Mais quand dans la clarté du jour
je rencontrai ton visage, je reculai timidement,
je sautai, le cœur empli d'un grand mépris
je m'enfuis vers la petite ville,

la petite ville avec une seule rue,
qui s'étendait et cuisait sous le soleil d'été,
où l'herbe poussait en paix et liberté,
où les chiens fainéantaient et les coqs chantaient.

Qui comprenait l'affliction de mes journées,
qui comprenait le regret de mes nuits,
la suavité des chagrins, la grandeur silencieuse
qui portait ton être et te donna un nom ?

Qu'était donc ce monde, ce vaste monde,
Comme il éprouvait souvent mes jeunes désirs,
que valait-il donc quand accablée tu avançais
sur le chemin silencieux et solitaire de tes rêves !

Oui, si j'étais comme un dieu sur sa montagne
et plongeais mon regard sur sa splendeur,
je languirais, je languirais
de plonger à tes pieds.

Ô fière Gulnare ! tu n'offris jamais
la récompense de ton sourire à ton humble page,
mais j'ai sangloté pour toi durant des nuits,
à genoux, sans remède, en pleurs et en prières.