Sous les ifs noirs qui les abritent, Les hiboux se tiennent rangés, Ainsi que des dieux étrangers, Dardant leur œil rouge. Ils méditent. Sans remuer ils se tiendront Jusqu'à l'heure mélancolique Où, poussant le soleil oblique, Les ténèbres s'établiront. Leur attitude au sage enseigne Qu'il faut en ce monde qu'il craigne Le tumulte et le mouvement ; L'homme ivre d'une ombre qui passe Porte toujours le châtiment D'avoir voulu changer de place.
Six Mélodies sur des poésies de Baudelaire
by Maurice Rollinat (1846 - 1903)
1. Les Hiboux  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Les hiboux", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 67, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, first published 1857
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Haasz) , "Výrové"
- ENG English (Corinne Orde) , "The owls", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "Owls", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- POR Portuguese (Português) (Delfim Guimarães) , "Os Mochos", appears in As Flores do Mal
- SPA Spanish (Español) (José Miguel Llata) , "Los búhos", copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1857, in Spleen et Idéal, pages 134-135. Note: this was number 57 in the 1857 edition of Les Fleurs du mal but 67 or 69 in subsequent editions.
Research team for this page: Ted Perry , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
2. Le Serpent qui danse  [sung text not yet checked]
Que j’aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une [étoffe]1 vacillante, Miroiter la peau ! Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns, Comme un navire qui s’éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux, où rien ne se révèle De doux ni d’amer, Sont deux bijoux froids où se mêle L’or avec le fer. À te voir marcher en cadence, Belle d’abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d’un bâton, Sous le fardeau de ta paresse Ta tête d’enfant Se balance avec la mollesse D’un jeune éléphant, Et ton corps se penche et s’allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord, et plonge Ses vergues dans l’eau. Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand [ta salive exquise monte]2 Au bord de tes dents, Je crois boire un vin de Bohême, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D’étoiles mon cœur !
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Le Serpent qui danse", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 29, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, first published 1857
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Haasz) , "Tančící had"
Confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1857, in Spleen et Idéal, pages 63-65. Note: this was number 26 in the first edition but number 28 or 29 in subsequent editions.
1 1868 edition and L. Ferré: "étoile"2 1861 edition, 1868 edition, and L. Ferré: "l’eau de ta bouche remonte"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
3. La Cloche fêlée  [sung text not yet checked]
Il est amer et doux, pendant les nuits d'hiver, D'écouter près du feu qui palpite et qui fume Les souvenirs lointains lentement s'élever Au bruit des carillons qui chantent dans la brume. Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante, Jette fidèlement son cri religieux, Ainsi qu'un vieux soldat qui veille sous la tente ! Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu'en ses ennuis Elle veut de ses chants peupler l'air froid des nuits, Il arrive souvent que sa voix affaiblie Semble le râle épais d'un blessé qu'on oublie Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts, Et qui meurt, sans bouger, dans d'immenses efforts.
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 74, first published 1851
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Corinne Orde) , "The cracked bell", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "The Broken Bell", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- GER German (Deutsch) (Terese Robinson, née Therese Langenbach) , "Die zersprungene Glocke", first published 1925
Confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1857, in Spleen et Idéal, pages 136-137.
First published 1851-04-09 in Le Messager de l'Assemblée under the title "Le Spleen"; also appears published June 1855 in Revue des Deux Mondes under the title "La Cloche". The title "La Cloche fêlée" is used in all editions of Les Fleurs du mal. This was number 58 in the 1857 edition of Les Fleurs du mal but 74 or 76 in subsequent editions.
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
4. Spleen
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5. Réversibilité  [sung text not yet checked]
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse, La honte, les remords, les [sanglots]1, les ennuis, Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits Qui compriment le cœur comme un papier qu'on froisse ? Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse ? Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine, Les poings crispés dans l'ombre, et les larmes de fiel, Quand la Vengeance bat son infernal rappel, Et de nos facultés se fait le capitaine ? Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine ? Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres, Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard, Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard, Cherchant le soleil rare, et remuant les lèvres ? Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ? Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides, Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment De lire la secrète horreur du dévouement Dans [des]2 yeux où longtemps burent nos yeux avides ? Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides ? Ange plein de bonheur, de joie et de lumières, David mourant aurait demandé la santé Aux émanations de ton corps enchanté ! -- Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières, Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Réversibilité", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 44, Paris, Bureau de la Revue des Deux Mondes, first published 1855
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Haasz) , "Zpětnost"
- ENG English (Corinne Orde) , "Reversibility", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "Reversibilità", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Revue des Deux Mondes, seconde série de la nouvelle période, tome dixième, Les Fleurs du mal, Paris: Bureau de la Revue des Deux Mondes, 1855, pages 1087-1088. Also confirmed with Les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1857, pages 94-95. Punctuation and formatting follows 1855 edition, with the exception of the spelling "gaîté" in lines 1 and 5, which has been changed to "gaieté".
First published in Revue des Deux Mondes, seconde série de la nouvelle période, tome dixième, 1855. Also appears in Les Fleurs du mal as number 40 in the 1857 edition and 44 or 45 in subsequent editions.
1 Vierne: "regrets"2 Vierne: "les"
Research team for this page: Geoffrey Wieting , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
6. Le Rebelle  [sung text not yet checked]
Un Ange furieux fond du ciel comme un aigle, Du mécréant saisit à plein poing les cheveux, Et dit, le secouant : " Tu connaîtras la règle ! (Car je suis ton bon Ange, entends-tu?) Je le veux ! Sache qu'il faut aimer, sans faire la grimace, Le pauvre, le méchant, le tortu, l'hébété, Pour que tu puisse faire à Jésus, quand il passe, Un tapis triomphal avec ta charité. Tel est l'Amour ! Avant que ton cœur ne se blase, A la gloire de Dieu rallume ton extase ; C'est la Volupté vraie aux durables appas ! " Et l'Ange, châtiant autant, ma foi ! qu'il aime, De ses poings de géant torture l'anathème ; Mais le damné répond toujours : " Je ne veux pas ! "
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Le Rebelle", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 95, Paris(?), Alphonse Lemerre, first published 1866
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Confirmed with Charles Baudelaire, Œuvres complètes de Charles Baudelaire, vol. I : Les Fleurs du mal, Paris: Michel Lévy frères, 1868, in Spleen et Idéal, page 229.
First published by Alphonse Lemerre in Le Parnasse contemporain : receuil de vers nouveaux, premier receuil, 1866; also appears under Spleen et Idéal as number 95 in the 1868 edition of Les Fleurs du mal.
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]