by Christine de Pizan (1363 - c1434)
Ditié de Jehanne d'Arc
Language: French (Français)
Je, Christine, qui ay plouré Unze ans en abbaye close Où j'ay toujours puis demeuré Que Charles (c'est estrange chose !), Le filz du roy, se dire l'ose, S'en fouy de Paris, de tire, Par la traïson là enclose : Ore à prime me prens à rire. 2 A rire bonement de joie Me prens pour le temps, por vernage Qui se départ, où je souloie Me tenir tristement en cage Mais or changeray mon langages De pleur en chant, quant recouvré Ay bon temps... Bien me part avoir enduré. 3 L'an mil quatre cens vingt et neuf, Reprint à luire li soleil Il ramene le bon temps neuf Que on [n'] avoit veu du droit œil Puis longtemps ; dont plusieurs en deuil Orent vesqui. J'en suis de ceulx Mais plus de rien je ne me deuil, Quant ores voy [ce] que je veulx. 4 Si est bien le vers retourné De grant duel en joie nouvelle, Depuis le temps qu'ay séjourné Là où je suis ; et la très belle Saison, que printemps on appelle, La Dieu merci, qu'ay désirée, Où toute rien se renouvelle Et est du sec au vert temps née. 5 C'est que le dégeté enfant Du roy de France légitime, Qui longtemps a esté souffrant Mains grans ennuiz, qui or à prime Se lieva ainsi que vous, prime Venant comme roy coronné, En puissance très grande et fine Et d'esprons d'or esperonné. 6 Or fesons feste à nostre roy ; Que très-bien soit-il revenu ! Resjoiz de son noble arroy Alons trestous, grans et menu, Au devant ; nul ne soit tenu, Menant joie le saluer, Louant Dieu, qui l'a maintenu, Criant Noel en hault huer. 7 Mais or veuil raconter comment Dieu a tout ce fait de sa grâce, A qui je pri qu'avisement Medoint que rien je n'y trespasse. Raconte soit en toute place, Car ce est digne de mémoire Et escript, à qui que desplacc, En mainte cronique et histoire. 8 Oyez par tout l'univers monde Chose sur toute merveillable ; Notez se Dieu, en qui habonde Toute grace, est point secourable Au droit enfin. C'est fait notable, Considéré le présent cas ; Si soit aux deceùs valable Que fortune a flati à cas. 9 Et note comment esbahir Ne se doit nul pour infortune, Se voiant à grant tort haïr, Et com vint sus par voie comune. Votez comment toujours n'est une Fortune, qui à nuit a maint ; Car Dieu, qui aux torts fait rexune, Ceulx relieve en qui espoir maint. 10 Qui vit doncques chose avenir Plus hors de toute opinion, Qui à noter et souvenir Fait bien en toute région, Que France, de qui mention En faisoit que jus est ruée, Soit, par divine mission, Du mal en si grant bien muée. 11 Par tel miracle vrayement Que, se la chose n'est notoire Et évident quoy et comment, Il n'est homs qui le peust croire ? Chose est bien digne de mémoire Que Dieu, par une vierge tendre, Ait adès voulu (chose est voire) Sur France si grant grace estendre. 12 O ! quel honneur à la couronne De France par divine preuve ! Car par les graces qu'il lui donne Il appert comment il l'apreuve, Et que plus foy qu'autre part treuve En l'estat royal, dont je lix Que oncques (ce n'est pas chose neuve) En foy n'errèrent fleurs de lys. 13 Et tu, Charles roy des François, Septiesme d'icellui hault nom, Qui si grant guerre as eue ainçois Que bien t'en prensist, se peu non ; Mais Dieu grâce, or voiz ton renom ; Hault eslevé par la Pucelle, Que a soubzmis sous ton penon Tes ennemis ; chose est nouvelle. 14 En peu de temps, que l'en cuidoit Que ce feust com chose impossible Que ton pays, qui se perdoit, Reusses jamais : or est visible Menction, qui que nuisible T'ait esté, tu l'as recouvré. C'est par la Pucelle sensible, Dieu mercy qui y a ouvré. 15 Si croy fermement que tel grâce Ne te soit de Dieu donnée, Se à toy, en temps et espace, Il n'estoit de lui ordonnée Quelque grant chose solempnée A terminer et mettre à chief ; Et qu'il t'ait donné destinée D'estre de très grans faiz le chief. 16 Car ung roi de France doit estre, Charles fils de Charles nommé, Qui sur tous rois sera grant maistre ; Prophéciez l'ont surnommé Le cerf-volant ; et consomé Sera par cellui conquéreur Maint fait ; Dieu l'a à ce somé, Et enfin doit estre empereur. 