- « Je suis la petite Cigale Qu'un rayon de soleil régale Et qui meurt quand elle a chanté Tout l'été. « Tout l'été j'ai redit ma chanson coutumière : Mais la bise est venue : adieu l'azur vermeil ! Je fus l'âme des blés vibrant dans la lumière : Je reverrai comme eux la gloire du soleil. » -« Je suis le poète qui t'aime ; Je veux qu'on dise, ô mon emblème : Il fut Cigale : il a chanté Tout l'été. « Tout l'été d'une vie ardente et sans ténèbres, Je veux chanter les fleurs, les blés, l'azur, l'amour, Et quand viendront l'hiver et les souffles funèbres Mourir dans un espoir de gloire et de retour ! »
Poèmes de Provence
Song Cycle by Ange-Marie Auzende (1850 - 1940)
1. Tout l'été  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Jean-François-Victor Aicard (1848 - 1921), "Tout l'été", appears in Poèmes de Provence, first published 1874
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Les roseaux du golfe  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Je sais un bouquet de roseaux Qui dans le golfe, au bord des eaux, Est solitaire ; Mélodieux, frais et serré, Pour moi ce petit bois sacré Garde un mystère. Le joli golfe est peu connu ; Jamais étranger n'est venu Fouler sa grève ; On y va par un sentier creux : C'est un de ces coins d'amoureux Comme on en rêve. Creusés d'antres, de hauts rochers Où pendent des pins accrochés, C'est la falaise ; Au bas, la plage en sable fin Qu'en mourant d'une mort sans fin La vague baise. Là sont mes roseaux, drus et droits ; Vous en verrez en peu d'endroits Si près de l'onde ; Hiver, été, ni jour ni nuit, L'eau qui près d'eux fait un doux bruit Jamais ne gronde. Que ne suis-je aimé ! Dans ce lieu, Chancelant comme un jeune dieu De jeunesse ivre, J'irais, cœur gonflé de désirs, Près des roseaux pleins de soupirs Me sentir vivre ! Quand j'arrive là, j'ai l'espoir A travers les roseaux de voir L'Ondine nue Pour qui le Faune, son amant, Planta dans un désir charmant Cette avenue. Car je crois que là, nuit et jour, Un Satyre implorant d'amour L'Ondine blonde Qui veut l'attirer sous les eaux, Redit sur sa flûte en roseaux L'appel de l'onde.
Text Authorship:
- by Jean-François-Victor Aicard (1848 - 1921), "Les roseaux du golfe", appears in Poèmes de Provence, first published 1874
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Confirmed with Poèmes de Provence par Jean Aicard, Volume 1, Paris, Alphonse Lemerre, 1789, pages 118-120.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. La chanson des blondes  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Provençaux, le soleil d'ici Ne voit pas que des filles brunes ; Nous avons des blondes aussi, Et j'en veux nommer quelques-unes : Parmi notre mourvèze noir, Voyez, le blanc muscat abonde ; Du muscat blanc mis au pressoir La liqueur est blonde ! Le soleil d'ici, bien que dur, Ne brunit pas toutes nos filles : Voyez nos gerbes de blé mûr, Qui sont blondes sous les faucilles ! Et toi qui bénis la chaleur, Cigale, ô chanteuse féconde, Ton joli corps a la couleur De la moisson blonde ! Le soleil qui blondit nos blés Ne hâle pas toutes nos belles : Dans nos oliviers contemplez Les vertes olives nouvelles ; Novembre les noircit, d'accord !... A la cueillette tout le monde ! On les écrase, et l'huile en sort, La belle huile blonde ! Notre beau soleil réchauffant Ne brunit pas tout ce qu'il touche : La mer est une belle enfant Qui chante, bercée en sa couche. Le soleil vient, dès son réveil, Caresser sa poitrine ronde : La mer aux yeux bleus, grand soleil, Est sa reine blonde !
Text Authorship:
- by Jean-François-Victor Aicard (1848 - 1921), "La chanson des blondes", appears in Poèmes de Provence, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1873
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani4. La Méditerranée  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Ô Méditerranée, ô mer tiède, ô mer calme, Grand lac que sans effroi traversent les oiseaux, Les aiguilles des pins d'Italie & la palme Vibrent dans la clarté limpide de tes eaux. Tes golfes dentelés ont de divins caprices, Ton éclatant rivage a des cailloux d'argent, Et la voile latine erre sur tes flots lisses, Charmante comme un cygne immobile en nageant. Amphitrite lascive à longue tresse blonde, Ta tunique flottante entr'ouvre, quand tu dors, Ses plis blancs, & trahit sous l'éclat pur de l'onde Des frissons bleus qui sont les veines de ton corps. Tu t'étends paresseuse, & le ciel tremblant semble Descendre de là-haut pour dormir avec toi ; Et, pendant que ton lit parfumé vous rassemble, Tu chantes comme en rêve & sans savoir pourquoi ! Ah ! ce n'est pas assez d'être nubile & belle Et d'étaler ainsi ton beau corps au soleil, En gardant que le vent ne trouble d'un coup d'aile Les frémissements doux de ton léger sommeil ! Il ne nous suffit pas d'entendre des bruits vagues, Et l'Océan le sait, lui qui fait chaque jour Retentir dans un choc de révolte ses vagues, Pendant que tu souris, languissante d'amour !
Text Authorship:
- by Jean-François-Victor Aicard (1848 - 1921), "La Méditerranée", appears in Poèmes de Provence, first published 1874
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Confirmed with Le parnasse contemporain. Recueil de vers nouveaux, Volume 2, Paris, Alphonse Lemerre, 1869, pages 251-252.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
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