L'odeur de vous flottait dans l'air silencieux : J'ai vu la chambre vide et la table laissée, Le livre où palpitait encor votre pensée, Le miroir qui luisait comme un morceau des cieux ; Alors, seul, je me suis incliné vers ces choses, Et j'ai pieusement, de mes deux lèvres closes, Baisé sur le miroir la place de vos yeux.
Deux Pièces pour chant et piano
by Marcel Delannoy (1898 - 1962)
1. Le Miroir  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Edmond Haraucourt (1856 - 1941), "Le Miroir", written 1891, appears in Seul, in 2. L'adoration, no. 39, Paris, Éd. Bibliothèque Charpentier, first published 1891
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (John Glenn Paton) , "The mirror", copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Edmond Haraucourt, Seul, Paris, Bibliothèque-Charpentier, 1891, page 120.
Researcher for this page: John Glenn Paton [Guest Editor]
2. Premier Chagrin  [sung text not yet checked]
Nous marchions [en été]1 dans la haute poussière Des chemins blancs, bordés d’herbe et de saponaire. Le descendant soleil se dénouait sur nous, Je voyais tes cheveux, tes bras et tes genoux. Un immense parfum de rêve et de tendresse Était comme un rosier qui fleurit et qui blesse. Je soupirais souvent à cause de cela Pour qu’un peu de mon âme en souffle s’en allât. Le soir tombait, un soir si penchant et si triste, C’était comme la fin de tout ce qui existe. Je voyais bien que rien de moi ne t’occupait, Chez moi cette détresse et chez toi cette paix ! Je sentais, comprenant que ma peine était vaine, Quelque chose finir et mourir dans mes veines, Et comme les enfants gardent leur gravité, Je te parlais, avec cette plaie au côté… — J’écartais les rameaux épineux au passage, Pour qu’ils ne vinssent pas déchirer ton visage, Nous allions, je souffrais du froid de tes doigts nus, Et quand finalement le soir était venu, J’entendais, sans rien voir sur la route suivie, Tes pas trembler en moi et marcher sur ma vie. Nous revenions ainsi au jardin bruissant, L’humidité coulait, j’écoutais en passant — Ah ! comme ce bruit-là persiste en ma mémoire — Dans l’air mouvant et chaud, grincer la balançoire. Et je rentrais alors, ivre du temps d’été, Lasse de tout cela, morte d’avoir été Moi, le garçon hardi et vif, et toi, la femme, Et de t’avoir porté tout le jour sur mon âme…
Authorship:
- by Anna Elizabeth Mathieu, Comtesse de Noailles (1876 - 1933), "Le Premier Chagrin", written 1902, appears in L'Ombre des jours, Éd. Calmann-Lévy, first published 1902
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View original text (without footnotes)Confirmed with Anne de Noailles, L’Ombre des jours, Paris, Calmann-Lévy, éditeurs, s.d. (1902), pages 145-147.
1 Delannoy: "tous les deux"; further changes may exist not shown above.Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]