Une nuit, — vous allez bien sûr être incrédule, — J’étais au coin du feu, lorsqu’en me retournant, Je vis debout dans l’ombre un hideux revenant. Minuit sonnait alors à ma vieille pendule. — « Me reconnais-tu, hein ? » dit-il en ricanant ! Et son ricanement fit un bruit de capsule. Il ajouta : « je suis le fantôme d’Ursule : « Je te parlais d’amour jadis, mais maintenant, « J’aurai, vivant cadavre échappé de ma bière, « Une loquacité féroce de barbière « Pour te parler de mort, à travers mon linceul. » Cela dit, l’être blanc s’enfuit dans les ténèbres. Et j’entends chaque nuit, lorsque je suis tout seul, Un long chuchotement de paroles funèbres.
Rouges et Noires, vingt-six mélodies, paroles de Maurice Rollinat
by Maurice Rollinat (1846 - 1903)
1. Le fantôme d'Ursule  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Le fantôme d'Ursule", appears in Dans les brandes, poèmes et rondels
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Dans les brandes, poèmes et rondels, Paris, Charpentier, 1883, pages 95-96.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. Prends garde !
— This text is not currently
in the database but will be added
as soon as we obtain it. —
3. Le Soleil des fantômes  [sung text not yet checked]
Fantastique ce soir, la lune Semble dire du haut des cieux A ces tourmentés anxieux Ne sortant plus qu’à l’heure brune : « Je luis pour les arbres si doux Qui ai spectralement surgissent, Pour les eaux qui me réfléchissent... Mais surtout je brille pour vous. Mes rayons froids, magiques baumes, Pénétreront vos cœurs jusqu'à ce vieux témoin, La conscience — dans son coin. Et personne ne vous verra. Votre âme solitaire en pleurs s'épanchera : Cette nuit, je serai le sommeil des fantômes. »
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Le Soleil des fantômes", appears in Les Apparitions
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Apparitions, Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1896, pages 187-188.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. La Forme noire  [sung text not yet checked]
C’est le grand silence des nuits Auquel, seul, le vent s’amalgame. Pleurant ses amoureux ennuis, Pas une chouette qui clame ! Rien ! pas même un crapaud n’entame Ce figement de tous les bruits. Une forme d’homme ou de femme, Tout le corps et les traits enfouis Dans du noir, suit au long des buis La rivière qui sent le drame. Ses pas fiévreusement conduits Disent assez ce qu’elle trame. Sous les frissons d’ombre et de flamme, Coulant des cieux épanouis, Au milieu des joncs éblouis Une barque est là qui se pâme. L’inconnu saisit une rame, Sonde un endroit creux comme un puits, Se précipite… flac ! — Pauvre âme ! L’eau se referme — plate — et puis C’est le grand silence des nuits.
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Forme noire", appears in Paysages et paysans
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Paysages et paysans, Paris, Fasquelle, 1899, page 206.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
5. Les deux Orvets  [sung text not yet checked]
Un soir de mai, j’errais par des pays boisés, Près de hauts buissons blancs pleins d’arome et d’extase, Quand je vis deux orvets, tordus sur l’herbe rase Et qui semblaient entre-croisés. Se pinçant à mi-corps de leur petite gueule, L’un l’autre ils s’aspiraient dans ce mordillement, Figés d’ivresse, au bord du vieux chemin dormant Que déjà l’ombre éclairait seule. Tableau de volupté ! mais d'un mystérieux, D’un vague, d’un perdu, tel que jamais les yeux N’en ont surpris à l'improviste ! Ce couple de serpents, à cette heure : c’était L’emblème de l’amour si profond qu’il se tait, Du grand amour sauvage et triste !
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Les deux Orvets", appears in La Nature
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, La Nature. Poésies, Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1892, pages 91-92.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
6. La Maison damnée  [sung text not yet checked]
Triomphante, avec tous les charmes De la belle gaieté sans larmes, La maison ouvre sur les cieux Ses fenêtres qui sont ses yeux. Mais la Mort vient trouver ses hôtes, Les emmène tous, un par un. Désormais, vitrage défunt ! C’est la grande aveugle des côtes. Elle est damnée ! Aucun n’en veut. Et, que le ciel soit gris ou bleu, Par les soleils brûlant les pierres, Par les vents froids pleins de sanglots, En tout temps, on voit toujours clos Ses volets qui sont ses paupières.
