Anne ma sœur, dont me vient le songer. Qui toute nuit par devers vous me mène, Quel nouvel hôte est venu se loger Dedans mon cœur, et toujours s'y promène ? Certes je crois, et ma foi n'est point vaine, Que c'est un Dieu. Me vient-il consoler ? Ah c'est Amour, je le sens bien voler. Anne, ma sœur, vous l'avez fait mon hôte. Et le sera, me dut-il affoler, Si celle-là qui l'y mit ne l'en ôte.
Chansons pour Hélène, 6ème recueil
Song Cycle by André-Marie Cuvelier
Word count: 625
1. À Anne  [sung text not yet checked]
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- by Clément Marot (1496 - 1544), "À Anne", appears in Les Épigrammes, in 2. Livre II, no. 38 [author's text checked 1 time against a primary source]
2. Du passereau de Maupas  [sung text not yet checked]
Las ! il est mort ; pleurez-le, damoyselles ; Le passereau de la jeune Maupas. Un autre oyseau, qui n'a plumes qu'aux aisles, L'a devoré : le cognoissez-vous pas ? C'est ce fascheux Amour qui sans compas, Avecques luy se jettoit au giron De la pucelle, et voloit environ, Pour l'enflamber, et tenir en destresse ; Mais par despit tua le passeron, Quand il ne sceut rien faire à la maistresse.
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- by Clément Marot (1496 - 1544), "Du passereau de Maupas", appears in Les Épigrammes, in 2. Livre II, no. 31 [author's text checked 1 time against a primary source]
3. A Anne, luy déclarant sa pensée  [sung text not yet checked]
Puis qu'il vous plaist entendre ma pensée, Vous la sçaurez, gentil cueur gracieux ; Mais, je vous pry, ne soyez offensée Si en pensant suis trop audacieux. Je pense en vous et au fallacieux Enfant Amour, qui par trop sottement A faict mon cueur aymer si haultement, Si haultement, helas ! que de ma peine N'ose esperer un brin d allegement, Quelque doulceur de quoy vous soyez pleine.
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- by Clément Marot (1496 - 1544), "A Anne, luy declairant sa pensée ", appears in Les Épigrammes, in 2. Livre II, no. 54 [author's text checked 1 time against a primary source]
4. De Ouy et Nenny  [sung text not yet checked]
Un doulx Nenny avec un doulx soubzrire Est tant honneste, il le vous fault apprendre Quant est d’Ouy, si veniez à le dire, D’avoir trop dict je vouldroys vous reprendre; Non que je soys ennuyé d’entreprendre D’avoir le fruict dont le desir me poinct; Mais je vouldroys qu’en le me laissant prendre Vous me disiez: ‘Non, vous ne l’aurez point.’
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- by Clément Marot (1496 - 1544), "De Oui et de Nenny", appears in Les Épigrammes, in 1. Livre I, no. 69 [author's text checked 1 time against a primary source]
5. A Selva et à Heroet  [sung text not yet checked]
Demandez vous qui me faict glorieux ? Heleine a dict, et j'en ay bien memoire, Que de nous trois elle m'aymoit le mieulx ; Voilà pourquoy j'ay tant d'aise et de gloire. Vous me direz qu'il est assez notoire Qu'elle se mocque, et que je suis deceu : Je le sçay bien, mais point ne le veulx croire, Car je perdrois l'aise que j'ay receu.
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- by Clément Marot (1496 - 1544), "A Selva et a Heroet ", appears in Les Épigrammes, in 1. Livre I, no. 55 [author's text checked 1 time against a primary source]
6. À une damoiselle  [sung text not yet checked]
Damoyselle que j'ayme bien, Je te donne, pour la pareille, Tes estrenes d'un petit chien, Qui n'est pas plus grand que l'oreille : Il jappe, il mord, il faict merveille, Et va desja tout seul trois pas : C'est pour toy que je l'appareille, Excepté que je ne l'ay pas.
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- by Clément Marot (1496 - 1544), "Pour estreiner une Damoyselle", appears in Les Épigrammes, in 1. Livre I, no. 15 [author's text checked 1 time against a primary source]
7. De soy même  [sung text not yet checked]
Plus ne suys ce que j'ay esté Et si ne le puys jamais estre Mon beau printemps et mon esté Ont faict le sault par la fenestre. Amour tu as esté mon maistre Je t'ay servy sur tous les dieux. O si je pouvoys deux foys naistre Comme je te serviroys myeulx.
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- by Clément Marot (1496 - 1544), "Huitain", appears in Les Épigrammes, in 3. Livre III, no. 3 [author's text not yet checked against a primary source]
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Researcher for this text: Guy Laffaille [Guest Editor]8. Rondel pour la Saint Valentin  [sung text not yet checked]
Après une seule exceptée, Je vous serviray ceste année, Ma doulce Valentine gente ; Puisqu'Amours veult que m'i consente Et que telle est ma destinée. De moy, pour aultre abandonnée Ne serez ; mais si fort amée, Qu'en devrez bien estre contente, Après une seule exceptée. Or me soit par vous ordonnée, S'il vous plaist, à ceste journée, Va (vôtre) voulenté doulce et plaisante ; Car à la faire me présente Plus que pour dame qui soit née Après une seule exceptée.
Authorship
- by René of Anjou (1409 - 1480), "1er Rondel" [author's text checked 1 time against a primary source]
Confirmed with Œuvres complètes du Roi René, Book III, Angers, Imprimerie de Cosnier et Lachèse, 1846, page 204.
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9. Mignonne, allons voir si la rose  [sung text not yet checked]
Mignonn', allon voir si la rose Qui ce matin avoit declose Sa robe de pourpr' au soleil, A point perdu, cette vesprée, Le plis de sa robe pourprée, Et son teint au vostre pareil. Las, voyés comm' en peu d'espace, Mignonn', ell' a dessus la place, Las, las, ses beautés laissé cheoir! Ô vrayement maratre nature, Puis qu'une telle fleur ne dure, Que du matin jusques au soir! Donc, si vous me croiés, mignonne: Tandis que vostr' age fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillés, cueillés vostre jeunesse, Comm' à cette fleur, la viellesse Fera ternir vostre beauté.
Authorship
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "À Cassandre" [author's text checked 1 time against a primary source]
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Mignonne", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
Modernized version (used by Chaminade, Manduell, Wagner, and perhaps others):
Mignonne, allons voir si la rose, Qui ce matin avait desclose Sa robe de pourpre au soleil, N'a point perdu cette vesprée Les plis de sa robe pourprée Et son teint au vôtre pareil. Las! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a, dessus la place, Las! Las! ses beautés laissé cheoir! Ô vraiment marâtre nature, Puisqu'une telle fleur ne dure, Que du matin jusques au soir! [Or donc, écoutez-moi,]1 Mignonne, Tandis que votre âge fleuronne [En]2 sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse: [Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté.]31 Chaminade, Manduell: "Donc, si vous m'en croyez" (So if you believe me)
2 Chaminade: "Dans"
3 Manduell: "Comme à ceste fleur la vieillesse/ Fera ternir vostre beauté."
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