17 Tout ce est le prouffit de l'âme. Je prie à Dieu que cellui soies, Et qu'il te doint, sans le grief d'âme, Tant vivre qu'encoures tu voyes Tes enfants grans ; et toutes joyes Par toy et eulz soient en France ; Mais en servant Dieu toutes voies, Ne guerre n'y face oultreuance. 18 Et j'ay espoir que bon seras, Droiturier et amant justice Et tous [les] autres passeras ; Mais que orgueil ton fait ne honnisse ; A ton peuple doulz et propice Et craignant Dieu qui t'a esleu Pour son servant, si com prémisse En as ; mais que-faces ton deu. 19 Et comment pourras-tu jamais Dieu mercier à souffîsance, Servir, doubler en tous tes fais, Que de si grant contrariance T'a mis à paix, et toute France Relevée de tel ruyne, Quant sa très grant saint providence T'a fait de si grant honneur digne ? 20 Tu en soyes loué, hault Dieu A toy gracier tous tenus Som mes, que donné temps et lieu As, où ces biens sont avenus. [A] jointes mains, grans et menus, Grâces te rendons, Dieu céleste, Par qui nous sommes parvenus A paix, et hors de grant tempeste. 21 Et toy, Pucelle beneurée, N'y dois-tu [mie] estre obliée, Puisque Dieu t'a tant honnourée, Qui as la corde desliée, Qui tenoit France estroit liée. Te pourroit-on assez louer Quant, ceste terre humiliée Par guerre, as fait de paix douer ? 22 Tu, Johanne, de bonne heure née, Benoist soit cil qui te créa ! Pucelle de Dieu ordonnée, En qui le Saint-Esprit réa Sa grant grâce et qui ot et a Toute largesse de hault don, N'onc requeste ne te véa Que te rendront assez guerdon ? 23 Que peut-il d'autre estre dit plus Ne des grans faiz du temps passez ? Moyses, en qui Dieu afflus Mist grâces et vertus assez, Il tira sans estre lassez Le peuple Israel hors d'Egipte. Par miracle ainsi repassez Nous a de mal, Pucelle eslite. 24 Considérée ta personne, Qui est une joenne pucelle A qui Dieu force et povoir donne D'entre le champion, et celle Qui donne à France la mamelle De paix et doutce nourriture ; A ruer jus la gent rebelle : Veci bien chose oultre nature. 25 Car se Dieu fist par Josué Des miracles à si grant somme, Conquérant lieux, et jus rué Y furent maints il estoit homme Fort et puissant. Mais tout en somme Veci femme, simple bergière, Plus preux qu'onc homsne fut à Romme. Quant à Dieu, c'est chose légère ; 26 Mais quant à nous, oncques parler N'oymes de si grant merveille ; Car tous les preux au long aler, Qui ont esté, ne s'appareille Leur proesse à ceste qui veille A bouter horz noz ennemis. Mais ce fait Dieu, qui la conseille, En qui cuer plus que d'omme a mis. 27 De Gédéon en fait grant compte, Qui simple laboureur estoit, Et Dieu le fist (se dit le conte), Combattre, ne nul n'arrestoit Contre lui, et tout conquestoit. Mais onc miracle si appert Ne fist, quoyqu'il ammonestoit, Com pour ceste fait il appert. 28 Hester, Judith et Delbora Qui furent dames de grant pris, Par lesqueles Dieu restaura Son pueple qui fort estoit pris, Et d'autres plusieurs qu’ay appris Qui furent preuses, n'y ot celle ; Maismiracles en a porpris Plus a fait par ceste Pucelle. 29 Par miracle fut envoiée Et divine amonition De l'ange de Dieu convoiée Au roy, pour sa provision. Son fait n'est pas illusion, Car bien a esté esprouvëe Par conseil, en conclusion: A l'effect la chose est prouvée 30 Et bien esté examinée. Et ains que l'en l'ait voulu croire, Devant clers et sages menée, Pour ensercher se chose voire Disoit, ainçois qu'il fust notoire Que Dieu l'eust vers le roy tramise ; Mais on a trouvé en histoire Qu'à ce faire elle estoit commise. 31 Car MerliHn, et Sébile et Bede, Plus de cinq 'cens a la veïrent En esperit, et pour remède A France en leurs escriptz la mirent ; Et leurs prophécies en firent, Disans qu'el pourterait bannicre Es guerres françoises ; et dirent De son fait toute la manière. 32 Et sa belle vie, par foy ! Monstre qu'elle est de Dieu en grâce, Par quoy on adjouste.plus foy A son fait car quoy qu'elle face, Toujours a Dieu devant la face, Qu'elle appelle, sert et deprye En fait, en dit ; ne va en place On sa dévocion détric. 