Ma sœur bien-aimée Est un jardin clos, Une source fermée Qui garde pour moi seul la fraîcheur de ses eaux. Ma sœur est un jardin au feuillage qui tremble, L'enclos où poussent au hasard, L'enclos où fleurissent ensemble, Le grenadier, le troène et le nard. Ma sœur est un jardin, plein de plantes robustes Et d'arbres ravissants, Qu'embaument la cannelle, où sont tous les arbustes Qui nous donnent l'encens. Ma sœur est un jardin d'aloės et de myrrhe, Une source d'azur, Ma sœur est la fontaine où le jardin se mire, Ma sœur est du Liban le ruisseau toujours pur. Levez-vous, vents puissants, venez souffler sur elle, Vent du Nord, lève-toi, Ses parfums d'aloės, de myrrhe et de cannelle, Répandez-les sur moi ! — Dans son jardin d'amour que le bien-aimé vienne, Qu'il en mange les fruits. — Je viens dans mon jardin, ma bouche est sur la tienne, Je respire la fleur qui parfume mes nuits. Et je mange mon miel d'une bouche affamée, Je bois mon vin, mon lait, je bois ma bien-aimée ; Buvez, ô mes amis, buvez, mangez aussi, Enivrez-vous d'amour, comme je fais ici.
Cantique des cantiques
by Pierre-E.-L. Rousseau (1889 - 1939), as Pierre Vellones
1. Ma sœur bien‑aimée est un jardin clos  [sung text not yet checked]
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- by Henri Cazalis (1840 - 1909), as Jean Lahor, "Ma sœur bien-aimée est un jardin clos", subtitle: "(Ch. . IV.12. - V.1 )", appears in En Orient, in 3. Le Cantique des Cantiques, no. 8, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1885
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Confirmed with Œuvres de Jean Lahor: En Orient, Paris: Alphonse Lemerre, 1907, Pages 197-198.
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2. Que par toi la vue est charmée  [sung text not yet checked]
Que par toi la vue est charmée, Ma toute belle bien-aimée ! Sous ton léger voile, ô ma sœur, Tes grands yeux purs ont la douceur, Ont la grâce des tourterelles, Des colombes battant des ailes ; Et tes noirs cheveux sur ta peau Semblent des chèvres en troupeau, Des chèvres noires et mutines Au penchant des chaudes collines. Tes dents sont des brebis blanches, sortant du bain ; Nulle ne fait défaut parmi ces sœurs jumelles ; Et tes lèvres, minces et belles, Sont comme un fil de pourpre, un fil de pourpre fin. Sous ton voile, à la promenade, De tes lèvres la rougeur luit : Ta joue est brune et comme un fruit, Comme une moitié de grenade. Ton cou si fier, ô mon amour, Ton cou, colonne de tes charmes, Ton beau cou ressemble à la tour Qu'éleva David pour ses armes, Où sont pendus les boucliers Et les carquois de ses guerriers ; Et tes seins, tes seins, ma belle, Sont tels que deux jeunes faons, Qui tous deux seraient enfants De la même gazelle, Gracieux, tendres, charmants, Paissant parmi les lis blancs. ... Ce soir, quand soufflera la brise, J'irai vers la colline grise, Où poussent la myrrhe et l'encens Et tant d'arbustes ravissants. ... Que par toi la vue est charmée, Ma toute belle bien-aimée !
Text Authorship:
- by Henri Cazalis (1840 - 1909), as Jean Lahor, "Que par toi la vue est charmée", subtitle: "(Ch. VIII. 13. 14)", appears in En Orient, in 3. Le Cantique des Cantiques, no. 6, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1885
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Confirmed with Œuvres de Jean Lahor: En Orient, Paris: Alphonse Lemerre, 1907, Pages 192-194
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3. Ta vigne de Bâal‑Hamon Tu peux la garder, Salomon  [sung text not yet checked]
Ta vigne de Baal-Hamon, Tu la peux garder, Salomon. Je sais bien l'or qu'elle rapporte A tous tes fermiers comme à toi : Mais quand je regarde, ô grand Roi, La vigne que j'ai devant moi, Crois-tu que la tienne m'importe ?
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- by Henri Cazalis (1840 - 1909), as Jean Lahor, "Ta vigne de Baal-Hamon", subtitle: "(Ch. VIII. 11. 12)", appears in En Orient, in 3. Le Cantique des Cantiques, no. 16, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1885
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Confirmed with Œuvres de Jean Lahor, En Orient, Paris, Alphonse Lemerre, 1907, Page 218.
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4. Au jardin des noyers j'allais en promenade  [sung text not yet checked]
Au jardin des noyers j'allais en promenade, Pour voir le torrent verdir, Pour voir la vigne fleurir, Et bourgeonner la grenade : Et j'avais aussi le dessein De t'offrir les fleurs de mon sein... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . — Danse, ô ma belle Sulamite, Tourne encor, tourne, dresse-toi, Un moment danse devant moi La danse Mahanaïmite.
Text Authorship:
- by Henri Cazalis (1840 - 1909), as Jean Lahor, "Au jardin des noyers j'allais en promenade", subtitle: "(Ch. VI. 11. — VII. 1)", appears in En Orient, in 3. Le Cantique des Cantiques, no. 11, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1885
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Confirmed with Œuvres de Jean Lahor, En Orient, Paris, Alphonse Lemerre, 1907, Pages 207-208.
