by Émile Verhaeren (1855 - 1916)
Ce chapiteau barbare, où des monstres se...
Language: French (Français)
Ce chapiteau barbare, où des monstres se tordent, Soudés entre eux, à coups de griffes et de dents, En un tumulte fou de sang, de cris ardents, De blessures et de gueules qui s’entre-mordent, C’était moi-même, avant que tu fusses la mienne, Ô toi la neuve, ô toi l’ancienne ! Qui vins à moi, du fond de ton éternité Avec, entre les mains, l’ardeur et la bonté. Je sens en toi les mêmes choses très profondes Qu’en moi-même dormir, Et notre soif de souvenir Boire l’écho, où nos passés se correspondent. Nos yeux ont dû pleurer aux mêmes heures Sans le savoir, pendant l’enfance ; Avoir mêmes effrois, mêmes bonheurs, Mêmes éclairs de confiance ; Car je te suis lié par l’inconnu Qui me fixait, jadis, au fond des avenues Par où passait ma vie aventurière ; Et, certes, si j’avais regardé mieux, J’aurais pu voir s’ouvrir tes yeux Depuis longtemps, en ses paupières.
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Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, written 1896, appears in Les heures claires, no. 3, Bruxelles, Éd. Edmond Deman, first published 1896 [author's text checked 1 time against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Désiré Émile Inghelbrecht (1880 - 1965), "Ce chapiteau barbare", 1962, published 1963 [ high voice and piano ], from Les heures claires, no. 2, Éd. Musique contemporaine [sung text not yet checked]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website: 2016-12-10
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