LiederNet logo

CONTENTS

×
  • Home | Introduction
  • Composers (20,028)
  • Text Authors (19,311)
  • Go to a Random Text
  • What’s New
  • A Small Tour
  • FAQ & Links
  • Donors
  • DONATE

UTILITIES

  • Search Everything
  • Search by Surname
  • Search by Title or First Line
  • Search by Year
  • Search by Collection

CREDITS

  • Emily Ezust
  • Contributors (1,112)
  • Contact Information
  • Bibliography

  • Copyright Statement
  • Privacy Policy

Follow us on Facebook

by Prosper Mérimée (1803 - 1870)

La flamme de Perrussich
Language: French (Français) 
Pourquoi le bey Janco Marnavich n’est-il jamais dans son pays ? 
Pourquoi voyage-t-il dans les âpres montagnes de Vergoraz, 
ne couchant jamais deux nuits sous le même toit ? 
Ses ennemis le poursuivent-ils et ont-ils juré 
que le prix du sang ne serait jamais reçu ?

Non. Le bey Janco est riche et puissant. 
Personne n’oserait se dire son ennemi, 
car à sa voix plus de deux cents sabres sortiraient du fourreau. 
Mais il cherche les lieux déserts et se plaît 
dans les cavernes qu’habitent les Heyduques ; 
car son cœur est livré à la tristesse depuis 
que son pobratime est mort.

Cyrille Pervan est mort au milieu d’une fête. 
L’eau-de-vie a coulé à grands flots et les hommes sont devenus fous. 
Une dispute s’est élevée entre deux beys de renom, 
et le bey Janco Marnavich a tiré son pistolet sur son ennemi ; 
mais l’eau-de-vie a fait trembler sa main, 
et il a tué son pobratime Cyrille Pervan.

Dans l’église de Perrussich ils s’étaient juré 
de vivre et de mourir ensemble ; 
mais deux mois après avoir prêté ce serment, 
l’un des pobratimi est mort par la main de son frère. 
Le bey Janco depuis ce jour ne boit plus de vin ni d’eau-de-vie ; 
il ne mange que des racines, et il court çà et là, 
comme un bœuf effrayé du taon,

Enfin, il est revenu dans son pays, 
et il est entré dans l’église de Perrussich : 
là, pendant tout un jour, il a prié, étendu, 
les bras en croix sur le pavé, et versant des larmes amères. 
Mais quand la nuit est venue, il est retourné dans sa maison, 
et il semblait plus calme, et il a soupé, 
servi par sa femme et ses enfans.

Et quand il se fut couché, il appela sa femme et lui dit : 
« De la montagne de Pristeg, peux-tu voir l’église de Perrussich ? » 
Et elle regarda à la fenêtre et dit : 
« La Morpolazza est couverte de brouillard, 
et je ne puis rien voir de l’autre côté. » 
Et le bey Janco dit : « Bon, recouche-toi près de moi » 
et il pria dans son lit pour l’ame de Cyrille Pervan.

Et quand il eut prié, il dit à sa femme : 
« Ouvre la fenêtre et regarde du côté de Perrussich. » 
Aussitôt sa femme s’est levée et elle dit : 
« De l’autre côté de la Morpolazza, au milieu du brouillard, 
je vois une lumière n pâle et tremblotante. » 
Alors le bey a souri, et il dit : « Bon, recouche-toi ; » 
et il prit son chapelet et se remit à prier.

Quand il eut dit son chapelet, il appela sa femme et lui dit : 
« Prascovie, ouvre encore la fenêtre et regarde. » 
Et elle se leva et dit : « Seigneur, je vois au milieu 
de la rivière une lumiere brillante qui chemine rapidement de ce côté. » 
Alors elle entendit un grand soupir et quelque chose 
qui tombait sur le plancher. Le bey Janco était mort.

Confirmed with Prosper Mérimée, La Guzla, ou Choix Poésies Illyriques, recueillies dans la Dalmatie, la Bosnie, la Croatie, et l'Herzegowine, Paris, Levrault, 1827, pages 117-121. Note: this is a prose text. The line-breaks have been added arbitrarily.


Text Authorship:

  • by Prosper Mérimée (1803 - 1870), "La flamme de Perrussich", appears in La Guzla [author's text checked 1 time against a primary source]

Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):

    [ None yet in the database ]

Settings in other languages, adaptations, or excerpts:

  • Also set in Russian (Русский), a translation by Aleksandr Sergeyevich Pushkin (1799 - 1837) , "Янко Марнавич", appears in Песни западных славян (Pesni zapadnykh slavjan), no. 2 [an adaptation] ; composed by César Antonovich Cui.
      • Go to the text.

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

This text was added to the website: 2021-08-05
Line count: 52
Word count: 491

Gentle Reminder

This website began in 1995 as a personal project by Emily Ezust, who has been working on it full-time without a salary since 2008. Our research has never had any government or institutional funding, so if you found the information here useful, please consider making a donation. Your help is greatly appreciated!
–Emily Ezust, Founder

Donate

We use cookies for internal analytics and to earn much-needed advertising revenue. (Did you know you can help support us by turning off ad-blockers?) To learn more, see our Privacy Policy. To learn how to opt out of cookies, please visit this site.

I acknowledge the use of cookies

Contact
Copyright
Privacy

Copyright © 2025 The LiederNet Archive

Site redesign by Shawn Thuris