by Jean de La Fontaine (1621 - 1695)
Le Combat des Rats et des Belettes
Language: French (Français)
Our translations: ENG
La nation des Belettes, Non plus que celle des Chats, Ne veut aucun bien aux Rats ; Et sans les portes étrètes De leurs habitations, L'animal à longue échine En ferait, je m'imagine, De grandes destructions. Or une certaine année Qu'il en était à foison, Leur Roi, nommé Ratapon, Mit en campagne une armée. Les Belettes, de leur part, Déployèrent l'étendard. Si l'on croit la renommée, La Victoire balança : Plus d'un guéret s'engraissa Du sang de plus d'une bande. Mais la perte la plus grande Tomba presque en tous endroits Sur le peuple souriquois. Sa déroute fut entière, Quoi que pût faire Artarpax, Psicarpax, Méridarpax, Qui, tout couverts de poussière, Soutinrent assez longtemps Les efforts des combattants. Leur résistance fut vaine : Il fallut céder au sort : Chacun s'enfuit au plus fort, Tant soldat que capitaine. Les princes périrent tous. La racaille, dans des trous Trouvant sa retraite prête, Se sauva sans grand travail. Mais les seigneurs sur leur tête Ayant chacun un plumail, Des cornes ou des aigrettes, Soit comme marques d'honneur, Soit afin que les Belettes En conçussent plus de peur, Cela causa leur malheur. Trou, ni fente, ni crevasse Ne fut large assez pour eux, Au lieu que la populace Entrait dans les moindres creux. La principale jonchée Fut donc des principaux Rats. Une tête empanachée N'est pas petit embarras. Le trop superbe équipage Peut souvent en un passage Causer du retardement. Les petits, en toute affaire Esquivent fort aisément ; Les grands ne le peuvent faire.
Confirmed with La Fontaine, Œuvres, Paris: A La Cité des Livres, 1927, Pages 173-174.
Note for stanza 1, line 4, "étrètes": an old form of étroites ("narrow").Note for stanza 1, line 21, "souriquois": a coinage by La Fontaine based on souris, "mouse." It has no obvious connection to the term Souriquois, derived in the 16th century from a Basque-Algonquian pidgin language and used to refer to the pidgin itself or to the Native American Mi'kmaq people.
Note for stanza 1, lines 23-24: These names are drawn from mouse names in the ancient Greek mock-epic poem "The Battle of the Frogs and the Mice." Méridarpax is "portion thief" and Psicarpax (more properly Psicharpax) is "crumb thief." The name Artarpax does not appear in the poem, but was constructed by La Fontaine from the name Artophagos ("bread eater"), which does occur, and the -arpax "thief" suffix.
Note for stanza 1, line 37, "plumail": an archaic term equivalent to modern plumet, an ornamental bouquet of feathers for use on a hat (in this case, military headgear).
Text Authorship:
- by Jean de La Fontaine (1621 - 1695), "Le Combat des Rats et des Belettes" [author's text checked 2 times against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Rudolf (Ruud) Leopold Koumans (1929 - 2017), "Le Combat des Rats et des Belettes", op. 25 no. 5 (1964) [ chorus and orchestra ], from Vijf fabels van La Fontaine, no. 5 [sung text not yet checked]
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Grant Hicks) , "The Battle of the Rats and the Weasels", copyright © 2025, (re)printed on this website with kind permission
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This text was added to the website: 2009-05-31
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