Ô rivière de Logan, tu glissais doucement
Le jour où je fus mariée à mon Willie,
Et depuis lors bien des jours ont coulé sur nous,
Comme sur la rivière de Logan au soleil d'été.
Mais maintenant tes berges fleuries apparaissent
Comme le maussade hiver, sombre et affreux,
Pendant que mon cher bien-aimé doit affronter ses ennemis,
Loin, loin de moi et des collines de Logan.

Encore une fois le joyeux mois de mai
A égayé nos collines et vallées ;
Les oiseaux se réjouissent dans les bosquets feuillus,
Les abeilles bourdonnent dans l'exhalaison des fleurs ;
Le riant matin ouvre son œil rose
Et les larmes du soir sont des larmes de joie :
Mon cœur regarde de tous côtés sans plaisir,
Alors que mon bien-aimé est loin des collines de Logan.

Là-bas dans le buisson d'aubépine blanc comme lait
Se tient la grive avec ses oisillons :
Son fidèle compagnon partagera ses soins
Ou trompera ses soucis de ses chants.
Mais moi, ici, avec mes doux nourrissons,
Je n'ai point de compagnon pour m'aider ou m'encourager
Les nuits de veuve et les jours sans joie passent
Alors que mon bien-aimé est loin des collines de Logan.

Oh malheur à vous, hommes d'état,
Qui réveillez des haines mortelles entre frères !
Vous qui faites porter le deuil à bien des cœurs tendres,
Puisse-t-il retomber sur vos têtes !
[Comment vos cœur de pierre peuvent-ils se réjouir]1
Des larmes de la veuve et des pleurs de l'orphelin ;
Mais puisse la paix apporter bientôt des jours heureux,
Et Willy à la maison, dans les collines de Logan !