Je me suis enfermé dans mon amour, je rêve.
Qui de nous deux inventa l'autre ?
Visage perceur de murailles.
[ ... ]
Au défaut du silence
Song Cycle by Benjamin C. S. Boyle
1. Je me suis enfermé  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Au défaut du silence"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Ta chevelure d’oranges  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
[ ... ] Ta chevelure d'oranges dans le vide du monde Dans le vide des vitres lourdes de silence Et d'ombre où mes mais nues cherchent tous tes reflets. La forme de ton cœur est chimérique Et ton amour ressemble à mon désir perdu. Ô soupirs d'ambre, rêves, regards. Mais tu n'as pas toujours été avec moi. Ma mémoire Est encore obscurcie de t'avoir vue venir Et partir. Le temps se sert de mots comme de l'amour. Elle m'aimait pour m'oublier, elle vivait pour mourir. [ ... ]
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Au défaut du silence"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Dans les plus sombres yeux  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
[ ... ] Dans les plus sombres yeux se ferment les plus clairs. Les lumières dictées à la lumière constante et pauvre passent avec moi toutes les écluses de la vie. Je reconnais les femmes à fleur de leurs cheveux, de leur poitrine et de leurs mains. Elles ont oublié le printemps, elles pâlissent à perte d'haleine. Et toi, tu te dissimulais comme une épée dans la déroute, tu t'immobilisais, orgueil, sur le large visage de quelque déesse méprisante et masquée. Toute brillante d'amour, tu fascinais l'univers ignorant. Je t 'ai saisie et depuis, ivre de larmes, je baise partout pour toi l'espace abandonné. Amour, ô amour, j'ai fait vœu de te perdre. [ ... ]
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Au défaut du silence"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Grimace, petite fille  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
[ ... ] Grimace, petite fille de naissance. Les formes de tes yeux ne m'apprend pas à vivre. Et si je suis à d'autres, souviens-toi. Ta bouche aux lèvres d'or n'est pas en moi pour rire Et tes mots d'auréole ont un sens si parfait Que dans mes nuits d'années, de jeunesse et de mort J'entends vibrer ta voix dans tous les bruits du monde. Dans cette aube de soie où végète le froid La luxure en péril regrette le sommeil, Dans les mains du soleil tous les corps qui s'éveillent Grelottent à l'idée de retrouver leur cœur. Souvenirs de bois vert, brouillard où je m'enfonce, J'ai refermé les yeux sur moi, je suis à toi, Toute ma vie t'écoute et je ne peux détruire Les terribles loisirs que ton amour me crée. Pleurs, les larmes sont les pétales du cœur. [ ... ]
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Au défaut du silence"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Où es‑tu?  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
[ ... ]
Où es-tu ? Tournes-tu le soleil de l'oubli dans mon cœur ?
Donne-toi, que tes mains s'ouvrent comme des yeux.
Folle, évadée, tes seins sont à l'avant.
A maquiller la démone, elle pâlit.
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Au défaut du silence"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Elle n'est qu’à minuit  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Elle est — mais elle n'est qu'à minuit quand tous les oiseaux blancs ont refermé leurs ailes sur l'ignorance des ténèbres, quand la soeur des myriades de perles a caché ses deux mains dans sa chevelure morte, quand le triomphateur se plaît à sangloter, las de ses dévotions à la curiosité, mâle et brillante armure de luxure. Elle est si douce qu'elle a transformé mon coeur. J'avais peur des grandes ombres qui tissent les tapis du jeu et les toilettes, j'avais peur des contorsions du soleil le soir, des incassables branches qui purifient les fenêtres de tous les confessionnaux où les femmes endormies nous attendent. Ô buste de mémoire, erreur de forme, lignes absentes, flamme éteinte dans mes yeux clos, je suis devant ta grâce comme un enfant dans l'eau, comme un bouquet dans un grand bois. Nocturne, l'univers se meut dans ta chaleur et les villes d'hier ont des gestes de rue plus délicats que l'aubépine, plus saisissants que l'heure. La terre au loin se brise en sourires immobiles, le ciel enveloppe la vie : un nouvel astre de l'amour se lève de partout — fini, il n'y a plus de preuves de la nuit.
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard
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Note: this is a prose poem; the line breaks are arbitrary.Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
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