageux corsaire,
O fier destin, a pitié d'un forsaire/forcère
   A la chaine lié.

Tu mis apres en signe de conqueste,
Comme vainqueur, tes deux pieds sur ma teste,
   Et du front m'a osté
L'honneur, la honte, et l'audace première,
Accouhardant mon ame prisonniere,
   Serve à ta volonté.

Vengeant d'un coup mille faultes commises
Et les beautez qu'à grand tort j'avois mises
   Par-avant à mespris :
Qui me prioient, en lieu que je te prie.
Mais d'autant plus que mercy je te crie,
   Tu es sourde à mes cris,

Et ne responds non plus que la fontaine
Qui de Narcis mira la face vaine,
   Vengeant dessus le bord
Mille beautez des Nymphes amoureuses,
Que cest enfant, par mynes desdaigneuses,
   Avoit mises à mort.

Composition:

    Set to music by Jean Chardavoine (c1537 - c1580), "Quand j'estois libre", stanzas 1-4,6-11

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585)

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (David Wyatt) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission


Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , David Wyatt

This text was added to the website: 2016-03-06
Line count: 66
Word count: 397

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