33 O ! comment lors bien y paru Quant le siège iert à Orléans, Où premier sa force apparu Onc miracle, si comme je tiens, Ne fut plus cler ; car Dieu aux siens Aida telement, qu'ennemis Ne s'aidèrent plus que mors chiens. La furent prins ou a mort mis. 34 Hée ! quel honneur au féminin Sexe ! Que [Dieu] l'ayme, il appert. Quant tout ce grant peuple chenin Par qui tout le règne ert désert, Par femme est sours et recouvert, Ce que pas hommes fait n'eüssent, Et les traittres mis à désert A peine devant ne crussent. 35 Une fillete de seize ans (N'est-ce pas chose fors nature ?) A qui armes ne sont pesans, Ains semble que sa norriture Y soit, tant y est fort et dure ; Et devant elle vont fuyant Les ennemis, ne nul n'y dure. Elle fait ce, mains yeulx voiant. 36 Et d'eulx va France descombrant, En recouvrant chasteaulx et villes, Jamais force ne fu si grant, Soient à cens, soient à miles. Et de nos gens preuz et abiles Elle est principal chevetaine. Tel force n'ot Hector, ne Achilles ; Mais tout ce fait Dieu qui la menne. 37 Et vous, gens d'armes esprouvez, qui faites l'exécution, Et bons et loyaulz vous prouvez : Bien faire on en doit mention. Louez en toute nation Vous en serez, et sans faillance Parle-en sur toute élection De vous et de vostre vaillance. 38 Qui vos corps et vie exposez, Pour le droit, en peine si dure, Et contre tous périls osez Vous aler mettre à l'avanture. Soiés constans. car je vous jure Qu'en aurés gloire ou ciel et los ; Car qui se combat pour droitture, Paradis gaingne, dire l'os. 39 Si rabaissez, Anglois, vos cornes, Car jamais n'aurez beau gibier En France, ne menez vos sornes Matez estes en l'eschiquier, Vous ne pensiez pas l'autrier Où tant vous monstriez perilleux ; Mais n'estiez encour ou sentier Où Dieu abat les orgueilleux. 40 Jà cuidiés France avoir gaingnée, Et qu'elle vous deust demourer. Autrement va, faulse mesgniee ! Vous ires ailleurs tabourer, Se ne voulez assavourer La mort, comme vos compaignons, Que loups porroient bien devourer, Car mors gisent par les sillons. 41 Et sachez que, par elle, Anglois Seront mis jus sans relever, Car Dieu le veult, qui ot les voix Des bons qu'ils ont voulu grever. Le sanc des occis sans lever Crie contre eulz. Dieu ne veult plus Le souffrir ; ains les resprouver Comme mauvais, il est conclus. 42 En chrestienté et en l'Église Sera par elle mis concorde. Les mescréans dont on devise Et les hérites de vie orde Destruira car ainsi l'accorde Prophétie qui l'a prédit ; Ne point n'aura miséricorde De li, qui la foy Dieu laidit. 43 Des Sarrasins fera essart En conquérant la Sainte Terre ; Là menra Charles, que Dieu gard Ains qu'il muire fera tel erre. Cilz est cil qui la doit conquerre : Là doit-elle finer sa vie Et l'un et l'autre gloire acquerre Là sera la chose assovye. 44 Donc desur tous les preux passez, Ceste doit porter la couronne, Car ses faits jà monstrent assez Que plus prouesse. Dieu lui donne Qu'à tous ceulz de qui l'en raisonne ; Et n'a pas encor tout parfaict. Si croy que Dieu ça jus leur donne Afin que paix soit par son faict. 45 Si est tout le mains qu'affaire ait Que destruire l'Englescherie, Car elle a ailleurs plus haut hait : C'est que la foy ne soit périe. Quant des Anglois, qui que s'en rye Ou pleure, [or] il en est sué ; Le temps advenir mocquerie En sera faict : jus sont rue. 46 Et vous, rebelles ruppieux Qui à eulz vous estes adhers, Ne voiez-vous qu'il vous fust mieulx Estre alez droit que le revers Pour devenir aux Anglois serfs ? Gardez que plus ne vous aviengne, Car trop avez esté souffers, Et de la fin bien vous soviengne. 47 N'appercevez-vous gent avugle, Que Dieu a ici la main mise ? Et qui ne le voit, est bien bugle ; Car comment seroit en tel guise Geste Pucelle ça tramise, Qui tous mors vous fait jus abattre? Ne force n'avez qui souffise ! Voulez-vous contre Dieu combattre ? 48 N'a-elle mené le roy au sacre, Que tenait adès par la main ? Plus grant chose oncques devant Acre Ne fut faite car pour certain Des contrediz y ot tout plain ; Mais maulgré tous, à grant noblesse, Y fut receu et tout à plain Sacré, et là ouy la messe. 