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by Victor Hugo (1802 - 1885)

Vous rappelez‑vous notre douce vie
Language: French (Français) 
Vous rappelez-vous notre douce vie,
  Lorsque nous etions si jeunes tous deux,
Et que nous n'avions au coeur d'autre envie
  Que d'etre bien mis et d'etre amoureux,

Lorsqu'en ajoutant votre age a mon age,
  Nous ne comptions pas a deux quarante ans,
Et que, dans notre humble et petit ménage,
  Tout, meme l'hiver, nous etait printemps?

Beaux jours! Manuel etait fier et sage,
  Paris s'asseyait a de saints banquets,
Foy lancait la foudre, et votre corsage
  Avait une epingle ou je me piquais.

Tout vous contemplait. Avocat sans causes,
  Quand je vous menais au Prado diner,
Vous etiez jolie au point que les roses
  Me faisaient l'effet de se retourner.

Je les entendais dire: Est elle belle!
  Comme elle sent bon!  Quels cheveux a flots!
Sous son mantelet elle cache une aile,
  Son bonnet charmant est a peine eclos.

J'errais avec toi, pressant ton bras souple.
  Les passants crovaient que l'amour charme
Avait marie, dans notre heureux couple,
  Le doux mois d'avril au beau mois de mai.

Nous vivions caches, contents, porte close,
  Devorant l'amour, bon fruit defendu,
Ma bouche n'avait pas dit une chose
  Que deja ton coeur avait repondu.

La Sorbonne etait l'endroit bucolique
  Ou je t'adorais du soir au matin.
C'est ainsi qu'une ame amoureuse applique
  La carte du Tendre au pays Latin.

O place Maubert! o place Dauphine!
  Quand, dans le taudis frais et printanier,
Tu tirais ton bas sur ton jambe fine,
  Je voyais un astre au fond du grenier.

J'ai fort lu Platon, mais rien ne m'en reste;
  Mieux que Malebranche et que Lamennais,
Tu me demontrais la bonte celeste
  Avec une fleur que tu me donnais.

Je t'obeissais, tu m' etais soumise;
  O grenier dore! te lacer! te voir
Aller et venir des l'aube en chemise,
  Mirant ton jeune front a ton vieux miroir.

Et qui done pourrait perde la memoire
  De ces temps d'aurore et de firmament,
De rubans, de fleurs, de gaze et de moire,
  Ou l'amour begaye un argot charmant?

Nos jardins etaient un pot de tulipe;
  Tu masquais la vitre avec un jupon;
Je prenais le bol de terre de pipe,
  Et je te donnais le tasse en japon.

Et ces grands malheurs qui nous faisaient rire!
  Ton manchon brule, ton boa perdu!
Et ce cher portrait du divin Shakespeare
  Qu'un soir pour souper nons avons vendu!

J'etais mendiant et toi charitable.
  Je baisais au vol tes bras frais et ronds.
Dante in folio nous servait de table
  Pour manger gaiment un cent de marrons.

La premiere fois qu'en mon joyeux bouge
  Je pris un baiser a ton levre en feu,
Quand tu t'en allais decoiffee et rouge,
  Je restai tout pale et je crus en Dieu!

Te rappelles-tu nos bonheurs sans nombre,
  Et tous ces fichus changes en chiffons?
Oh que de soupirs, de nos coeurs pleins d'ombre,
  Se sont envoles dans les cieux profonds!

Available sung texts:   ← What is this?

•   A. Holmès 

A. Holmès sets stanzas 1, 2, 10, 12, 17

About the headline (FAQ)

Text Authorship:

  • by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Misérables, Volume 4, Book 12 ("Histoire de Corinthe depuis sa fondation"), Chapter 6 ("En attendant") [author's text checked 1 time against a primary source]

Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):

  • by Augusta Mary Anne Holmès (1847 - 1903), "La chanson de Jean Prouvaire : les misérables", published 1868?, stanzas 1,2,10,12,17 [ voice and piano ], Paris : Alphonse Leduc [sung text checked 1 time]

Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Andrew Schneider [Guest Editor]

This text was added to the website: 2009-10-20
Line count: 68
Word count: 477

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