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by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869)

Oui, je le crois quand je t'écoute
Language: French (Français) 
        Oui, je le crois quand je t'écoute,
        L'harmonie est l'âme des cieux !
Et ces mondes flottants où s'élancent nos yeux
Sont suspendus sans chaîne à leur brillante voûte,
Réglés dans leur mesure et guidés dans leur route
        Par des accords mélodieux.

L'antiquité l'a dit, et souvent son génie
Entendit dans la nuit leur lointaine harmonie.
Je l'entends près de toi : ces astres du matin
Qui sèment de leurs lis les sentiers de l'aurore,
Saturne, enveloppé de son anneau lointain,
Vénus, que sous leurs pas les ombres font éclore,
Ces phases, ces aspects, ces chœurs, ces nœuds divers,
Ces globes attirés, ces sphères cadencées,
Ces évolutions des soleils dans les airs,
Sont les notes de feu, par Dieu même tracées,
        De ces mystérieux concerts.

Et pourquoi l'harmonie à ces globes de flamme
Ne peut-elle imposer ses ravissantes lois,
Quand tu peux à ton gré, d'un accord de ta voix,
Ralentir ou presser les mouvements de l'âme,
Comme la corde d'or qui vibre sous tes doigts ?
[Quand tes chants, dans les airs s'exhalant en mesure,
        Coulent de soupir en soupir,
Comme des flots brillants d'une urne qui murmure,
        Sans s'altérer et sans tarir ?]1

Quand tes accords, liés en notes accouplées,
Comme une chaîne d'or par ses chaînons égaux,
Se déroulent sans fin en cadences perlées,
Sans qu'on puisse en briser les flexibles anneaux ;

[Quand tes accords, jetés en sons courts et rapides,
        Tombent de tes lèvres limpides
        Comme autant de grains de cristal,
        Ou comme des perles solides
        Qui résonnent sur le métal ?]1
        Quand l'amour dans ta voix soupire,
Quand la haine y gémit des coups qu'elle a frappés,
Quand frémit le courroux, quand la langueur expire,
Quand la douleur s'y brise en sons entrecoupés,
Quand ta voix s'amollit et lutte avec la lyre,
Ou que l'enthousiasme, empruntant tes accents,
Emporte jusqu'aux cieux, sur l'aile du délire,
        Mille âmes qui n'ont plus qu'un sens ?

Notre oreille, enchaînée au son qui la captive,
Voudrait éterniser la note fugitive ;
Et l'âme palpitante asservie à tes chants,
Cette âme que ta voix possède tout entière,
        T'obéit comme la poussière
Obéit, dans l'orage, aux caprices des vents.

Comment l'air modulé par la fibre sonore
Peut-il créer en nous ces sublimes transports ?
Pourquoi le cœur suit-il un son qui s'évapore ?
Ah ! c'est qu'il est une âme au fond de ces accords !
        C'est que cette âme, répandue
Dans chacun des accents par ta voix modulé,
Par le cœur, qui répond, est soudain entendue
Avant que le doux son soit encore écoulé,
Et que, semblable au son qui dans un temple éveille
Mille échos assoupis qui parlent à la fois,
Ton âme, dont l'écho vibre dans chaque oreille,
        Va créer une âme pareille
        Partout où retentit ta voix.

                -----------

Ah ! quand des nuits d'été l'ombre enfin rembrunie
Vient assoupir l'oreille et reposer les yeux,
Lorsque le rossignol enivré d'harmonie
Dort, et rend le silence aux bois mélodieux ;
Quand des astres du ciel, seul et fuyant la foule,
L'astre qui fait rêver se dégage à demi,
Et que l'œil amoureux suit le fleuve qui roule
Un disque renversé dans son flot endormi ;
Viens chanter sous le dôme où le cygne prélude,
Viens chanter aux lueurs des célestes flambeaux,
        Viens chanter pour la solitude :
Consacrés à la nuit, tes chants seront plus beaux !
Pour la foule et le jour ta voix est trop sublime ;
Réserve à la douleur tes airs les plus touchants,
N'exhale qu'à ton Dieu le souffle qui t'anime :
La plainte et la prière ont inventé les chants.

À ces sons plus puissants que la froide parole,
Dans l'œil humide encor tu vois les pleurs tarir ;
Le regret s'attendrit, la douleur se console,
L'espérance descend, l'amertume s'envole,
Le cœur longtemps fermé s'ouvre par un soupir ;
L'athée à son insu soulève sa paupière,
La bouche d'où jamais ne jaillit la prière
Murmure un nom divin pour la première fois,
Et des anges des nuits les voix mystérieuses,
Et les brûlants soupirs de ces âmes pieuses
Qu'ici-bas de la vie enchaîne encor le poids,
        Sur des ailes mélodieuses
Au ciel qu'ouvrent tes chants montent avec la voix !

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•   L. Niedermeyer 

L. Niedermeyer sets stanzas 1, 3, 5-6

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Confirmed with Alphonse de Lamartine, Œuvres complètes de Lamartine, Chez l’auteur, Bibliothèque nationale de France, 1860, pages 165-168.

1 omitted by Niedermeyer.

Text Authorship:

  • by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "À voix humaine" [author's text checked 1 time against a primary source]

Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):

  • by Louis Niedermeyer (1802 - 1861), "La voix humaine", subtitle: "Harmonie poétique", published 1851, stanzas 1,3,5-6 [ voice and piano ], Éd. Pacini [sung text checked 1 time]

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

This text was added to the website between May 1995 and September 2003.
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