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5. Glissant lentement sur les dalles  [sung text not yet checked]
Glissant lentement sur les dalles, O femme, que tes pieds sont beaux dans leurs sandales ! Quand tu marches de ton pas calme et régulier, La courbe de tes reins est celle d'un collier. Belle, de toutes la plus belle, Aux faons jumeaux de la gazelle Tes deux jeunes seins sont pareils. Femme aimante aux regards vermeils, Ton cou semble une tour d'ivoire, Et tes yeux où mes yeux vont boire, Tes grands yeux, couleur de charbon, Sont les citernes de Hesbon ! Mon âme déborde, trop pleine, Et tout ivre de son amour. Ton nez est droit comme la tour, Cette tour vers Damas qui domine la plaine ! Ta tête ressemble au Karmel, Si haut et si fier sous le ciel ; Et splendide est ta chevelure : Quel Roi, si tu voulais, ne serait ta capture ? Mon âme est ivre de désir ! Que ton front est beau sous ses tresses ! Et dans les heures de plaisir, Que brûlantes sont tes caresses ! Comme un palmier ta taille est svelte en son essor ; Tes seins, tes jeunes seins en sont les grappes d'or ; Superbe est l'éclat de tes hanches ; A ce palmier je monterai, Et du palmier j'embrasserai Le beau tronc, les grappes, les branches ! C'est une vigne, tes seins durs, Et mon ivresse sera pleine, Lorsque je boirai ton haleine Avec son parfum de coings mûrs. Quel vin délicieux, brûlant, donnant l'ivresse, Coule en moi de ta bouche, alors qu'elle caresse Et mord de ses baisers ma bouche qui les rend, Jusqu'au sommeil qui sur nous tombe et nous surprend !
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- by Henri Cazalis (1840 - 1909), as Jean Lahor, "Glissant lentement sur les dalles", subtitle: "(Ch . VII . 2. 10)", appears in En Orient, in 3. Le Cantique des Cantiques, no. 12, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1885
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Confirmed with Œuvres de Jean Lahor: En Orient, Paris: Alphonse Lemerre, 1907, Pages 209-211.
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6. Notre sœur cette hirondelle  [sung text not yet checked]
Notre sœur, cette hirondelle, Petite encore aujourd'hui, Quand ses seins auront fleuri, Que ferons-nous d'elle ? Lorsque le fruit sera mûr, Si notre sœur est un mur, Toute d'argent sur la belle Faisons une citadelle. De la maison au printemps Si notre cœur est la porte, La porte aura, riche et forte, En cèdre ses deux battants. — Si je suis un mur, dit-elle, Mes seins en seront les tours, Et je serai grande et belle Aux regards de mes amours.
Text Authorship:
- by Henri Cazalis (1840 - 1909), as Jean Lahor, "Notre sœur cette hirondelle", appears in En Orient, in 3. Le Cantique des Cantiques, no. 15, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1885
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Confirmed with Jean Lahor, Le Cantique des Cantiques, Paris: Alphonse Lemerre, 1885, Pages 37-38.
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7. Colombe, enfermée ici  [sung text not yet checked]
Colombe, enfermée ici, Dans ces jardins ta voix tendre, Mes amis peuvent l'entendre : Fais que j'entende aussi. — La colombe est enfermée, Et tout son cœur est en deuil. O mon faon, mon doux chevreuil, Il faut fuir ta bien-aimée.
Text Authorship:
- by Henri Cazalis (1840 - 1909), as Jean Lahor, "Colombe, enfermée ici", subtitle: "(Ch. VIII. 13. 14)", appears in En Orient, in 3. Le Cantique des Cantiques, no. 17, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1885
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Confirmed with Œuvres de Jean Lahor, En Orient, Paris, Alphonse Lemerre, 1907, page 219.
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8. Du désert qui monte là‑bas  [sung text not yet checked]
Du désert qui monte là-bas, — Mes yeux encor ne le voient pas, — Escorté d'une troupe armée, Entouré de guerriers puissants, Et venant comme une fumée Où brulent la myrrhe et l'encens ? Sur un palenquin celui que l'on porte, C'est Salomon, l'élu du ciel, Salomon avec son cohorte, De soixante preux d'Israël, Aux âmes fortes, bien trempées, Contre les terreurs de la nuit, En tenant en main des épées, Dont l'acier clair au soleil luit. De bois de Liban le Roi s'est fait faire Sa riche litière ; Les colonnes sont d'argent fin, Le dossier est d'or pur, le siège est de satin. Venez le voir, couvrez les routes, Vers le Roi Salomon, femmes, accourez toutes, Vers le Roi beau comme le lis, Glorieux et splendide en ses robes de soie, Et sous la mitre d'or que sa mère jadis Lui remit à sa noce, en un grand jour de joie !
Text Authorship:
- by Henri Cazalis (1840 - 1909), as Jean Lahor, "Du désert qui monte là-bas", subtitle: "(Ch. III. 6. 11)", appears in En Orient, in 3. Le Cantique des Cantiques, no. 5, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1885
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Confirmed with Œuvres de Jean Lahor, En Orient, Paris, Alphonse Lemerre, 1907, Pages 190-191.
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