Au bruit mouillé du flot qui pleure, 
La barque flotte au gré du vent.
Un souffle léger nous effleure, 
Tandis que nous allons rêvant, 
Au bruit mouillé du vent qui pleure.

Laisse, mon adoré, laisse sur ton épaule
Ma tête reposer en un mal abandon.
Tu chanteras pour moi la romance du Saule 
Et je m'endormirai dans un dernier frisson.

A voir mes grands yeux clos me crois-tu déjà morte
Que ton cœur tout à coup sa gonfle de sanglots ?
Non, non, c'est notre amour que le navire emporte
Et c'est pour le bercer que gémissent les flots.

De mourir en tes bras il n'est pas encor l'heure
Ah! la beau songe, ami, j'en a frémi souvent :
Mourir en tes bras, en rêvant,
Au bruit mouillé du flot qui pleure