Ce n'est pas de ces dieux foudroyés. Ce n'est pas encore une infortune Poétique autant qu'inopportune, Lecteur de bon sens, ne fuyez ! On sait trop tout le prix du malheur Pour le perdre en disert gaspillage. Vous n'aurez ni mes traits ni mon âge, Ni le vrai mal secret de mon cœur. Et de ce que ces vers maladifs Furent faits en prison, pour tout dire, On ne va pas crier au martyre. Que Dieu vous garde des expansifs ! On vous donne un livre fait ainsi. Prenez-le pour ce qu'il vaut en somme. C'est l'ægri somnium d'un brave homme Étonné de se trouver ici. On y met, avec la « bonne foy », L'orthographe à peu près qu'on possède Regrettant de n'avoir à son aide Que ce prestige d'être bien soi. Vous lirez ce libelle tel quel, Tout ainsi que vous feriez d'un autre. Ce vœu bien modeste est le seul nôtre. N'étant guère après tout criminel. Un mot encor, car je vous dois Quelque lueur en définitive Concernant la chose qui m'arrive : Je compte parmi les maladroits. J'ai perdu ma vie, et je sais bien Que tout blâme sur moi s'en va fondre ; A cela je ne puis que répondre Que je suis vraiment né Saturnien.
Révérence parler
Song Cycle by Antoine Duhamel (1925 - 2014)
1. Prologue: Ce n'est pas de ces dieux foudroyés  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Prologue d'un livre dont il ne paraîtra que les extraits ci-après", written 1873, appears in Parallèlement, in Révérence parler, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1889
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Impression fausse  [sung text not yet checked]
Dame souris trotte, Noire dans le gris du soir, Dame souris trotte, Grise dans le noir. On sonne la cloche, Dormez, les bons prisonniers! On sonne la cloche : Faut que vous dormiez. Pas de mauvais rêve, Ne pensez qu'à vos amours. Pas de mauvais rêve : Les belles toujours! Le grand clair de lune! On ronfle ferme à côté. Le grand clair de lune En réalité! Un nuage passe, Il fait noir comme en un four, Un nuage passe. Tiens, le petit jour! Dame souris trotte, Rose dans les rayons bleus, Dame souris trotte: Debout, paresseux!
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Impression fausse", appears in Parallèlement, in Révérence parler, no. 2, first published 1889
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2021, (re)printed on this website with kind permission
3. Autre  [sung text not yet checked]
La cour se fleurit de souci Comme le front De tous ceux-ci Qui vont en rond En flageolant sur leur fémur Débilité Le long du mur Fou de clarté. Tournez, Samsons sans Dalila, Sans Philistin, Tournez bien la Meule au destin. Vaincu risible de la loi, Mouds tour à tour Ton cœur, ta foi Et ton amour ! Ils vont! et leurs pauvres souliers Font un bruit sec, Humiliés, La pipe au bec. Pas un mot ou bien le cachot, Pas un soupir, Il fait si chaud Qu'on croit mourir. J'en suis de ce cirque effaré, Soumis d'ailleurs Et préparé À tous malheurs. Et pourquoi si j'ai contristé Ton vœu têtu, Société, Me choierais-tu ? Allons, frères, bons vieux voleurs, Doux vagabonds, Filous en fleur, Mes chers, mes bons, Fumons philosophiquement, Promenons-nous Paisiblement : Rien faire est doux.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Autre", appears in Parallèlement, in Révérence parler, no. 3, first published 1889
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
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4. Réversibilités  [sung text not yet checked]
Totus in maligno positus. Entends les pompes qui font Le cri des chats. Des sifflets viennent et vont Comme en pourchas. Ah, dans ces tristes décors Les Déjàs sont les Encors ! Ô les vagues Angélus ! (Qui viennent d'où ?) Vois s'allumer les Saluts Du fond d'un trou. Ah, dans ces mornes séjours Les Jamais sont les Toujours ! Quels rêves épouvantés, Vous grands murs blancs ! Que de sanglots répétés, Fous ou dolents ! Ah, dans ces piteux retraits Les Toujours sont les Jamais ! Tu meurs doucereusement, Obscurément, Sans qu'on veille, ô cœur aimant. Sans testament ! Ah, dans ces deuils sans rachats Les Encors sont les Déjàs !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), title 1: "Sur une Gare", title 2: "Réversibilités", appears in Parallèlement, in Révérence parler, no. 4, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1885
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First appeared in the revue Lutèce, October 4-11, 1885 under the title "Sur une Gare", then in Parallèlement, Paris, éd. Léon Vanier, 1889, under the title "Réversibilités".
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5. Tantalized  [sung text not yet checked]
L'aile où je suis donnant juste sur une gare, J'entends de nuit (mes nuits sont blanches) la bagarre Des machines qu'on chauffe et des trains ajustés, Et vraiment c'est des bruits de nids répercutés À des cieux de fonte et de verre et gras de houille. Vous n'imaginez pas comme cela gazouille Et comme l'on dirait des efforts d'oiselets Vers des vols tout prochains à des cieux violets Encore et que le point du jour éclaire à peine. Ô ces wagons qui vont dévaler dans la plaine !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Tantalized", written 1874, appears in Parallèlement, in Révérence parler, no. 5, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1889
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Invraisemblable mais vrai  [sung text not yet checked]
Las ! je suis à l'Index et dans les dédicaces Me voici Paul V... pur et simple. Les audaces De mes amis, tant les éditeurs sont des saints, Doivent éliminer mon nom de leurs desseins, Extraordinaire et saponaire tonnerre D'une excommunication que je vénère Au point d'en faire des fautes de quantité ! Vrai, si je n'étais pas (forcément) désisté Des choses, j'aimerais, surtout m'étant contraire, Cette pudeur du moins si rare de libraire.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Invraisemblable mais vrai", written 1873, appears in Parallèlement, in Révérence parler, no. 6, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1889
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]7. Le dernier dizain  [sung text not yet checked]
Ô Belgique qui m'a valu ce dur loisir, Merci! J'ai pu du moins réfléchir et saisir Dans le silence doux et blanc de tes cellules Les raisons qui fuyaient comme des libellules A travers les roseaux bavards d'un monde vain, Les raisons de mon être éternel et divin, Et les étiqueter comme en un beau musée Dans les cases en fin cristal de ma pensée. Mais, ô Belgique, assez de ce huis-clos têtu! Ouvre enfin car c'est bon pour une fois, sais-tu!
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Le dernier dizain", written 1885, appears in Parallèlement, in Révérence parler, no. 7, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1889
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