HACQUOIL (Le Marin). Chantant. L’amour f— le camp comme un b — Filant dix nœuds dans un bon lougre En pleine mer. La beauté passe — sarabande ! Comme passe la contrebande A Saint-Omèr. Mon grand-père était un grand drôle. Tu n’irais pas à son épaule, Tambour-major. Et ma grand’mère — farandole ! — Etait belle comme une idole Dorée en or : La dame, point avariée, Etait duchesse et mariée A de l’argent. Et mon grand-père — la bourrée ! — Lui dit. un. soir Mon adorée, Je suis sergent. Et mon grand-père à ma grand’mère Proposa de faire mon père En s’échauffant ; Mais ma grand’mère — la gavotte ! Mais ma grand’mère était dévote, Et fit l’enfant.
Chants de Guernesey
Song Cycle by Richard Dubugnon (b. 1968)
1. Hacquoil, le marin  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Lamour f— le camp", appears in Toute la lyre - nouvelle série, in 7. Toute la lyre - VII., in 23. Chansons, no. 18
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Confirmed with Victor Hugo, Œuvres complètes : Toute la lyre, Paris, Ollendorf, 1935.
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2. Chanson de bord  [sung text not yet checked]
Marin, l’onde est une femme. Crains le sable, crains la lame, Crains le rocher. C’est vers Pluton que tu vogues. Les flots sont — les bouledogues — Du noir boucher. La Bourrasque, pâle et nue, Traîne un linceul dans la nue, Disent les vieux. La place des yeux est vide Sous son grand crâne livide Et pluvieux. Dès qu’on est dans cette écume, On a comme un bruit d’enclume Dans le tympan La vague saute sur l’homme ; Le vent se comporte comme Un chenapan. Qui s’en tire gagne un quine.. La mer est une coquine, Disent les vieux. La mer est une sauvage. Le flot toujours du rivage Est envieux. Toute la terre fleurie Ne serait qu’une prairie Et qu’un gazon Sans cette mer de ténèbres Qui gonfle ses plis funèbres A l’horizon. Malheur à qui lève l’ancre ! Elle est la bouteille d’encre Qu’un jour trouva Satan que l’envie enivre, Et qu’il vida sur le livre De Jéhova.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Chanson de bord", appears in Toute la lyre - nouvelle série, in 7. Toute la lyre - VII., in 23. Chansons, no. 12
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Confirmed with Victor Hugo, Œuvres complètes : Toute la lyre, Paris, Ollendorf, 1935.
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3. Dans la forêt  [sung text not yet checked]
UN PASSANT, chantant. La duchesse et la paysanne Se valent sur le vert gazon ; Jérusalem offre Suzanne, Mais la Cou’rtille offre Suzon ; Cupidon nous donne Inézille Et les perles de sa résille, Ou Javotte au bonnet cauchois. L’ÉCHO Au choix. AUTRE PASSANT Quel doux tyran qu’un regard tendre ! O vierge, donne-moi ton cœur ; Je l’ai dit, se donner, c’est prendre ; Ton prisonnier c’est ton vainqueur ; On devient reine en étant femme ; Si ton baiser prenait mon âme, Quand crois-tu que j’échapperais ? L’ÉCHO Après. AUTRE PASSANT Je te le jure par l’aurore, Je te le jure par la nuit, Je t’épouserai ! Je t’adore. Viens ! ton pur regard me séduit, L’amour à tes pieds n’a plus d’aile, Je serai ton mari fidèle, Et toute la forêt m’entend… L’ÉCHO Mentant.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Dans la forêt", written 1876, appears in Toute la lyre - nouvelle série, in 7. Toute la lyre - VII., in 23. Chansons, no. 13
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Confirmed with Victor Hugo, Œuvres complètes : Toute la lyre, Paris, Ollendorf, 1935.
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4. Chant du bol de punch  [sung text not yet checked]
Je suis la flamme bleue. J’habite la banlieue, Le vallon, le coteau. Sous l’if et le mélèze, J’erre au Père-Lachaise, J’erre au Campo-Santo. L’eau brille au crépuscule, Le passant sur sa mule Fait un signe de croix, Son chien baisse la queue ; Je suis la flamme bleue Qui danse au fond des bois. La nuit étend son aile ; De Profundis se mêle A Traderidera ; Les morts ouvrent leur bière. Spectres, au cimetière ! Masques, à l’Opéra ! -Garçon, du punch ! — J’arrive. Je suis le bleu convive, L’esprit des lacs blafards, Le nain des joncs moroses ; Je viens baiser les roses Après les nénuphars. Buvez, fils et donzelles. D’autres ont été belles, D’autres ont été beaux. Riez, joyeuses troupes. Pour danser sur vos coupes Je sors de leurs tombeaux. Monte à ta chambre, apporte Ton charbon, clos ta porte, Allume ; c’est le soir. Regarde dans ton bouge, Comme un masque à l’œil rouge, Flamber ton réchaud noir. D’autres boivent dans l’ombre, Toi, tu meurs ; ton œil sombre S’éteint, ton front pâlit ; Je suis là, je t’éclaire, Et j’ai quitté leur verre Pour danser sur ton lit. Le bol s’éteint.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Chant du bol de punch", written 1852-1853, appears in Toute la lyre - nouvelle série, in 7. Toute la lyre - VII., in 23. Chansons, no. 20
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Confirmed with Victor Hugo, Toute la lyre, Paris, Ollendorf, 1935, pages 284-285.
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