by Victor Hugo (1802 - 1885)
Chanson de bord
Language: French (Français)
Marin, l’onde est une femme. Crains le sable, crains la lame, Crains le rocher. C’est vers Pluton que tu vogues. Les flots sont — les bouledogues — Du noir boucher. La Bourrasque, pâle et nue, Traîne un linceul dans la nue, Disent les vieux. La place des yeux est vide Sous son grand crâne livide Et pluvieux. Dès qu’on est dans cette écume, On a comme un bruit d’enclume Dans le tympan La vague saute sur l’homme ; Le vent se comporte comme Un chenapan. Qui s’en tire gagne un quine.. La mer est une coquine, Disent les vieux. La mer est une sauvage. Le flot toujours du rivage Est envieux. Toute la terre fleurie Ne serait qu’une prairie Et qu’un gazon Sans cette mer de ténèbres Qui gonfle ses plis funèbres A l’horizon. Malheur à qui lève l’ancre ! Elle est la bouteille d’encre Qu’un jour trouva Satan que l’envie enivre, Et qu’il vida sur le livre De Jéhova.
Confirmed with Victor Hugo, Œuvres complètes : Toute la lyre, Paris, Ollendorf, 1935.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Chanson de bord", appears in Toute la lyre - nouvelle série, in 7. Toute la lyre - VII., in 23. Chansons, no. 12 [author's text checked 1 time against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Richard Dubugnon (b. 1968), "Chanson de bord", op. 35 no. 2 (2004) [ high voice and piano ], from Chants de Guernesey, no. 2 [sung text not yet checked]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
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