Chaque heure, où je songe à ta bonté Si simplement profonde, Je me confonds en prières vers toi. Je suis venu si tard Vers la douceur de ton regard, Et de si loin vers tes deux mains tendues, Tranquillement, par à travers les étendues! J'avais en moi tant de rouille tenace Qui me rongeait à dents rapaces, La confiance J'étais si lourd, j'étais si las J'étais si vieux de méfiance, J'étais si lourd, j'étais si las Du vain chemin de tous mes pas. Je méritais si peu la merveilleuse joie De voir tes pieds illuminer ma voie, Que j'en reste tremblant encore et presque en pleurs Et humble à tout jamais, en face du bonheur.
Les Heures
Song Cycle by Jacques Guillaume de Sauville de la Presle (1888 - 1969)
1. Heure claire  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, written 1896, appears in Les heures claires, no. 5, Bruxelles, Éd. Edmond Deman, first published 1896
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
2. Heure d'après‑midi  [sung text not yet checked]
Avec mes sens, avec mon cœur et mon cerveau, Avec mon être entier tendu comme un flambeau Vers ta bonté et vers ta charité Sans cesse inassouvies, Je t'aime et te louange et je te remercie D'être venue, un jour, si simplement, Par les chemins du dévouement, Prendre, en tes mains bienfaisantes, ma vie. Depuis ce jour, Je sais, oh ! quel amour Candide et clair ainsi que la rosée Tombe de toi sur mon âme tranquillisée. Je me sens tien, par tous les liens brûlants Qui rattachent à leur brasier les flammes ; Toute ma chair, toute mon âme Monte vers toi, d'un inlassable élan ; Je ne cesse de longuement me souvenir De ta ferveur profonde et de ton charme, Si bien que, tout à coup, je sens mes yeux s'emplir, Délicieusement, d'inoubliables larmes. Et je m'en viens vers toi, heureux et recueilli, Avec le désir fier d'être à jamais celui Qui t'est et te sera la plus sûre des joies. Toute notre tendresse autour de nous flamboie ; Tout écho de mon être à ton appel répond ; L'heure est unique et d'extase solennisée Et mes doigts sont tremblants, rien qu'à frôler ton front, Comme s'ils y touchaient l'aile de tes pensées.
Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, appears in Les heures d'après-midi, no. 17, first published 1905
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
3. Heure du soir  [sung text not yet checked]
Lorsque tu fermeras mes yeux à la lumière, Baise-les longuement, car ils t'auront donné Tout ce qui peut tenir d'amour passionné Dans le dernier regard de leur ferveur dernière. Sous l'immobile éclat du funèbre flambeau, Penche vers leur adieu ton triste et beau visage Pour que s'imprime et dure en eux la seule image Qu'ils garderont dans le tombeau. Et que je sente, avant que le cercueil se cloue, Sur le lit pur et blanc se rejoindre nos mains Et que près de mon front sur les pâles coussins Une suprême fois se repose ta joue. Et qu'après je m'en aille au loin avec mon cœur, Qui te conservera une flamme si forte Que même à travers la terre compacte et morte Les autres morts en sentiront l'ardeur !
Text Authorship:
- by Émile Verhaeren (1855 - 1916), no title, appears in Les heures du soir, no. 26
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]