by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869)
Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre
        Language: French (Français) 
        
        
        
        
        Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,
Le doux frémissement des ailes du zéphire
               À travers les rameaux ;
Ou l’onde qui murmure en caressant ces rives,
Ou le roucoulement des colombes plaintives
               Jouant aux bords des eaux ;
Si, comme ce roseau qu’un souffle heureux anime,
Tes cordes exhalaient ce langage sublime,
               Divin secret des cieux,
Que, dans le pur séjour où l’esprit seul s’envole,
Les anges amoureux se parlent sans parole,
               Comme les yeux aux yeux ;
Si de ta douce voix la flexible harmonie,
Caressant doucement une âme épanouie
               Au souffle de l’amour,
La berçait mollement sur de vagues images,
Comme le vent du ciel qui berce les nuages
               Dans la pourpre du jour :
Tandis que sur les fleurs mon amante sommeille,
Ma voix murmurerait tout bas à son oreille
               Des soupirs, des accords
Aussi purs que l’extase où son regard me plonge,
Aussi doux que le son que nous apporte un songe
               Des ineffables bords.
Ouvre les yeux, dirais-je, ô ma seule lumière !
Laisse-moi, laisse-moi lire dans ta paupière
Le doux frémissement des ailes du zéphire
               Ma vie et ton amour :
Ton regard languissant est plus cher à mon âme
Que le premier rayon de la céleste flamme
               Aux yeux privés du jour.
               __________________________
L’un de ses bras fléchit sous son cou qui le presse,
L’autre sur son beau front retombe avec mollesse,
               Et le couvre à demi :
Telle, pour sommeiller, la blanche tourterelle
Courbe son cou d’albâtre, et ramène son aile
               Sur son œil endormi.
Le doux gémissement de son sein qui respire
Se mêle au bruit plaintif de l’onde, qui soupire
               À flots harmonieux ;
Et l’ombre de ses cils, que le zéphyr soulève,
Flotte légèrement comme l’ombre d’un rêve
               Qui passe sur ses yeux.
               __________________________
Que ton sommeil est doux, ô vierge, ô ma colombe !
Comme d’un cours égal ton sein monte et retombe
               Avec un long soupir !
Deux vagues que blanchit le rayon de la lune,
D’un mouvement moins doux viennent l’une après l’une
               Murmurer ou mourir !
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Confirmed with Alphonse de Lamartine, Œuvres complètes, Chez l’auteur, Paris, 1860
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), no title, written 1822, appears in Nouvelles méditations poétiques, in 3. Chant d'Amour, no. 1 [author's text checked 1 time against a primary source]
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