La rivière est presque à sec ; les joncs flétris meurent dans la fange ; l'air brûle, et loin des berges creuses, un ruisseau clair coule sur les graviers. C'est là que du matin au soir les petits enfants nus viennent jouer. Ils se baignent, pas plus haut que leurs mollets, tant la rivière est basse. Mais ils marchent dans le courant, et glissent quelquefois sur les roches, et les petits garçons jettent de l'eau sur les petites filles qui rient. Et quand une troupe de marchands qui passe, mène boire au fleuve les énormes boeufs blancs, ils croisent leurs mains derrière eux et regardent les grandes bêtes.
Chansons de Bilitis, 3ème recueil
Song Cycle by André-Marie Cuvelier
1. Les petits enfants  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "Les petites enfants", appears in Les Chansons de Bilitis, in Bucoliques en Pamphylie, no. 17
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Au dieu de bois  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
O Vénérable Priapos, dieu de bois que j'ai fait sceller dans le marbre du bord de mes bains, ce n'est pas sans raison, gardien des vergers, que tu veilles ici sur des courtisanes. Dieu, nous ne t'avons pas acheté pour te sacrifier nos virginités. Nul ne peut donner ce qu'il n'a plus, et les zélatrices de Pallas ne courent pas les rues d'Amathonte. Non. Tu veillais autrefois sur les chevelures des arbres, sur les fleurs bien arrosées, sur les fruits lourds et savoureux. C'est pourquoi nous t'avons choisi. Garde aujourd'hui nos têtes blondes, les pavots ouverts de nos lèvres et les violettes de nos yeux. Garde les fruits durs de nos seins et donne-nous des amants qui te ressemblent.
Text Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "Au dieu de bois", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Épigrammes dans l'Île de Chypre, no. 24, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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3. Chant funèbre  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Chantez un chant funèbre, muses Mytiléniennes, chantez! La terre est sombre comme un vêtement de deuil et les arbres jaunes frissonnent comme des chevelures coupées. Héraïos! ô mois triste et doux! les feuilles tombent [doucement comme la neige;]1 le soleil est plus pénétrant dans la forêt éclaircie... Je n'entends plus rien que le silence. Voici qu'on a porté au tombeau Pittakos chargé d'années. Beaucoup sont morts, que j'ai connus. Et celle qui vit est pour moi comme si elle n'etait plus. [Celui-ci est le dixième automne que j'ai vu mourir sur cette plaine.]2 Il est temps aussi que je disparaisse. Pleurez avec moi, muses Mytiléniennes, pleurez [sur mes pas!]2!
Text Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "Chant funèbre", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Élégies à Mytilène, no. 98, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Sarah Daughtrey) , "Funeral song", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Grabgesang", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
1 Koechlin: "tombent, neige dorée"
2 omitted by Koechlin.
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