49 A très grant triumphe et puissance, Fu Charles couronné à Rains, L'an mil quatre cens, sans doubtance, Et vingt et neuf, tout saulf et sains, Avecques de ses barons mains, Droit ou dix septiesme jour De juillet, pour plus et pour mains. Et là fu cinq jours à séjour. 50 Avecques lui la Pucellette, En retournant par son païs, Cité, ne chastel, ne villette Ne remaint. Amez ou hays Qu'il soi[en]t, ou soient esbaïs Ou asseurez, les habitans Se rendent ; pou sont envahys, Tant sont sa puissance doubtans ! 51 Voir est qu'aucuns de leur folie Cuident résister ; mais pou vault, Car au derrain, qui que contralie, A Dieu compere le deffault. C'est pour nient ; rendre leur fault Veuillent ou non ; n'y a si forte Résistance, qui à l'assault De la Pucelle ne soit morte; 52 Quoyqu'en ait fait grant assemblée Cuidant son retour contredire Et lui courir sus par emblée. Mais plus ni fault confort de mire : Car tous mors et pris tire à tire Y ont estez les contrediz, Et envoyés, comme j'oy dire, En enfer ou en paradis. 53 Ne sçai se Paris se tendra, Car encoures n'y sont-ilz mie, Ne se la Pucelle attendra Mais s'il en fait son ennemie, Je me doubt que dure escremie Lui rende, si qu'ailleurs a fait. S'ilz résistent heure, ne demie, Mal ira, je croiy, de son fait. 54 Car ens entrera, qui qu'en groingne : La Pucelle lui a promis. Paris, tu cuides que Bourgoigne Defende qu'il ne soit ens mis ? Non fera, car ses ennemis Point ne se fait. Nul n'est puissance Qui l'en gardast, et tu soubmis Seras et ton outrecuidance. 55 O Paris, très mal conseillé ! Folz habitans sans confiance ! Ayme-tu mieulz estre essilié Qu'à ton prince faire accordance ? Certes, ta grant contrariance Te destruira, se ne t'avises. Trop mieulz te feust par suppliance Requerir mercy : mal y vises. 56 Gens a dedans mauvais, car bons Ya maint, je n'en fais pas doubte ; Maisparler n'osent, j'en respons A qui moult desplaist et sansdoubte Que leur prince ainsi on deboute. Si n'auront pas ceulx deservie La punition où se boute Paris, où maint perdront la vie. 57 Et vous toutes, villes rebelles, Et gens qui avez regnié Vostre seigneur, et ceulx et celles Qui pour autre l'avez nié : Or soit après aplanié Par doulceur, requerant pardon Car se vous êtes manié A force, à tart vendrez ou don. 58 Et que ne soit occision, Charles retarde tant qu'il peut, Ne sur char d'omme incision ; Car de sang espandre se deult. Mais au fort, qui rendre ne veult Par bel et doulceur ce qu'est sien, Se par force en effusion De sang le requerre, il fait bien. 59 Hélas il est si débonnaire Qu'à chascun il veult pardonner Et la Pucelle lui fait faire, Qui ensuit Dieu. Or ordonner Veuillez vos cueurs et vous donner Comme loyaulz François à lui, Et quand on l'orra sermonner N'en serés reprins de nulluy. 60 Si pry Dieu qu'il mecte en courage A vous tous qu'ainsi le fassiez, Afin que le conseil o rage De ces guerres soit effaciez, Et que vostre vie passiez En paix sous votre chief greigneur, Si que jamais ne l'effaciez Et que vers vous soit bien seigneur. Amen. 61 Donné ce ditié par Christine, L'an dessusdit mil quatre cens Et vingt et neuf, le jour où fine Le mois de juillet. Mais j'entends Qu'aucuns se tendront mal contens De ce qu'il contient, car qui chière A embrunche les yeux pesans, Ne peut regarder la lumière.
E. Vercoe sets stanza 47 in (at least) one setting - see below for more information
E. Vercoe sets stanza 34 in (at least) one setting - see below for more information
Authorship:
- by Christine de Pizan (1363 - c1434), "Ditié de Jehanne d'Arc" [author's text not yet checked against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
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- by Elizabeth Walton Vercoe (b. 1941), "N'appercevez-vous gent avugle", 1986 [mezzo-soprano or soprano and piano], from the stage composition Herstory III: Jehanne de Lorraine, no. 9, confirmed with composer's website
- by Elizabeth Walton Vercoe (b. 1941), "N'appercevez-vous gent avugle", 1986 [mezzo-soprano or soprano and piano], from the stage composition Herstory III: Jehanne de Lorraine, no. 9, confirmed with composer's website
Researcher for this page: Malcolm Wren [Guest Editor]
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