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by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891)

Chère, voici le mois de mai
Language: French (Français) 
Chère, voici le mois de mai,
Le mois du printemps parfumé
    Qui, sous les branches,
Fait vibrer des sons inconnus,
Et couvre les seins demi-nus
    De robes blanches.

Voici la saison des doux nids,
Le temps où les cieux rajeunis
    Sont tout en flamme,
Où déjà, tout le long du jour,
Le doux rossignol de l'amour
    Chante dans l'âme.

Ah! de quels suaves rayons
Se dorent nos illusions
    Les plus chéries,
Et combien de charmants espoirs
Nous jettent dans l'ombre des soirs
    Leurs rêveries!   

Parmi nos rêves à tous deux,
Beaux projets souvent hasardeux
    Qui sont les mêmes,
Songes pleins d'amour et de foi
Que tu dois avoir comme moi,
    Puisque tu m'aimes;

Il en est un seul plus aimé.
Tel meurt un zéphyr embaumé
    Sur votre bouche,
Telle, par une ardente nuit,
De quelque Séraphin, sans bruit,
    L'aile vous touche.

Camille, as-tu rêvé parfois
Qu'à l'heure où s'éveillent les bois
    Et l'alouette,
Où Roméo, vingt fois baisé,
Enjambe le balcon brisé
    De Juliette,

Nous partons tous les deux, tout seuls?
Hors Paris, dans les grands tilleuls
    Un rayon joue;
L'air sent les lilas et le thym,
La fraîche brise du matin
    Baise ta joue.

Après avoir passé tout près
De vastes ombrages, plus frais
    Qu'une glacière
Et tout pleins de charmants abords,
Nous allons nous asseoir aux bords
    De la rivière.

L'eau frémit, le poisson changeant
Émaille la vague d'argent
    D'écailles blondes;
Le saule, arbre des tristes voeux,
Pleure, et baigne ses longs cheveux
    Parmi les ondes.

Tout est calme et silencieux.
Étoiles que la terre aux cieux
    A dérobées,
On voit briller d'un éclat pur
Les corsages d'or et d'azur
    Des scarabées.

Nos yeux s'enivrent, assouplis,
A voir l'eau dérouler les plis
    De sa ceinture.
Je baise en pleurant tes genoux,
Et nous sommes seuls, rien que nous
    Et la nature!

Tout alors, les flots enchanteurs,
L'arbre ému, les oiseaux chanteurs
    Et les feuillées,
Et les voix aux accords touchants
Que le silence dans les champs
    Tient éveillées,

La brise aux parfums caressants,
Les horizons éblouissants
    De fantaisie,
Les serments dans nos coeurs écrits,
Tout en nous demande à grands cris
    La Poésie.

Nous sommes heureux sans froideur.
Plus de bouderie ou d'humeur
    Triste ou chagrine;
Tu poses d'un air triomphant
Ta petite tête d'enfant
    Sur ma poitrine;

Tu m'écoutes, et je te lis,
Quoique ta bouche aux coins pâlis
    S'ouvre et soupire,
Quelques stances d'Alighieri,
Ronsard, le poëte chéri,
    Ou bien Shakspere.

Mais je jette le livre ouvert,
Tandis que ton regard se perd
    Parmi les mousses,
Et je préfère, en vrai jaloux,
A nos poëtes les plus doux
    Tes lèvres douces!

Tiens, voici qu'un couple charmant,
Comme nous jeune et bien aimant,
    Vient et regarde. 
Que de bonheur rien qu'à leurs pas!
Ils passent et ne nous voient pas:
    Que Dieu les garde!

Ce sont des frères, mon cher coeur,
Que, comme nous, l'amour vainqueur
    Fit l'un pour l'autre.
Ah! qu'ils soient heureux à leur tour!
Embrassons-nous pour leur amour
    Et pour le nôtre!

Chère, quel ineffable émoi,
Sur ce rivage où près de moi
    Tu te recueilles,
De mêler d'amoureux sanglots
Aux douces plaintes que les flots
    Disent aux feuilles!

Dis, quel bonheur d'être enlacés
Par des bras forts, jamais lassés!
    Avec quels charmes,
Après tous nos mortels exils,
Je savoure au bout de tes cils
    De fraîches larmes!

D. Balleyguier sets stanzas 2, 3, 7, 17
L. Hillemacher sets stanzas 1-2, 17-18

About the headline (FAQ)

Text Authorship:

  • by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), "Chère, voici le mois de mai", appears in Les Cariatides, Paris, Éd. Jules Tardieu, first published 1864 [author's text checked 1 time against a primary source]

Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):

  • by Delphin Marie Balleyguier (d. 1899), "Le printemps des amours", stanzas 2,3,7,17 [ vocal duet with piano ], from Les chansons des troubadours, no. 15, Paris, Éd. Ledentu [sung text not yet checked]
  • by Lucien Hillemacher (1860 - 1909) and by Paul Hillemacher (1852 - 1933), "Printemps", stanzas 1-2,17-18 [ tenor or soprano and piano ], from Vingt mélodies, 1er volume, no. 19, Paris, Éd. Alphonse Leduc [sung text not yet checked]

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

This text was added to the website: 2014-04-18
Line count: 120
Word count: 554

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