Tout dort d’un songe appesanti, Coi de ténèbre et de silence : On n’entend que le clapotis De la fontaine de faïence. Une palme au ciel se balance… Dans la ruelle sans passants Rien qu’une chatte ébouriffée, Prompte rôdeuse au pas glissant ; Une faible brise étouffée Porte des parfums par bouffées. Une rose éclose en secret A la fenêtre mal fermée Contre le grillage apparaît Dont la corolle parfumée Luit comme une lampe allumée. Je me hausse pour la saisir Et déjà mes deux lèvres pressent L’ardente fleur que mon désir Force à s’ouvrir sous sa caresse. Soledad ? Pilar ? Laquelle est-ce ?
Hispaniques
by Carlos Pedrell (1878 - 1941)
1. Nocturne
Text Authorship:
- by René Chalupt (1885 - 1957)
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Researcher for this page: François Le Roux [Guest Editor]2. Parallèles
Pendant que tu dansais Un chat gris miaulait dans la gouttière, Le choc de tes talons contre le sol Soulevait les atomes de poussière, Ton châle tournoyant prenait son vol Pendant que tu dansais. Pendant que tu cousais Guidant l’aiguille de tes doigts d’albâtre Par la légère robe d’organdi, Un grillon chantait, tenace, dans l’âtre Sous la cendre du foyer refroidi, Pendant que tu cousais. Pendant que tu priais Pour le salut de ta chair périssable Et la rémission de tes péchés, Rire mauvais comme celui du Diable, Un corbeau croassait dans le clocher, Pendant que tu priais. Pendant que tu dormais Sous la fine moustiquaire de gaze Et qu’un souffle égal soulevait ton sein Une colombe roucoulait d’extase Posée au bord arrondi du bassin, Pendant que tu dormais.
Text Authorship:
- by René Chalupt (1885 - 1957)
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Researcher for this page: François Le Roux [Guest Editor]
3. Montmartre
L’accordéon plaintif sanglote, Les convives sont gris, Le vin de Champagne sans prix, Les danseurs polyglottes. L’odeur douceâtre du tabac Et des chairs parfumées S’enroule en flottantes fumées Qui ne s’élèvent pas. A quoi songez-vous, Argentine, Aux accents du tango Poursuivis de vos pas égaux Jusqu’aux proches matines ? Est-ce à la plage de Biarritz, Aux fêtes près des vagues, Aux vives voitures, aux bagues, Aux robes pour le Ritz ? Est-ce encore aux pampas sans bornes Où vous régnez au loin Sur vingt fermes et pour le moins Mille bêtes à cornes ? Ou bien, à bord du paquebot, A ce trop tendre mousse Dont la lèvre était dure et douce Et le regard si beau ?
Text Authorship:
- by René Chalupt (1885 - 1957)
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Researcher for this page: François Le Roux [Guest Editor]
4. Juan Tenorio
Sur son genet couleur Isabelle Qui passe dans la Calle Mayor Tournant la tête à toutes les belles ? Peut-on rêver plus nobles dehors, Tant gracieuses et hautes manières ? Le Roi même avec sa Toison d’or A Madrid n’a pas mine si fière. Les prudes à guetter son regard Ne veulent être les dernières Ni les dévotes qui vont sans fard Ni celles qui font les mijaurées. Chacune se prendra tôt ou tard Au feu de ses prunelles dorées. Ne dors que d’un œil, vieil époux ; En dépit de ses façons sucrées Tiens ta femme enfermée au verrou ! Tuteur, surveille bien ta pupille ! Amant, souviens-toi d’être jaloux ! Et toi qui, pour être bien tranquille, Jeune et trop présomptueux mari, Devant l’Archevêque de Séville Mit hier cet anneau de grand prix Au doigt d’une sage et riche veuve, Ne crois pas non plus être à l’abri : Tu auras demain coiffure neuve !
Text Authorship:
- by René Chalupt (1885 - 1957)
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