Pâle étoile du soir, messagère lointaine, Dont le front sort brillant des voiles du couchant, De ton palais d'azur, au sein du firmament, Que regardes-tu dans la plaine ? La tempête s'éloigne, et les vents sont calmés. La forêt, qui frémit, pleure sur la bruyère ; Le phalène doré, dans sa course légère, Traverse les prés embaumés. Que cherches-tu sur la terre endormie ? Mais déjà vers les monts je te vois t'abaisser ; Tu fuis, en souriant, mélancolique amie, Et ton tremblant regard est près de s'effacer. Étoile qui descends vers la verte colline, Triste larme d'argent du manteau de la Nuit, Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine, Tandis que pas à pas son long troupeau le suit, -- Étoile, où t'en vas-tu, dans cette nuit immense ? Cherches-tu sur la rive un [lit]1 dans les roseaux ? Où t'en vas-tu si belle, à l'heure du silence, Tomber comme une perle au sein profond des eaux ? [Ah ! si tu dois mourir, bel astre, et si ta tête Va dans la vaste mer plonger ses blonds cheveux, Avant de nous quitter, un seul instant arrête ; -]3 [Étoile de l'amour,]2 [ne descends pas des cieux !]3
Chansons et rêveries
by Émile Dethier (1849 - 1933)
5. Chanson de Bernerette  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), no title, written 1831, appears in Premières poésies, in Le saule, first published 1850 [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Michael P Rosewall) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- FRE French (Français) (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Alfred de Musset, Premières Poésies (1829-1835), Paris, Charpentier, 1863, pages 176-202, an excerpt from the end of the second part following a line of dots.
1 Hahn: "nid"2 Hahn: "Étoile, écoute-moi!"; omitted by Choudens
3 omitted by Choudens.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
6. À une jeune fille qui avait raconté un rêve  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Un baiser sur mon front ! un baiser, même en rêve ! Mais de mon front pensif le frais baiser s'enfuit ; Mais de mes jours taris l'été n'a plus de sève ; Mais l'Aurore jamais n'embrassera la Nuit. Elle rêvait sans doute aussi que son haleine Me rendait les climats de mes jeunes saisons, Que la neige fondait sur une tête humaine, Et que la fleur de l'âme avait deux floraisons. Elle rêvait sans doute aussi que sur ma joue Mes cheveux par le vent écartés de mes yeux, Pareils aux jais flottants que sa tête secoue, Noyaient ses doigts distraits dans leurs flocons soyeux. Elle rêvait sans doute aussi que l'innocence Gardait contre un désir ses roses et ses lis ; Que j'étais Jocelyn et qu'elle était Laurence, Que la vallée en fleurs nous cachait dans ses plis. Elle rêvait sans doute aussi que mon délire En vers mélodieux pleurait comme autrefois ; Que mon cœur sous sa main devenait une lyre Qui dans un seul soupir accentuait deux voix. Fatale vision ! Tout mon être frissonne ; On dirait que mon sang veut remonter son cours. Enfant, ne dites plus vos rêves à personne, Et ne rêvez jamais, ou bien rêvez toujours !
Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "À une jeune fille", appears in Troisièmes Méditations poétiques, first published 1849 [author's text checked 1 time against a primary source]
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