Je me suis enfermé dans mon amour, je rêve. Qui de nous deux inventa l'autre ? Visage perceur de murailles. Ta chevelure d'oranges dans le vide du monde Dans le vide des vitres lourdes de silence Et d'ombre où mes mais nues cherchent tous tes reflets. La forme de ton cœur est chimérique Et ton amour ressemble à mon désir perdu. Ô soupirs d'ambre, rêves, regards. Mais tu n'as pas toujours été avec moi. Ma mémoire Est encore obscurcie de t'avoir vue venir Et partir. Le temps se sert de mots comme de l'amour. Elle m'aimait pour m'oublier, elle vivait pour mourir. Dans les plus sombres yeux se ferment les plus clairs. Les lumières dictées à la lumière constante et pauvre passent avec moi toutes les écluses de la vie. Je reconnais les femmes à fleur de leurs cheveux, de leur poitrine et de leurs mains. Elles ont oublié le printemps, elles pâlissent à perte d'haleine. Et toi, tu te dissimulais comme une épée dans la déroute, tu t'immobilisais, orgueil, sur le large visage de quelque déesse méprisante et masquée. Toute brillante d'amour, tu fascinais l'univers ignorant. Je t 'ai saisie et depuis, ivre de larmes, je baise partout pour toi l'espace abandonné. Amour, ô amour, j'ai fait vœu de te perdre. Grimace, petite fille de naissance. Les formes de tes yeux ne m'apprend pas à vivre. Et si je suis à d'autres, souviens-toi. Ta bouche aux lèvres d'or n'est pas en moi pour rire Et tes mots d'auréole ont un sens si parfait Que dans mes nuits d'années, de jeunesse et de mort J'entends vibrer ta voix dans tous les bruits du monde. Dans cette aube de soie où végète le froid La luxure en péril regrette le sommeil, Dans les mains du soleil tous les corps qui s'éveillent Grelottent à l'idée de retrouver leur cœur. Souvenirs de bois vert, brouillard où je m'enfonce, J'ai refermé les yeux sur moi, je suis à toi, Toute ma vie t'écoute et je ne peux détruire Les terribles loisirs que ton amour me crée. Pleurs, les larmes sont les pétales du cœur. Où es-tu ? Tournes-tu le soleil de l'oubli dans mon cœur ? Donne-toi, que tes mains s'ouvrent comme des yeux. Folle, évadée, tes seins sont à l'avant. A maquiller la démone, elle pâlit.
E. Staempfli sets lines 4-12
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B. Boyle sets lines 14-26 in (at least) one setting - see below for more information
B. Boyle sets lines 27-42 in (at least) one setting - see below for more information
B. Boyle sets lines 43-46 in (at least) one setting - see below for more information
M. Theodorakis sets lines 4-12
About the headline (FAQ)
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Au défaut du silence" [author's text checked 1 time against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Benjamin C. S. Boyle , "Je me suis enfermé", op. 31 no. 1, published 2013, lines 1-3 [ baritone, string quartet, and piano ], from Au défaut du silence, no. 1 [sung text not yet checked]
- by Benjamin C. S. Boyle , "Ta chevelure d’oranges", op. 31 no. 2, published 2013, lines 4-13 [ baritone, string quartet, and piano ], from Au défaut du silence, no. 2 [sung text not yet checked]
- by Benjamin C. S. Boyle , "Dans les plus sombres yeux", op. 31 no. 3, published 2013, lines 14-26 [ baritone, string quartet, and piano ], from Au défaut du silence, no. 3 [sung text not yet checked]
- by Benjamin C. S. Boyle , "Grimace, petite fille", op. 31 no. 4, published 2013, lines 27-42 [ baritone, string quartet, and piano ], from Au défaut du silence, no. 4 [sung text not yet checked]
- by Benjamin C. S. Boyle , "Où es-tu?", op. 31 no. 5, published 2013, lines 43-46 [ baritone, string quartet, and piano ], from Au défaut du silence, no. 5 [sung text not yet checked]
- by Edward Staempfli (1908 - 2002), "Ta chevelure d'orange", published 1936, lines 4-12 [ soprano and piano ], from Trois poèmes de Paul Éluard, no. 1 [sung text not yet checked]
- by Michael 'Mikis' Theodorakis (b. 1925), "Ta chevelure d'oranges", published 1986, lines 4-12 [ voice and piano ], from Les quatre Éluard, no. 2, Éd. Mario Bois [sung text not yet checked]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website: 2009-04-05
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