Le vase où meurt cette vervaine D'un coup d'éventail fut fêlé ; Le coup dut l'effleurer à peine, Aucun bruit ne l'a révélé. Mais la légère meurtrissure, Mordant le cristal chaque jour, D'une marche invisible et sûre En a fait lentement le tour. Son eau fraîche a fui goutte à goutte, Le suc des fleurs s'est épuisé ; Personne encore ne s'en doute, N'y touchez pas, il est brisé. Souvent aussi la main qu'on aime Effleurant le coeur, le meurtrit ; Puis le cœur se fend de lui-même, La fleur de son amour périt ; Toujours intact aux yeux du monde, Il sent croître et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde : Il est brisé, n'y touchez pas.
Mélancolie. Deux pièces pour chant et piano
by Edgar Pierre Joseph Tinel (1854 - 1912)
1. Le vase brisé  [sung text checked 1 time]
Language: French (Français)
Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), title 1: "Le vase brisé", title 2: "Le vase brisé", appears in Stances et Poèmes, in 1. Stances, in La Vie intérieure, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Karel Čapek) , "Puklá váza"
- CZE Czech (Čeština) (Karel Čapek) , "Puklá váza"
- ENG English (Faith J. Cormier) , "The broken vase", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , "The broken vase", copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
2. Réponse  [sung text checked 1 time]
Language: French (Français)
Oui ! Sous le choc que nulle trace, Que nul bruit n'avaient révélé, Du vase fêlé, dans l'espace Le pur parfum s'est envolé. A présent, du bouquet inerte Chaque jour emporte un débris ! Au fond de la coupe entr'ouverte Pâlissent les rameaux flétris. Mais sous la voûte féodale L'arôme plus doux flotte encor, Pénétrant les murs de la salle, Les bahuts, les tentures d'or. Et la châtelaine au front triste, Les beaux pages, le fier seigneur, Le prêtre saint, l'ardent artiste Respirent sa vague senteur. Sphinx de l'Art ! quand ton œil noir blesse L’enfant qu'enivre ta beauté, De son cœur brisé de tendresse Comme un parfum lent est monté. Le cœur agonise à la peine ; Le vase sans bruit s'est fendu, Mais par l'atmosphère sereine Un flot d'encens s'est répandu. L'époux, la vierge recueillie, L'éphèbe au luth paré de fleurs, Se disent : O mélancolie, Quel baume répandent tes pleurs ! Mélancolie ! encens de l'âme, Qui succombe pour trop aimer, Du cœur n'es-tu pas le dictame ? Il se brise pour embaumer.
Authorship:
- by Aloïs Van Weddingen (1841 - 1890)
Go to the single-text view
Researcher for this page: Johann WinklerTotal word count: 296