J'ai pris derrière vous le chemin de l'étable Douce Princesse, gardeuse de porcelets. L'empreinte fraîche de vos pieds nus sur le sable Marquait au carrefour la route qu'il fallait. Vos pas qui se mêlaient avec ceux de la trule Marquaient au carrefour la route fabuleuse ; Elle s'en allait monotone sous la pluie, Elle n'avait pas l'air d'être la route heureuse ; Pourtant elle menait à votre chambre étroite. A la lueur de la misérable veilleuse Je vous ai regardée à travers la serrure: Vous aviez rejeté votre manteau de bure Et devant la psyché où vous vous teniez droite, Souriant au reflet qui vous était pareil, Couleur de temps, couleur de lune ou de solell, Etincelèrent les trois gones merveilleuses ; La porte s'entr'ouvrit pour me donner refuge; La tierce robe s'écroula pour mon accueil Et ce fut à mes yeux éblouis sur le scull L'enchantement de votre corps sans subterfuge.
Trois poèmes de René Chalupt
Song Cycle by Alexander Voormolen (1895 - 1980)
1. Peau d'âne
Text Authorship:
- by René Chalupt (1885 - 1957), "Peau d'Âne", written 1912, first published 1912
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First published in Recueil pour Ariane ou Le Pavillon dans le Parc, Baguenier Desormeaux, autumn 1912.
Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]
2. La maison de plaisance
Au rivage de quelque eau douce d'Asie La maison de plaisance du Grand Mogol, Reflète ses perrons de girasol Dans les bassins où les cygnes s'extasient. Des princesses tartares au cœur méchant Écrasent des roses rouges sur leur bouche, Et le bruit silencieux de leurs babouches Fait se tromper les perruches dans leur chant. Des Jésuites envoyés du Roi de France, Sans descendre de leur riche palanquin, Discutent entre eux sur Saint Thomas d'Aquin En échangeant de courtoises révérences Avec un très vieux magot ventripotent Qui agite sans parler ses mains ridées Et qui porte une tunique où sont brodées Les guerres du Roi de Chine et du Sultan.
Text Authorship:
- by René Chalupt (1885 - 1957), "La Maison de plaisance", written 1912, first published 1912
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First published in Recueil pour Ariane ou Le Pavillon dans le Parc, Baguenier Desormeaux, autumn 1912.
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3. La fille du Roi de Tartarie
Je suis l'amant de la princesse Bandoline La seconde fille du Roi de Tartarie, Qui a quatre cens cuisiniers dans ses cuisines Et mille jumens blanches dans ses écuries. Sans prendre garde aux grimaçans dragons de bronze, Je me glisse à la nuit close dans son jardin, Tremblant quand mon manteau s'accroche à quelque ronce Ou que grince en s'ouvrant la porte de bois peint. J'évite que mon pas ne marque sur l'allée Et ne fasse crier auteur de lui le sable Car les gardes mongols endormis sur leur sabre Me couperaient le cou de leur lame effilée. Son kiosque en porcelaine est rond comme un miroir; Elle jonche de roses rouges notre couche; Je trouve un goût d'amande fraîche sur sa bouche Et l'odeur de la nuit röde en ses cheveux noirs. Hélas, pourquoi faut il qu'à l'annonce de l'aube Quand mes caresses savantes l'ont épuisée, Je m'esquive ainsi qu'un voleur et me dérobe A travers les buissons tout mouillés de rosée ?
Text Authorship:
- by René Chalupt (1885 - 1957), "La Fille du roi de Tartarie", written 1912, first published 1912
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First published in Recueil pour Ariane ou Le Pavillon dans le Parc, Baguenier Desormeaux, autumn 1912.
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