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Maison damnée", appears in Les Apparitions
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Apparitions, Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1896, pages 68-69.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
7. La vieille Croix  [sung text not yet checked]
Au bas de la route inclinée, Où se croisent quatre chemins, Comme un grand fantôme sans mains Se dresse une croix surannée. Mais la farouche abandonnée Brave encor bien des lendemains, Au bas de la route inclinée Où se croisent quatre chemins. Et la croix manchote et minée, De l’âge des vieux parchemins, Épouvante les yeux humains Comme une potence damnée, Au bas de la route inclinée.
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La vieille Croix", appears in Dans les brandes, poèmes et rondels
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Dans les brandes, poèmes et rondels, Paris, Charpentier, 1883, pages 230-231.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
8. Les Reflets  [sung text not yet checked]
Mon œil halluciné conserve en sa mémoire Les reflets de la lune et des robes de moire, Les reflets de la mer et ceux des cierges blancs Qui brûlent pour les morts près des rideaux tremblants : Oui, pour mon œil épris d’ombre et de rutilance, Ils ont tant de souplesse et tant de nonchalance Dans leur mystérieux et glissant va-et-vient, Qu’après qu’ils ont passé mon regard s’en souvient. Leur fascination m’est douce et coutumière : Âmes de la clarté, soupirs de la lumière, Ils imprègnent mon art de leur mysticité Et filtrent comme un rêve en mon esprit hanté ; Et j’aime ces baisers de la lueur qui rôde, Qu’ils me viennent de l’onde ou bien de l’émeraude !
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Les Reflets", appears in Les névroses, in 1. Les Âmes
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 11.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
9. La Tête de mort  [sung text not yet checked]
Au crépuscule, un jour, près d’un vieux cimetière, Je reculai devant une tête de mort Qui, m’étant apparue immobile d’abord, Se mit à trébucher d’une étrange manière. J’osai la soulever et je vis, par ses trous, Bougeant, pelotonnée, une forme pansue. Quelque chose de noir, de marbré jaune et roux : Un crapaud renfermé qui cherchait une issue. Ah ! combien l'aspect de la bête Me les fit concevoir affreux Les jours passés du malheureux Représenté par cette tète ! Et, dans le soir, mon âme en frémissant se dit : « L’âpre fatalité contre l’être maudit Ne s’est donc pas encor lassée Que le songe d’horreur qu’il vécut ici-bas Rampe toujours depuis un si lointain trépas Dans la boîte de sa pensée ! »
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Tête de mort", appears in Les Apparitions
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Apparitions, Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1896, pages 268-269.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
10. Les Pendants
— This text is not currently
in the database but will be added
as soon as we obtain it. —
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Les Pendants", appears in Les Apparitions
Go to the general single-text view
11. L'Hôte suspect  [sung text not yet checked]
Nous sommes bien seuls au bas de cette côte ! Bien seuls ! Et minuit qui tinte au vieux coucou ! J’ai peur ! l’étranger m’inquiète beaucoup. Il quitte le feu, s’en rapproche, s’en ôte, Ne parle qu’à peine, et jamais à voix haute : Cet individu médite un mauvais coup ! Nous sommes bien seuls au bas de cette côte ! Bien seuls ! Et minuit qui tinte au vieux coucou ! Oh ! ce que je rêve est horrible : mon hôte Poursuit la servante avec un grand licou. J’accours ! mais je tombe un couteau dans le cou, Éclaboussé par sa cervelle qui saute… — Nous sommes bien seuls au bas de cette côte !
