by Francis Jammes (1868 - 1938)
Son souvenir emplit l'air si clair que...
Language: French (Français)
Son souvenir emplit l'air si clair que j'ai cru que l'ombre d'un oiseau me tombait sur la tête. Le tulipier d'un parc est d'un vert noir et cru. Une bonté sans nom emplit l'azur, du faîte des pignons enfumés au plus loin horizon. Dans la salon où elle vint, dans le salon où il y avait des lilas sombres comme la nuit, il y a maintenant des roses dans un verre et un bouton de magnolia que ma mère a posé sur le piano creux et verni. Cette fleur ne s'est pas encore épanouie, mais elle s'est gonflée comme pour éclater, et se soulève hors du vase, et l'on dirait qu'elle va s'envoler au milieu de l'Été. Je ferme ma croisée pour mieux enfermer l'ombre. Je songe. J'ai souffert. Je ne sais plus. Je songe. La pompe grince et mon chien dort sur le parquet. Quand donc viendra le jour où, poussant le loquet de la porte d'entrée qui rêve sous le cèdre, sa main fera jaillir sur les dalles usées tout ce que sa présence amène de lumière?
About the headline (FAQ)
Authorship:
- by Francis Jammes (1868 - 1938), no title, appears in Clairières dans le ciel, in Tristesses, no. 7, first published 1906 [author's text checked 1 time against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Michel Bosc (b. 1963), "Son souvenir emplit l'air", 1999 [ high voice, flute, and piano ], from Tristesses, no. 7 [sung text not yet checked]
- by Darius Milhaud (1892 - 1974), "Son Souvenir emplit l'air si clair", op. 355 no. 8 (1956), published 1957 [ baritone and piano ], from Tristesses, no. 8, Paris, Éd. Heugel [sung text not yet checked]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website: 2014-07-12
Line count: 21
Word count: 179