Mais voyez mon cher esmoy,
Voyez combien de merveilles
Vous parfaites dedans moy
Par vos graces nompareilles.
 
De telle façon vos yeux,
Vostre ris et vostre grace,
Vostre beau front spacieux ,
Et vostre angélique face,
 
Me bruslent depuis le jour
Que je n’eus la cognoissance,
Desirant par grand amour
En avoir la jouyssance :
 
Que sans l’aide de mes pleurs
Dont ma vie est arrosée,
Long temps a que les chaleurs
D’Amour l’eussent embrasée.
 
Au contraire vos beaux yeux,
Vostre ris et vostre grace,
Vostre beau front spacieux,
Et vostre angélique face,
 
Me gelent depuis le jour
Que j’en eu la cognoissance,
Desirant par grande amour
En avoir la jouyssance :
 
Que sans l’aide des chaleurs
Dont mon ame est embrasée,
Long temps a que par mes pleurs
En eau se fust espuisée.
 
Voyez donc, mon cher esmoy,
Voyez combien de merveilles
Vous parfaites dedans moy
Par vos beautez nompareilles.