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "L'Hôte suspect", appears in Dans les brandes, poèmes et rondels
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Dans les brandes, poèmes et rondels, Paris, Charpentier, 1883, pages 238-239.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
12. La Tombe rose
— This text is not currently
in the database but will be added
as soon as we obtain it. —
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Tombe rose", appears in Les Apparitions
Go to the general single-text view
13. L'Abandonnée  [sung text not yet checked]
La belle en larmes Pleure l’abandon de ses charmes Dont un volage enjôleur A cueilli la fleur. Elle sanglote Au bord de l’onde qui grelotte Sous les peupliers tremblants, Pendant que son regard flotte Et se perd sous les nénufars blancs. « Adieu ! dit-elle, Ô toi qui me fus infidèle. Je t’offre, avant de mourir, Mon dernier soupir. Je te pardonne, Aussi douce que la Madone, Je te bénis par ma mort. Le trépas que je me donne, Pour mon cœur c’est ton amour encor. Mon souvenir tendre Sait toujours te voir et t’entendre Et, par lui, rien n’est effacé Du bonheur passé. Nos doux libertinages Dans les ravins, sous les feuillages, Au long des ruisseaux tortueux, Sont encor de claires images Revenant aux appels de mes yeux. Ton fruit que je porte Dans mon ventre de bientôt morte, C’est toi-même, tes os, ton sang, Ô mon cher amant ! Traits pour traits, il me semble Si bien sentir qu’il te ressemble ! Je ne fais donc qu’une avec toi ; Je me dis que, fondus ensemble, Tu mourras en même temps que moi. » Puis, blême et hagarde, Elle se penche, elle regarde Le plus noir profond de l’eau Qui sera son tombeau. Elle se pâme Devant le gouffre qui la réclame, Et dit le nom, en s’y jetant, De l’homme qu’elle aimait tant Que, sans lui, son corps n’avait plus d’âme !
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "L'Abandonnée", appears in Paysages et paysans
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Paysages et paysans, Paris, Fasquelle, 1899, pages 69-71.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
14. Les Chats‑huants
— This text is not currently
in the database but will be added
as soon as we obtain it. —
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Les Chats-huants", appears in La Nature
Go to the general single-text view
15. La grande Pendule
— This text is not currently
in the database but will be added
as soon as we obtain it. —
16. Les Drapeaux  [sung text not yet checked]
Les chevelures des amantes Sont de luxurieux drapeaux Toujours flottants, toujours dispos Pour célébrer les chairs pâmantes. Pas de résilles endormantes ! Ni diadèmes, ni chapeaux ! Les chevelures des amantes Sont de luxurieux drapeaux. Et quand les nudités fumantes Se confondent, souffles et peaux, La Volupté tord sans repos Et convulse dans ses tourmentes Les chevelures des amantes.
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Les Drapeaux", appears in Les névroses, in 2. Les Luxures
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 82.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
17. Memento quia pulvis es  [sung text not yet checked]
Crachant au monde qu’il effleure Sa bourdonnante vanité, L’homme est un moucheron d’une heure Qui veut pomper l’éternité. C’est un corps jouisseur qui souffre, Un esprit ailé qui se tord ; C’est le brin d’herbe au bord du gouffre, Avant la Mort. Puis, la main froide et violette, Il pince et ramène ses draps, Sans pouvoir dire qu’il halète, Étreint par d’invisibles bras. Et dans son cœur qui s’enténèbre, Il entend siffler le remord Comme une vipère funèbre, Pendant la Mort. Enfin, l’homme se décompose, S’émiette et se consume tout ; Le vent déterre cette chose Et l’éparpille on ne sait où. Et le dérisoire fantôme, L’oubli, vient, s’accroupit et dort Sur cette mémoire d’atome, Après la Mort !
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Memento quia pulvis es", appears in Les névroses
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, pages vii-viii.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
18. Eldorado (d'après Edgar Poë)
— This text is not currently
in the database but will be added
as soon as we obtain it. —
19. Le Guillotiné
— This text is not currently
in the database but will be added
as soon as we obtain it. —
20. Les mauvais Champignons  [sung text not yet checked]
Les empoisonneurs et les empoisonneuses Tireraient parti de ces champignons verts, Bruns, roux, noirs et bleus qui poussent de travers Dans l’affreux fouillis des herbes épineuses. Ces plantes souvent sont si volumineuses Qu’on dirait, ma foi ! des parasols ouverts ! Les empoisonneurs et les empoisonneuses Tireraient parti de ces champignons verts. — Là, dans ce val aux pentes vertigineuses, Un poète aigu, maniaque et pervers, Pourrait composer d’abominables vers Qu’applaudiraient pour leurs rimes vénéneuses Les empoisonneurs et les empoisonneuses !
