Je suis une hirondelle et non une colombe ; Ma nature me force à voltiger toujours. Le nid où des ramiers s’abritent les amours, S’il y fallait couver, serait bientôt ma tombe. Pour quelques mois, j’habite un créneau qui surplombe Et vole, quand l’automne a raccourci les jours, Pour les blancs minarets quittant les noires tours, Vers l’immuable azur d’où jamais pleur ne tombe. Aucun ciel ne m’arrête, aucun lieu ne me tient, Et dans tous les pays je demeure étrangère; Mais partout de l’absent mon âme se souvient. Mon amour est constant, si mon aile est légère, Et, sans craindre l’oubli, la folle passagère D’un bout du monde à l’autre au même cœur revient.
Neun Lieder nach Texten von Théophile Gautier
Song Cycle by Klaus Miehling (b. 1963)
1. L'hirondelle  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "L'hirondelle", written 1867, appears in Poésies diverses, poésies nouvelles et inédites, poésies posthumes, in Poésies nouvelles, inédites et posthumes 1831-1872
Go to the single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Les Colombes  [sung text not yet checked]
Sur le coteau, là-bas où sont les tombes, Un beau palmier, comme un panache vert Dresse sa tête, où le soir les colombes Viennent nicher et se mettre à couvert. Mais le matin elles quittent les branches; Comme un collier qui s'égrène, on les voit S'éparpiller dans l'air bleu, toutes blanches, Et se poser plus loin sur quelque toit. Mon âme est l'arbre où tous les soirs comme elles, De blancs essaims de folles visions Tombent des cieux, en palpitant des ailes, Pour s'envoler dès les premiers rayons.
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), title 1: "Les Colombes", title 2: "Ghazel", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Holubi"
- ENG English (Michael P Rosewall) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
First appeared under the title "Ghazel" in Le Figaro, February 1, 1838, and then under the title "Les Colombes" in La Comédie de la Mort, Éd. Desessart, Paris, 1838.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. Tombée du jour  [sung text not yet checked]
Le jour tombait, une pâle nuée Du haut du ciel laissait nonchalamment, Dans l'eau du fleuve à peine remuée, Tremper les plis de son blanc vêtement. La nuit parut, la nuit morne et sereine, Portant le deuil de son frère le jour, Et chaque étoile à son trône de reine, En habits d'or, s'en vint faire sa cour. On entendait pleurer les tourterelles Et les enfants rêver dans leurs berceaux ; C'était dans l'air comme un frôlement d'ailes, Comme le bruit d'invisibles oiseaux. Le ciel parlait à voix basse à la terre ; Comme au vieux temps, ils parlaient en hébreu, Et répétaient un acte du mystère ; Je n'y compris qu'un seul mot, c'était : Dieu.
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Tombée du jour", written 1834, appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Au bord de la mer  [sung text not yet checked]
La lune de ses mains distraites A laissé choir, du haut de l'air, Son grand éventail à paillettes Sur le bleu tapis de la mer. Pour le ravoir elle se penche Et tend son beau bras argenté, Mais l'éventail fuit sa main blanche, Par le flot qui passe emporté. Au gouffre amer, pour te le rendre, Lune, j'irais bien me jeter, Si tu voulais du ciel descendre, Au ciel si je pouvais monter !
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Au bord de la mer", written 1841, appears in España, first published 1845
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "U moře"
- ENG English (Peter Low) , "Beside the sea", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
5. J'ai laissé de mon sein de neige  [sung text not yet checked]
J'ai laissé de mon sein de neige Tomber un œillet rouge à l'eau, Hélas ! comment le reprendrai-je, Mouillé par l'onde du ruisseau ? Voilà le courant qui l'entraîne ! Bel œillet aux vives couleurs, Pourquoi tomber dans la fontaine ? Pour t'arroser j'avais mes pleurs !
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), no title, written 1845, appears in España, Paris, Éd. Charpentier, first published 1845
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Dívčí popěvek"
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
6. Le trou du serpent  [sung text not yet checked]
Au long des murs, quand le soleil y donne, Pour réchauffer mon vieux sang engourdi, Avec les chiens, auprès du lazarrone, Je vais m’étendre à l’heure de midi. Je reste là sans rêve et sans pensée, Comme un prodigue à son dernier écu, Devant ma vie, aux trois quarts dépensée, Déjà vieillard et n’ayant pas vécu. Je n’aime rien, parce que rien ne m’aime, Mon âme usée abandonne mon corps, Je porte en moi le tombeau de moi-même, Et suis plus mort que ne sont bien des morts. Quand le soleil s’est caché sous la nue, Devers mon trou je me traîne en rampant, Et jusqu’au fond de ma peine inconnue Je me retire aussi froid qu’un serpent.
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Le trou du serpent", written 1834, appears in La Comédie de la Mort
Go to the single-text view
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]7. L'esclave  [sung text not yet checked]
Captive et peut-être oubliée, Je songe à mes jeunes amours, À mes beaux jours, Et par la fenêtre grillée Je regarde l'oiseau joyeux Fendant les cieux. Douce et pâle consolatrice, Espérance, rayon d'en haut, Dans mon cachot Fais-moi, sous ta clarté propice, À ton miroir faux et charmant Voir mon amant ! Auprès de lui, belle Espérance, Porte-moi sur tes ailes d'or, S'il m'aime encor, Et, pour endormir ma souffrance, Suspends mon âme sur son cœur Comme une fleur !
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "L'esclave", written 1840, appears in Poésies diverses, poésies nouvelles et inédites, poésies posthumes, in Poésies diverses 1838-1845
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
8. Niobé  [sung text not yet checked]
Sur un quartier de roche, un fantôme de marbre, Le menton dans la main et le coude au genou, Les pieds pris dans le sol, ainsi que des pieds d’arbre, Pleure éternellement sans relever le cou. Quel chagrin pèse donc sur ta tête abattue ? À quel puits de douleurs tes yeux puisent-ils l’eau ? Et que souffres-tu donc dans ton cœur de statue, Pour que ton sein sculpté soulève ton manteau ? Tes larmes, en tombant du coin de ta paupière, Goutte à goutte, sans cesse et sur le même endroit, Ont fait dans l’épaisseur de ta cuisse de pierre Un creux où le bouvreuil trempe son aile et boit. Ô symbole muet de l’humaine misère, Niobé sans enfants, mère des sept douleurs, Assise sur l’Athos ou bien sur le Calvaire, Quel fleuve d’Amérique est plus grand que tes pleurs ?
Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Niobé", appears in La Comédie de la Mort
Go to the single-text view
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Niobe"
9. Tristesse de l'odalisque  [sung text not yet checked]
Dans un soupir l'onde au rivage Dit ses malheurs ; Pour consoler la fleur sauvage L'aube a des pleurs. Le vent du soir conte sa plainte Aux vieux cyprès, La tourterelle au terébinthe Ses longs regrets, Au flot dormant, quand tout repose Hors la douleur, La lune parle et dit la cause De sa pâleur. Ton dôme blanc, Saint Sophie, Parle au ciel bleu, Et tout pensif le ciel confie Son rêve à Dieu! Arbre ou tombeau, colombe ou rose, Onde ou rocher, Tout ici-bas a quelque chose Pour s'épancher : Moi! je n'ai rien qui me réponde, Si je parlais - La mer est là - verte et profonde, Sous le palais.
The text shown is a variant of another text. [ View differences ]
It is based on
- a text in French (Français) by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), appears in Poésies diverses, poésies nouvelles et inédites, poésies posthumes, in Poésies diverses 1838-1845, first published 1845
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]