by Henri Blaze de Bury (1813 - 1888)
La chanson du maître Floh See original
Language: French (Français)
Un soir qu'on faisait vendange,
La cruche de maître Floh
Se gorgea de vin nouveau,
Et sur le soir, chose étrange,
Fut ivre comme un bedeau.
Alors elle se remue,
Et d'un pas lent et peu sûr,
Saute et va battant le mur,
Et s'échauffe, et court et sue
D'amples gouttes de vin pur.
Elle rit, et tourne et danse,
Fait tant d'éclat et de bruit
Que, sur la fin de la nuit,
Voilà que sa grosse panse
Est trouée, et qu'elle fuit.
Pourtant maître Floh arrive,
Se signe et dit un Pater
Pour sauver son vin d'hier,
Qu'en son ivresse lascive
La cruche emporte dans l'air.
Ensuite, pour que nul n'entre,
Il ferme la porte à clef ;
Et, prenant le pot fêlé,
Il engloutit dans son ventre
Le vin rouge ...
En s'écriant: « Sur ma tête,
Amis, voilà le seul pot
Qui ne soit pas en défaut,
Et la seule cruche faite
Pour garder le vin nouveau. »
Ainsi disait, maître Floh.
Composition:
- Set to music by Giacomo Meyerbeer (1791 - 1864), "La chanson du maître Floh"
Text Authorship:
- by Henri Blaze de Bury (1813 - 1888), "La Cruche", appears in Poésies complètes, in 3. Ce que disent les Marguerites
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website between May 1995 and September 2003.
Line count: 30
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