Clere Venus, qui erres par les Cieus, Entens ma voix qui en pleins chantera, Tant que ta face au haut du Ciel luira, Son long travail et souci ennuieus. Mon œil veillant s’atendrira bien mieus, Et plus de pleurs te voyant gettera. Mieus mon lit mol de larmes baignera, De ses travaus voyant témoins tes yeus. Donq des humains sont les lassez esprits De dous repos et de sommeil espris. I’endure mal tant que le Soleil luit : Et quand ie suis quasi toute cassee, Et que me fuis mise en mon lit lassee, Crier me faut mon mal toute la nuit.
Six Sonnets de Louïze Labé
Song Cycle by Viktor Ullmann (1898 - 1944)
1. Clere Vénus  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, written 1552, appears in Sonnets, no. 5
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 95-96.
Modernized form of text:
Claire Vénus, qui erres par les Cieux, Entends ma voix qui en plaints chantera, Tant que ta face au haut du Ciel luira, Son long travail et souci ennuyeux. Mon œil veillant s'attendrira bien mieux, Et plus de pleurs te voyant jettera. Mieux mon lit mol de larmes baignera, De ses travaux voyant témoins tes yeux. Donc des humains sont les lassés esprits De doux repos et de sommeil épris. J'endure mal tant que le Soleil luit ; Et quand je suis quasi toute cassée, Et que me suis mise en mon lit lassée, Crier me faut mon mal toute la nuit.
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2. On voit mourir  [sung text not yet checked]
On voit mourir toute chose animée, Lors que du corps l'âme subtile part. Je suis le corps, toi la meilleure part : Où es-tu donc, ô âme bien-aimée ? Ne me laissez par si long temps pâmée, Pour me sauver après viendrais trop tard. Las ! ne mets point ton corps en ce hasard : Rends-lui sa part et moitié estimée. Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse Cette rencontre et revue amoureuse, L'accompagnant, non de sévérité, Non de rigueur, mais de grâce amiable, Qui doucement me rende ta beauté, Jadis cruelle, à présent [favorable]1.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 7, first published 1555
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- FRE French (Français) (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Rainer Maria Rilke) , no title, appears in Die vierundzwanzig Sonette der Louize Labé, Lyoneserin : 1555, no. 7
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 96-97. The spelling has been modernized.
1 Reimann: "savorable" (typo?)Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Peter Low [Guest Editor]
3. Je vis, je meurs  [sung text not yet checked]
Ie vis, ie meurs : ie me brule & me noye. I'ay chaut estreme en endurant froidure : La vie m'est & trop molle & trop dure, I'ay grans ennuis entremeslez de ioye : Tout à un coup ie ris & ie larmoye, Et en plaisir maint grief tourment i'endure : Mon bien s'en va, & à iamais il dure : Tout en un coup ie seiche & ie verdoye. Ainsi Amour inconstamment me meine : Et quand ie pense auoir plus de douleur, Sans y penser ie me treuue hors de peine. Puis quand ie croy ma ioye estre certeine, Et estre au haut de mon desiré heur, Il me remet en mon premier malheur.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 8, first published 1955
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- ENG English (Peter Low) , "I live, I die; I'm on fire and I drown", copyright © 2001, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 97.
Modernized form of text:
Je vis, je meurs : je me brule et me noye. J'ay chaut estreme en endurant froidure : La vie m'est et trop molle et trop dure. J'ay grans ennuis entremeslez de joye : Tout à un coup je ris et je larmoye, Et en plaisir maint grief tourment j'endure : Mon bien s'en va, et à jamais il dure : Tout en un coup je seiche et je verdoye. Ainsi Amour inconstamment me meine : Et quand je pense avoir plus de douleur, Sans y penser je me treuve hors de peine. Puis quand je croy ma joye estre certeine, Et estre au haut de mon desiré heur, Il me remet en mon premier malheur.
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4. Lut, compagnon  [sung text not yet checked]
Lut, compagnon de ma calamité. De mes soupirs témoin irréprochable. De mes ennuis controlleur veritable. Tu as souuent auec moy lamenté : Et tant le pleur piteus t'a molesté, Que commençant quelque son delectable, Tu le rendois tout soudein lamentable, Feignant le ton que plein auoit chanté. Et si te veus efforcer au contraire. Tu te destens & si me contreins taire : Mais me voyant tendrement soupirer, Donnant faueur à ma tant triste pleinte : En mes ennuis me plaire suis contreinte. Et d'un dous mal douce fin esperer.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, written 1552, appears in Sonnets, no. 12, first published 1555
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 99-100.
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5. Baise m'encor, rebaise moy et baise  [sung text not yet checked]
Baise m'encor, rebaise moy & baise : Donne m'en un de tes plus sauoureus, Donne m'en un de tes plus amoureus : Ie t'en rendray quatre plus chaus que braise. Las, te pleins tu ? ça que ce mal i'apaise. En t'en donnant dix autres doucereus. Ainsi meslans nos baisers tant heureus Iouissons nous l'un de l'autre à notre aise. Lors double vie à chacun en suiura. Chacun en soy & son ami viura. Permets m'Amour penser quelque folie : Tousiours suis mal, viuant discrettement, Et ne me puis donner contentement, Si hors de moy ne fay quelque saillie.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 18, first published 1555
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- HUN Hungarian (Magyar) (Tamás Rédey) , copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 103.
Modernized form of the text:
Baise m'encor, rebaise moy et baise : Donne m'en un de tes plus savoureus, Donne m'en un de tes plus amoureus : Je t'en rendray quatre plus chaus que braise. Las, te pleins tu ? ça que ce mal j'apaise, En t'en donnant dix autres doucereus. Ainsi meslans nos baisers tant heureus Jouissons nous l'un de I'autre à notre aise. Lors double vie à chacun en suivra. Chacun en soy et son ami vivra. Permets m'Amour penser quelque folie : Tousjours suis mal, vivant discrettement, Et ne me puis donner contentement, Si hors de moy ne fay quelque saillie.
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6. Oh si j'estois en ce beau sein ravie  [sung text not yet checked]
Oh si i'estois en ce beau sein rauie De celui là pour lequel vois mourant : Si auec lui viure le demeurant De mes cours iours ne m'empeschoit enuie : Si m'acollant me disoit, chère Amie, Contentons nous l'un l'autre, s'asseurant Que ia tempeste, Euripe, ne Courant Ne nous pourra desioindre en notre vie : Si de mes bras le tenant acollé, Comme du Lierre est l'arbre encercelé, La mort venait, de mon aise enuieuse : Lors que souef plus il me baiseroit. Et mon esprit sur ses leures fuiroit. Bien ie mourrois, plus que viuante, heureuse.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 13, first published 1555
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 100.
Modernized form of the text:
Oh ! si j'étais en ce beau sein ravie De celui-là pour lequel vais mourant ; Si avec lui vive le demeurant De mes courts jours ne m'empêchait envie ; Si m'accolant, me disait : Chère Amie, Contentons-nous l'un l'autre, s'assurant Que jà tempête, Euripe, ni courant Ne nous pourra déjoindre en notre vie ; Si, de mes bras le tenant accolé, Comme du lierre est l'arbre encercelé, La mort venait, de mon aise envieuse, Lors que souef plus il me baiserait, Et mon esprit sur ses lèvres fuirait, Bien je mourrais, plus que vivante, heureuse.
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