Quoi ! tu raillais vraiment, quand tu disais : « Je t’aime » ? Quoi ! tu mentais aussi, pauvre fille !... À quoi bon ? Tu ne me trompais pas, tu te trompais toi-même : Pouvant avoir l’amour, tu n’as que le pardon !  Gardes-le, large et franc, comme fut ma tendresse ; Que par aucun regret ton cœur ne soit mordu : Ce que j’aimais en toi, c’était ma propre ivresse, Ce que j’aimais en toi, je ne l’ai pas perdu.  Ta lampe n’a brûlé qu’en empruntant ma flamme ; Comme le grand convive aux noces de Cana, Je changeais en vin pur les fadeurs de ton âme, Et ce fut un festin dont plus d’un s’étonna.  Tu n’as jamais été, dans tes jours les plus rares, Qu’un banal instrument sous mon archet vainqueur, Et comme un air qui sonne au bois creux des guitares, J’ai fait chanter mon rêve au vide de ton cœur.  S’il fut sublime et beau, ce n’est pas ton affaire ! Je peux le dire au monde et ne te pas nommer : Pour tirer du néant sa splendeur éphémère, Il m’a suffi de croire, il m’a suffi d’aimer.  Et maintenant, adieu ! suis ton chemin, je passe ! Poudre d’un blanc discret les rougeurs de ton front. Le banquet est fini quand j’ai vidé ma tasse ; S’il reste encor du vin, les laquais le boiront !
Deux mélodies
by Pierre Cettier (b. 1874)
1. À une femme  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Louis Hyacinthe Bouilhet (1822 - 1869), "À une femme", written 1859, appears in Festons et astragales, Paris, Éd. Librairie nouvelle, first published 1859
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Les trois roses  [sung text checked 1 time]
Language: French (Français)
Le printemps triomphe soudain, Et trois roses, dans le jardin, Se sont ouvertes ce matin. Nouvelles roses de l'année Qui ne vivrez qu'une journée, Dites-moi votre destinée. - Moi, dit l'une, don d'un amant, Dans la tiédeur d'un sein charmant, Je dois mourir languissamment. L'autre a dit : - Dans le cimetière, Je dois, près d'un nom sur la pierre, Jeter mon haleine dernière. Et la troisième a dit : - Le choix De mon sort est meilleur. Je dois M'exhaler au pied de la Croix. Je songe avec mélancolie A l'amour, si brève folie, Aux morts que trop vite on oublie. Fleurs des amants, fleurs des défunts, Hélas! vos destins sont communs. Ils se dissipent, vos parfums. Roses tout à l'heure fleuries, Vous me semblez déjà flétries, Excepté toi, rose qui pries. Car ton âme suave au Ciel Va monter, rose de l'autel, Et ton parfum est immortel.
Text Authorship:
- by François Coppée (1842 - 1908), "Les trois roses"
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