Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants, Passer, gonflant ses voiles, Un rapide navire enveloppé de vents, De vagues et d’étoiles ; Et j’entendis, penché sur l’abîme des cieux, Que l’autre abîme touche, Me parler à l’oreille une voix dont mes yeux Ne voyaient pas la bouche : — Poëte, tu fais bien ! poëte au triste front, Tu rêves près des ondes, Et tu tires des mers bien des choses qui sont Sous les vagues profondes ! La mer, c’est le Seigneur, que, misère ou bonheur, Tout destin montre et nomme ; Le vent, c’est le Seigneur ; l’astre, c’est le Seigneur ; Le navire, c’est l’homme. —
Guernesey. 4 mélodies pour ténor et piano sur des poèmes issus des Contemplations de Victor Hugo
by Thierry Escaich (b. 1965)
1. Le Navire  [sung text not yet checked]
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- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1839, appears in Les Contemplations
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Confirmed with Victor Hugo, Les Contemplations, Nelson, 1911, page 17.
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1. Une vie ...  [sung text not yet checked]
On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tête ; on se plaît aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique à quelque endroit charmant, En riant aux éclats de l’auberge et du gîte ; Le regard d’une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimé, bonheur qui manque aux rois ! On écoute le chant des oiseaux dans les bois ; Le matin, on s’éveille, et toute une famille Vous embrasse, une mère, une sœur, une fille ! On déjeune en lisant son journal ; tout le jour On mêle à sa pensée espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublées ; On jette sa parole aux sombres assemblées ; Devant le but qu’on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, âme dans la tempête ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fête ; On arrive, on recule, on lutte avec effort… — Puis, le vaste et profond silence de la mort !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Contemplations, in 4. Livre quatrième -- Pauca Meae, no. 11
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Confirmed with Victor Hugo, Les Contemplations, Nelson, 1911, page 248.
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2. Aux Anges qui nous voient  [sung text not yet checked]
— Passant, qu’es-tu ? je te connais. Mais, étant spectre, ombre et nuage, Tu n’as plus de sexe ni d’âge. — Je suis ta mère, et je venais ! — Et toi dont l’aile hésite et brille, Dont l’œil est noyé de douceur, Qu’es-tu, passant ? — Je suis ta sœur. — Et toi, qu’es-tu ? — Je suis ta fille. — Et toi, qu’es-tu, passant ? — Je suis Celle à qui tu disais : Je t’aime ! — Et toi ? — Je suis ton âme même. — Oh ! cachez-moi, profondes nuits !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Contemplations, in 6. Livre sixième -- Au bord de l'infini, no. 12
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Confirmed with Victor Hugo, Les Contemplations, Paris, Nelson, 1911, page 387.
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3. Va ...  [sung text not yet checked]
Aime celui qui t'aime, et sois heureuse en lui. - Adieu! - sois son trésor, ô toi qui fus le nôtre ! Va, mon enfant béni, d'une famille à l'autre. Emporte le bonheur et laisse-nous l'ennui ! Ici, l'on te retient ; là-bas, on te désire. Fille, épouse, ange, enfant, fais ton double devoir. Donne-nous un regret, donne-leur un espoir, Sors avec une larme ! entre avec un sourire !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "15 Février 1843", written 1843, appears in Les Contemplations, in 4. Livre quatrième -- Pauca Meae, no. 2
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