Notez comme l'alouette et la linotte chantent :
Avec des notes rivales 
elles lancent avec force leurs gazouillis
De leurs gorges pour accueillir le printemps.

Mais à la tombée de la nuit
Quand Philomèle commence son chant céleste,
Elles cessent leur lutte mutuelle,
Boivent sa musique avec délice,
Et l'écoutent dans un silence religieux.

Ainsi cessèrent les groupes rivaux quand Purcell arriva :
Ils ne chantèrent plus ou seulement à sa gloire.
Muet de saisissement, ils admirèrent tous l'homme sans égal,
Hélas, il est parti trop vite,
Alors qu'il a commencé trop tard.

Nous ne demandons pas à l'Enfer de rendre notre Orphée :
S'il avait été là,
Leur crainte du souverain
L'aurait renvoyé avant.

Ils connaissaient trop bien le pouvoir de l'harmonie ;
Depuis longtemps il avait accordé leurs discordes,
Et ne laissa aucun enfer ici-bas.
Le chœur céleste, qui entendait ses notes d'en haut,
Avait tendu l'échelle musicale depuis le ciel.

Ils lui tendirent la main,
Et tout au long de sa vie, il enseigna et ils chantèrent.
Camarades de la lyre et voix mélodieuses,
Pleurez son sort, mais du vôtre réjouissez-vous.
Maintenant vis en paix et veille sur nos jours :
Les dieux seuls prennent du plaisir aux chants de Purcell,
Et ne savent pas rectifier leur choix.