Un jour d'été, sur une berge fleurie, 
Légèrement vêtue pour l'été,
La jeune, florissante Nelly était allongée,
Oppressée par l'amour et le sommeil ;
Quand Willie, errant dans le bois arriva
Où il avait souvent recherché ses faveurs ,
Il contempla, il espéra,
Il craignit, il rougit,
Et trembla là ou il était..

Ses yeux fermés, comme une arme rengainée,
Étaient scellés par un tendre repos ;
Ses lèvres, immobiles pendant sa respiration parfumée,
Étaient d'une teinte plus vive que la rose :
Les lis nouveaux doucement pressés,
Vifs, fripons, baisaient sa poitrine si blanche ;
Il contempla, il espéra,
Il craignit, il rougit,
Son cœur paralysé.

Sa robe flottant légèrement dans la brise
Embrassait ses membres délicats ;
Sa silhouette adorable, son indolence naturelle
N'étaient que grâce et harmonie :
Des vagues tumultueuses agitant son pouls,
Dans son trouble, il vola un baiser ardent :
Il contempla, il espéra,
Il craignit, il rougit,
Et soupira de toute son âme.

Telle la perdrix qui s'envole des fougères
Sur ses ailes inspirées par la peur,
Nelly, à-demi réveillée, se mit
À fuir avec des bonds effrayés.
Mais Willie la suivit, comme il se doit :
Il la rattrapa dans le bois ;
Il jura, il pria,
Il trouva la fille
Bonne et pardonnant tout.