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by Victor Hugo (1802 - 1885)

La Lyre et la Harpe
Language: French (Français) 
LA LYRE.
Dors, ô fils d’Apollon ! ses lauriers te couronnent,
Dors en paix ! Les neuf Sœurs t’adorent comme un roi ;
De leurs chœurs nébuleux les Songes t’environnent ;
	La lyre chante auprès de toi !

LA HARPE.
Éveille-toi, jeune homme, enfant de la misère !
Un rêve ferme au jour tes regards obscurcis,
Et pendant ton sommeil, un indigent, ton frère,
	À ta porte en vain s’est assis !

LA LYRE.
Ton jeune âge est cher à la Gloire.
Enfant, la Muse ouvrit tes yeux,
Et d’une immortelle mémoire
Couronna ton nom radieux.
En vain Saturne te menace ;
Va, l’Olympe est né du Parnasse,
Les poëtes ont fait les dieux !

LA HARPE.
Homme, une femme fut ta mère ;
Elle a pleuré sur ton berceau ;
Souffre donc. Ta vie éphémère
Brille et tremble, ainsi qu’un flambeau.
Dieu, ton maître, a d’un signe austère
Tracé ton chemin sur la terre,
Et marqué ta place au tombeau.

LA LYRE.
Chante ! Jupiter règne et l’univers l’implore ;
	Vénus embrase Mars d’un souris gracieux ;
Iris brille dans l’air, dans les champs brille Flore ;
Chante ! Les immortels, du couchant à l’aurore,
	En trois pas parcourent les cieux.

LA HARPE.
Prie ! Il n’est qu’un vrai Dieu, juste dans sa clémence,
Par la fuite des temps sans cesse rajeuni ;
Tout s’achève dans lui, par lui tout recommence ;
Son être emplit le monde ainsi qu’une âme immense ;
	L’Éternel vit dans l’Infini.

LA LYRE.
Ta douce Muse à fuir t’invite.
Cherche un abri calme et serein ;
Les mortels, que le sage évite,
Subissent le siècle d’airain.
Viens ; près de tes lares tranquilles,
Tu verras de loin dans les villes
Mugir la Discorde aux cent voix.
Qu’importe à l’heureux solitaire
Que l’autan dévaste la terre,
S’il ne fait qu’agiter ses bois !

LA HARPE.
Dieu, par qui tout forfait s’expie,
Marche avec celui qui le sert.
Apparais dans la foule impie,
Tel que Jean, qui vint du désert.
Va donc, parle aux peuples du monde ;
Dis-leur la tempête qui gronde,
Révèle le juge irrité ;
Et, pour mieux frapper leur oreille,
Que ta voix s’élève, pareille
À la rumeur d’une cité !

LA LYRE.
L’aigle est l’oiseau du Dieu [qu’avant]1 tous on adore.
Du Caucase à l’Athos l’aigle planant dans l’air,
Roi du feu qui féconde et du feu qui dévore,
Contemple le soleil et vole sur l’éclair !

LA HARPE.
La colombe descend du ciel qui la salue,
Et, voilant l’Esprit-Saint sous son regard de feu,
Chère au vieillard choisi comme à la vierge élue,
Porte un rameau dans l’arche, annonce au monde un Dieu !

LA LYRE.
Aime ! Éros règne à Gnide, à l’Olympe, au Tartare ;
Son flambeau de Sestos allume le doux phare,
Il consume Ilion par la main de Pâris.
Toi, fuis de belle en belle, et change avec leurs charmes.
	L’amour n’enfante que des larmes ;
	Les Amours sont frères des Ris !

LA HARPE.
L’amour divin défend de la haine infernale.
Cherche pour ton cœur pur une âme virginale ;
Chéris-la, Jéhovah chérissait Israël.
Deux êtres que dans l’ombre unit un saint mystère
	Passent en s’aimant sur la terre,
	Comme deux exilés du ciel !

LA LYRE.
Jouis ! c’est au fleuve des ombres
Que va le fleuve des vivants.
Le sage, s’il a des jours sombres,
Les laisse aux dieux, les jette aux vents.
Enfin, comme un pâle convive,
Quand la mort imprévue arrive,
De sa couche il lui tend la main ;
Et, riant de ce qu’il ignore,
S’endort dans la nuit sans aurore,
En rêvant un doux lendemain !

LA HARPE.
Soutiens ton frère qui chancelle,
Pleure si tu le vois souffrir ;
Veille avec soin, prie avec zèle,
Vis en songeant qu’il faut mourir.
Le pécheur croit, lorsqu’il succombe,
Que le néant est dans la tombe,
Comme il est dans la volupté ;
Mais quand l’ange impur le réclame,
Il s’épouvante d’être une âme,
	Et frémit de l’éternité !

 Le poëte écoutait, [à peine]2 à son aurore,
 Ces deux lointaines voix qui descendaient du ciel ;
 Et plus tard il osa parfois, bien faible encore,
 Dire à l’écho du Pinde un hymne du Carmel.

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•   C. Saint-Saëns 

C. Saint-Saëns sets stanzas 1-5, 7-15

View original text (without footnotes)

Confirmed with Victor Hugo, Œuvres complètes, Odes et Ballades, Volume 24, Paris: Ollendorf, 1912, page 179. The poem is preceded by the following two epigraphs:

Alternis dicetis, amant alterna Camœnæ.
	Virgile.

Et cæpit loqui, prout Spiritus sanctus dabat eloqui.
	Actus Apostolorum.

1 Saint-Saëns: "qu'entre"
2 Saint-Saëns: "encore"

Text Authorship:

  • by Victor Hugo (1802 - 1885), "La Lyre et la Harpe", written 1822, appears in Odes et Ballades, in 4. Odes, Livre Quatrième - 1819-1827, no. 2, Paris, Hector Bossange, first published 1828 [author's text checked 1 time against a primary source]

Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):

  • by Charles Camille Saint-Saëns (1835 - 1921), "La Lyre et la Harpe", op. 57, first performed 1879, stanzas 1-5,7-15 [ voices, chorus, and orchestra ], Durand, Schoenewerk & Compagnie, Paris [sung text checked 1 time]

Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Shawn Thuris [Guest Editor]

This text was added to the website: 2024-04-19
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