Nous nous aimerons, si tu veux, Tout un printemps ! la douce chose ! Je mettrai dans tes blonds cheveux La première violette et la dernière rose ! Tant que les lis revêtiront Leur manteau de neige et de soie ; Tant que les oiseaux chanteront, Nous mettrons, si tu veux, en commun notre joie. Et seulement quand jaunira La verte toison des prairies, Le même souffle effeuillera Nos défuntes amours et les roses flétries !
Poème de Mai
by Pierre Joret
1. Nous nous aimerons, si tu veux  [sung text not yet checked]
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- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1878?, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, in 1. Poème de mai, no. 1, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with Poésies de Armand Silvestre 1872-1878. La Chanson des Heures, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 202-203.
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2. J'ai bu, dans l'haleine des fleurs  [sung text not yet checked]
J'ai bu, dans l'haleine des fleurs, Le premier souffle de ta bouche ; Au front d'argent du lis farouche, J'ai lu tes premières pâleurs. Le chant de tes lèvres rosées, Les oiseaux me l'avaient appris Et tes dents, lorsque tu souris, Y perlent comme des rosées. Le long enchantement des cieux Avec toi descend sur la terre Et se confond dans le mystère De ton être délicieux !
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- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1878?, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, in 1. Poème de mai, no. 2, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with Poésies de Armand Silvestre 1872-1878. La Chanson des Heures, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 205.
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3. Mon amour l'heure est vagabonde  [sung text not yet checked]
Mon amour, l'heure est vagabonde Et rien ne la peut retenir, Il nous faut enfermer un monde Dans notre plus cher souvenir ! Le temps s'enfuit qu'une caresse Enlace chacun de ses pas, Épuisons, ma belle maîtresse, Un bonheur qui ne revient pas. Les roses sont grandes ouvertes. Ouvrons tout grands nos cœurs blessés Et cachons sous les branches vertes Nos fronts l'un sur l'autre pressés. Notre peine sera profonde Quand ces beaux jours seront finis. -- Les oiseaux ont quitté les nids, Mon amour, l'heure est vagabonde.
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- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1878?, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, in 1. Poème de mai, no. 3, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with Poésies de Armand Silvestre 1872-1878. La Chanson des Heures, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 206-207.
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4. Ah ! tu m'as déchiré le cœur  [sung text not yet checked]
[Ah]1 ! tu m'as déchiré le cœur, Perfide que j'ai trop chérie ! Tes regards étaient raillerie Et ton sourire était moqueur. Ton faux amour n'était qu'un leurre : Car, tout à l'heure, J'ai vu sur d'autres yeux tes doux yeux s'attendrir. Près de moi tu passais, farouche, Et, sur ta bouche, J'ai vu la rouge fleur du baiser s'entrouvrir. Ah ! qu'il eût mieux valu, parjure, Sans cette injure, T'échapper de mes bras et me laisser mourir ! Il était donc trop long, cruelle, Ce printemps pour ton cœur pervers ! A peine les lis sont ouverts Et déjà tu m'es infidèle !
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- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1878?, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, in 1. Poème de mai, no. 4, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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View original text (without footnotes)Confirmed with Poésies de Armand Silvestre 1872-1878. La Chanson des Heures, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 208-209.
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5. J'aime le mal dont j'ai souffert  [sung text not yet checked]
J'aime le mal dont j'ai souffert : C'est comme au sortir d'un enfer Que, vers toi, mon regard s'élève, Et mon cœur traversé d'un glaive T'est, comme un holocauste, offert, Le doute creuse la blessure Où l'amour cruel se mesure Au sang lentement répandu ; Mon cœur, par le soupçon mordu, S'est réveillé sous la morsure. Pauvre fou ! j'ai cru que j'aimais ! Ah ! je t'aime plus que jamais D'avoir fait ma peine si dure ! Seule ici-bas, souffrance dure Et je suis à toi désormais. Regard-moi bien que je plonge Dans les beaux yeux pleins de mensonge, Comme au plus profond de la mer. Et que j'y fasse plus amer Le souci mortel qui me ronge !
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- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1878?, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, in 1. Poème de mai, no. 5, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with Poésies de Armand Silvestre 1872-1878. La Chanson des Heures, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 210-211.
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6. L'aile chaude des jours d'été  [sung text not yet checked]
L'aile chaude des jours d'été S'alourdit dans les cieux moroses ; Le bonheur nous était compté. Adieu, l'amour ! Adieu, les roses ! Mais que leur souvenir dure l'éternité ! J'avais cru mon âme plus forte Et moins facile à se briser ; Je sens que ma jeunesse est morte... Je pars ! Mais qu'un dernier baiser Ferme ta bouche en fleur sur l'adieu que j'emporte ! Quand refleuriront les printemps Au seuil verdoyant de l'année, Parmi leurs trésors éclatants, Garde cette rose fanée : Elle aura parfumé nos rapides instants. Hélas ! notre ivresse fut telle Qu'il fallait l'épuiser d'un trait. La violette où donc est-elle ? Le lis, qui le réveillerait ? — La fleur du souvenir est la seule immortelle !
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- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1878?, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, in 1. Poème de mai, no. 6, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with Poésies de Armand Silvestre 1872-1878. La Chanson des Heures, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 212-213.
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