Elle disait : « L’Amour fut à mon cœur troublé Ce frisson qu’on éprouve en la nuit incertaine Lorsqu’au souffle imprévu d’une brise soudaine Un feuillage frémit sous le ciel étoile. » Elle disait encore : « Ensuite, il m’a parlé. Sa voix à mon oreille était grave et lointaine Et douce comme un bruit de source et de fontaine Si son visage obscur restait toujours voilé. » Elle m’a dit : « Et toi, comment est-il venu A ta rencontre ? Etait-il ivre, chaste ou nu ? Mais tu ne réponds pas et sembles interdite… » Et je pensais, Amour, à ce bois ténébreux Où vers toi, pas à pas, dans l’ombre m’a conduite Ton image secrète et vivante en mes yeux !
Cinq mélodies
by Philippe Gaubert (1879 - 1941)
1. Confidence  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Henri Francois-Joseph de Régnier (1864 - 1936), "Confidence", appears in La sandale ailée, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1906
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Invocation  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Pour que la nuit soit douce il faudra que les roses Du jardin parfumé jusques à la maison Par la fenêtre ouverte à leurs odeurs écloses Parfument mollement l'ombre où nous nous taisons. Pour que la nuit soit belle il faudra le silence De la campagne obscure et du ciel étoilé, Et que chacun de nous entende ce qu'il pense Redit par une voix qui n'aura pas parlé. Pour que la nuit soit belle et douce et soit divine Le silence et les fleurs ne lui suffiront pas. Ni le jardin nocturne et les roses voisines Ni la terre qui dort, sans rumeurs et sans pas; Car vous seul, bel Amour, vous pouvez si vous êtes Favorable à nos coeurs, qu'unit la volupté, Ajouter en secret à ces heures parfaites Une grave, profonde et suprême beauté.
Text Authorship:
- by Henri Francois-Joseph de Régnier (1864 - 1936), "Invocation", written 1903-05, appears in La sandale ailée, first published 1906
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Garrett Medlock) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
4. Blotti comme un oiseau frileux  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Blotti comme un oiseau frileux au fond du nid, Les yeux sur ton profil, je songe à l'infini... Immobile sur les coussins brodés, j'évoque L'enchantement ancien, la radieuse époque, Et les rêves au ciel de tes yeux verts baignés ! Et je revis, parmi les objets imprégnés De ton parfum intime et cher, l'ancienne année Celle qui flotte encor dans ta robe fanée... Je t'aime ingénument. Je t'aime pour te voir. Ta voix me sonne au cœur comme un chant dans le soir. Et penché sur ton cou, doux comme les calices, J'épuise goutte à goutte, en amères délices, Pendant que mon soleil décroît à l'horizon Le charme douloureux de l'arrière-saison.
Text Authorship:
- by Albert Victor Samain (1858 - 1900), no title, appears in Le chariot d'or, in 2. Élégies, no. 7, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1901
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
5. Je n'ai songé qu'à toi  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Je n'ai songé qu'à toi, ma belle, l'autre soir. Quelque chose flottait de tendre dans l'air noir, Qui faisait vaguement fondre l'âme trop pleine. Je marchais, on eût dit, baigné dans ton haleine. Les souffles qui passaient semblaient rouler dans l'air Un souvenir obscur et tiède de ta chair. J'aurais voulu t'avoir près de moi, caressante, Appuyée à mon bras dans ta grâce enlaçante, Et lente et paresseuse, et retardant le pas Pour me baiser sans bruit comme on parle tout bas. L'amour vibrait en moi comme un clavier qu'on frôle Ô câline d'amour bercée à mon épaule! Et je t'évoquais toute avec ton grand manteau, Et la touffe de fleurs tremblante à ton chapeau, Et tes souliers vernis luisant dans la nuit sombre, Et ton ombre au pavé fiancée à mon ombre. Il est ainsi des soirs faits de douceur qui flotte, De beaux soirs féminins où le cœur se dorlote, Et qui font tressaillir l'âme indiciblement Sous un baiser qui s'ouvre au fond du firmament. Tes yeux me souriaient... et je marchais heureux Sous le ciel constellé, nocturne et vaporeux, Pendant que s'entr'ouvrait, blancheur vibrante et pure, Mon âme-comme un lys! -passée à ta ceinture.
Text Authorship:
- by Albert Victor Samain (1858 - 1900), no title, appears in Le chariot d'or, in 2. Élégies, no. 11, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1901
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]Total word count: 562