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Les mauvais Champignons", appears in Dans les brandes, poèmes et rondels
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Dans les brandes, poèmes et rondels, Paris, Charpentier, 1883, pages 214-215.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
21. La Cornemuse  [sung text not yet checked]
Sa cornemuse dans les bois Geignait comme le vent qui brame Et jamais le cerf aux abois, Jamais le saule ni la rame, N’ont pleuré comme cette voix. Ces sons de flûte et de hautbois Semblaient râlés par une femme. Oh ! près du carrefour des croix, Sa cornemuse ! Il est mort. Mais, sous les cieux froids, Aussitôt que la nuit se trame, Toujours, tout au fond de mon âme, Là, dans le coin des vieux effrois, J’entends gémir, comme autrefois, Sa cornemuse.
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "La Cornemuse", appears in Les névroses, in 3. Les Refuges
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 201.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
22. L'Enfer  [sung text not yet checked]
Dans l’enfer, Satan fait étendre Des barreaux et des grils ardents, Et sourd, ne voulant rien entendre Il dit aux pécheurs imprudents Que leur âme n’est plus à vendre. Riant d’un air qui n’est pas tendre, Pour activer ses intendants, Il court comme une salamandre Dans l’enfer. Sans jamais se réduire en cendre Tous les damnés grincent des dents, Et réclament à cris stridents Que la mort vienne les reprendre !… Mais la mort ne peut pas descendre Dans l’enfer !
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "L'Enfer", appears in Les névroses, in 5. Les Ténèbres
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 383.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
23. Notre Dame de la Mort
— This text is not currently
in the database but will be added
as soon as we obtain it. —
24. Le Cœur mort  [sung text not yet checked]
Je rêvais que mon cœur flottait dans le château Au-dessus d’une coupe étrange et poussiéreuse : — Pour y saigner, bien sûr ! Car sa plaie est si creuse Que le temps y retourne encore le couteau ! Eh quoi ? La chose alors était par trop affreuse : Ni la meule du spleen, ni les coups de marteau Du malheur, ni l’angoisse aux mâchoires d’étau Ne pouvaient exprimer sa pourpre douloureuse. Mon cœur vit ! m’écriai-je, il palpite ; il ressent ! Je perçois son tic-tac, et certes, c’est du sang, Du sang qui va couler de sa blessure ouverte ! Mais non ! Il était mort, archi-mort, et si mûr, Qu’une larme de pus nauséabonde et verte En suinta lentement comme l’eau d’un vieux mur.
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Le Cœur mort", appears in Les névroses, in 5. Les Ténèbres
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 356.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
25. Mes pipes  [sung text not yet checked]
Le jour comme à minuit Je fume. Car le tabac parfume L’ennui. Ô mes pipes, sans bruit, Dans vos nimbes de brume Je hume La nuit ! Que deviendrait sans vous Ma chambre, Calumets à bout d’ambre Si doux, Lorsqu’avec des cris fous Geint le vent de décembre Qui cambre Les houx ? Et quand les nuits sont brèves, Au mois Des jeux, des doux émois, Des sèves, Vous m’enivrez sans trêves : Avec vous, dans les bois, Je bois Des rêves. Ô filles, ô cafardes, Je hais Vos faces à jamais Blafardes. Ève, en vain tu te fardes, Pour femmes, désormais, J’ai mes Bouffardes. Embaumez donc mes jours, Charmeuses, Ô pipes, mes brumeuses Amours ! Et dans tous mes séjours, Restez, mes endormeuses, Fumeuses Toujours.
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "Mes pipes", appears in Dans les brandes, poèmes et rondels
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Dans les brandes, poèmes et rondels, Paris, Charpentier, 1883, pages 189-191.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
26. L'Épitaphe  [sung text not yet checked]
Quand on aura fermé ma bière Comme ma bouche et ma paupière, Que l’on inscrive sur ma pierre : ― « Ci-gît le roi du mauvais sort. « Ce fou dont le cadavre dort « L’affreux sommeil de la matière, « Frémit pendant sa vie entière « Et ne songea qu’au cimetière. « Jour et nuit, par toute la terre, « Il traîna son cœur solitaire « Dans l’épouvante et le mystère, « Dans l’angoisse et le remords. « Vive la mort ! Vive la mort ! »
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "L'Épitaphe", appears in Les névroses, in 5. Les Ténèbres
Go to the general single-text view
Confirmed with Maurice Rollinat, Les Névroses, Paris, Fasquelle, 1917, page 387.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]