« D'où vous vient, disiez-vous, cette tristesse étrange, Montant comme la mer sur le roc noir et nu ? » — Quand notre cœur a fait une fois sa vendange, Vivre est un mal. C'est un secret de tous connu, Une douleur très-simple et non mystérieuse, Et, comme votre joie, éclatante pour tous. Cessez donc de chercher, ô belle curieuse ! Et, bien que votre voix soit douce, taisez-vous ! Taisez-vous, ignorante ! âme toujours ravie ! Bouche au rire enfantin ! Plus encor que la Vie, La Mort nous tient souvent par des liens subtils. Laissez, laissez mon cœur s'enivrer d'un mensonge, Plonger dans vos beaux yeux comme dans un beau songe, Et sommeiller longtemps à l'ombre de vos cils !
Deux poèmes de Baudelaire
by Raymond Charpentier (1880 - 1960)
1. Semper eadem  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Semper eadem", written 1860, appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 40, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, first published 1861
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Semper eadem"
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Haasz) , "Semper eadem", Prague, J. Otto, first published 1919
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "Semper Eadem", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- ENG English (John Collings Squire, Sir) , "Semper eadem", first published 1909
- ROM Romanian (Română) (Alexandru I. Philippide) , "Semper eadem"
Confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs de mal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1861, in Spleen et Idéal, pages 92-93. Note: this appears in the 1861 edition of Les Fleurs du mal as number 40 but as number 41 in subsequent editions.
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]
2. Causerie  [sung text not yet checked]
Vous êtes un beau ciel d’automne, clair et rose ! Mais la tristesse en moi monte comme la mer, Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose Le souvenir cuisant de son limon amer. — Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme ; Ce qu’elle cherche, amie, est un lieu saccagé Par la griffe et la dent féroce de la femme. — Ne cherchez plus mon cœur ; [des monstres]1 l’ont mangé. Mon cœur est un palais flétri par la cohue ; On s’y soûle, on s’y tue, on s’y prend aux cheveux. — Un parfum nage autour de votre gorge nue ! — Ô Beauté, dur fléau des âmes ! tu le veux ! Avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes, Calcine ces lambeaux qu’ont épargnés les bêtes !
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Causerie", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 55, Paris, Poulet-Malassis et de Broise, first published 1857
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Rozhovor"
Confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1857, in Spleen et Idéal, pages 121-122. Also confirmed with Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris: Poulet-Malassis et de Broise, 1861, in Spleen et Idéal, pages 127-128. Also confirmed with Charles Baudelaire, Œuvres complètes de Charles Baudelaire, vol. I : Les Fleurs du mal, Paris: Michel Lévy frères, 1868, in Spleen et Idéal, page 171. Punctuation follows 1857 edition. Note: this was number 51 in the first edition of Les Fleurs du mal but number 55 or 56 in subsequent editions.
1 1861 and 1868 editions: "les bêtes"Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]